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16 novembre 2014 7 16 /11 /novembre /2014 16:19

visuel D'Jazz Nevers Festival 2014

On ne vient pas seulement à Nevers pour célébrer Marguerite Duras (1914-96) dans la Rue de l’Oratoire rebaptisée de son nom en souvenir du tournage ici même d’Hiroshima mon amour par Alain Resnais. En novembre, les fondus de la note bleue se donnent rendez-vous depuis 1997 pour retrouver D’Jazz Nevers Festival, bâti sur un triptyque artistique, soutien à la création, aux artistes émergents et à la scène européenne. Ils étaient encore un peu plus nombreux pour cette 28ème édition (8-15 novembre), se félicite son directeur Roger Fontanel. Des Neversois et des Nivernais pour la plupart (70 %) mais aussi des habitués parisiens ou même étrangers attirés par la riche diversité de l’offre avec 30 concerts, de midi à minuit, et des tarifs étudiés (22 euros au maximum pour le double concert du soir au prix fort et 8 euros pour les moins de 18 ans). Impressions d’une immersion de 24 heures les 13-14 novembre dans la cité nivernaise.

WOODcChristophe-Alary.jpg

12 h. Pac des Ouches. La petite salle voûtée n’a plus une chaise de libre pour cette heure de jazz acoustique et gratuit. Atmosphère recueillie pour le duo Sébastien Boisseau (basse)-Matthieu Donarier (saxophones, clarinette). Musique à l’état brut mais non sans finesse. Belle évocation de Duke Ellington (Fleurette Africaine) et de Budapest, en salut à un label hongrois qui avait produit le duo. Aérien Donarier et terrien Boisseau sont à l’unisson. A retrouver sur « Wood » (Yolk), album disponible aussi en vinyl, comme c’est de plus en plus la tendance.

15h. Maison de la Culture. Débat sur « la pertinence d’un outil ressource pour le jazz et les musiques improvisées ». En clair, comment mettre à la disposition des professionnels –artistes, agents, organisateurs, journalistes…- les informations pratiques sur le milieu après la disparition en mai dernier du Centre d’Information sur le Jazz, animé par Pascal Anquetil. Deux heures d’échanges pour asséner une vérité, la nécessité de maintenir cette base documentaire et de faire le forcing auprès des instances officielles pour dégager un financement.

20.30. Maison de la Culture. Sur scène, un nonette français qui présente sa relecture du chef d’œuvre de Carla Bley, Escalator over the Hill. Un travail collectif de deux ans engagé avec le feu vert de la créatrice et qui se veut, commente le batteur Bruno Tocanne, un des co-initiateurs du projet avec le bassiste Bernard Santacruz, « ni nostalgique, ni obséquieux ». En tournée en Europe –une dizaine de dates encore prévues- Over The Hills rend bien-avec un effectif réduit-la majesté, la fougue libertaire de l’opéra-jazz des années 70. Mention particulière ce soir au chanteur et claviériste électronique Antoine Läng. Les 500 spectateurs sont scotchés. Et visiblement Steve Swallow aussi qui salue la performance en introduction de son concert en seconde partie de soirée. steve-swallow-quintet---marzena-ostromecka-copie-1.jpgQuintet de luxe, tout de noir vêtu, emmené par Steve (basse électrique) et Carla Bley (orgue Hammond), avec Jorge Rossy (batterie), Steve Cardenas(guitare) et Chris Cheek (saxo ténor). Ces cinq là vont à l’essentiel. Le résultat est très cadré et la forme tour à tour acérée et ronde. Grande classe. Chapeau bas les deux séniors de 70 printemps et quelque (Carla et Steve).

Lendemain 10.30. Auditorium Jean Jaurès.

 

 

 

 

Devant une petite centaine de collégiens, Jean-Charles Richard présente « Traces » (Abalone) aux saxophones (soprano et baryton) en compagnie de Peter Herbert (bassiste autrichien) et Christophe Marguet (batteur parisien).

Jean-Charles-RichardcJean-Michel-REGENT.jpg

Une heure de jouage et d’échanges où le saxophoniste à la double formation (jazz et classique) présente sa conception esthétique, évoque Vienne, Freud, le dodécaphonisme et Schönberg.

 

©Jean-Michel Regent

 

 

 


12 h. Pac des Ouches. Humour et déconstruction au programme pour Un Poco Loco, trio qui, comme son nom l’indique, salue l’œuvre de Bud Powell mais plus largement les jazzmen des années 50 (on se reportera à la chronique enchantée de Sophie Chambon). Coup de chapeauOTH--c-Yves-Dorison.jpg©Yves Dorison

 

aux Dizzy Gillespie, Kenny Dorham, Lee Morgan, « sans tambour ni trompette », glisse le tromboniste Fidel Fourneyron. Effets de souffle pour Fidel et Geoffroy (Gesser, saxo ténor et clarinette), pincements de cordes, jeu d’archet pour Sébastien Beliah (basse). Une (re)découverte d’un répertoire d’un bon demi-siècle avec brio et fraîcheur. Reprenant à son compte le titre d’un tube inoxydable, un témoin ose un (horrible) jeu de mots : « It’s now and Nevers ».


 

 

 

 

 

Jean-Louis Lemarchand                                     

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14 septembre 2014 7 14 /09 /septembre /2014 17:25

 

 poulet-transparent

Quel plaisir ce Jazz à la Villette for kids. D'abord, le spectacle est dans la confortable salle de l’Auditorium de la Cité de la musique. Une salle bondée et un public extrêmement expressif….pas du tout dissipé ou bruyant…simplement participatif et enthousiaste…on imagine le bonheur des musiciens ! Sur scène, ils ne font pas du « gagatisme » ou dans la demi-mesure, ils offrent le meilleur de leurs créations pour accompagner les marionnettes animées de Ladislas Starewitch dont le très beau Gazouilly petit oiseau, pour swinger avec  Anatole le chat ou pour déclamer cette drôle d’histoire de Slim qui est avalé par sa baignoire. Le casting est parfait de la généreuse pianiste-percussionniste Perrine Mansuy au vibrant conteur Lamigne Diagne, de l’énergique et joyeux Abel Croze au duo déjanté de Jean Mach et Maxime Dupuis.

 gazouilly

Pour les enfants, de nombreux instruments sont convoqués pour que le voyage musical soit encore plus enchanteur et dépaysant : doudouk, pandeiro, flageolet, clochettes musicales, instruments électroniques…bref, ils entendent des sons familiers et d’autres plus originaux et ils dansent librement et ils rient à gorge déployée et ils hurlent et ils crient leur bonheur et ils applaudissent à tout rompre pour remercier de ce temps béni de communion jazzistique. C’est sûr ces enfants-là aiment le jazz…que cette musique accompagne longtemps leurs rêves !

 

Régine Coqueran-Gelin

 

 

A voir :

Le chacha des souris – musiciens Jean Mach et Maxime Dupuis : http://www.youtube.com/watch?v=HOSd1k6jAEs 

 

 

Gazouilly Petit Oiseau – musiciens : Abel Croze et Emmanuel Reymond http://www.dailymotion.com/video/xq0x7o_abel-cine-concert-gazouilly-petit-oiseau_music

 

 

 

Nanan – Quintet jazz avec des chansons originales de la batteuse Lydie Dupuy arrangées par le pianiste Rémi Ploton

http://www.youtube.com/watch?v=Y49Un_3WKlo

 

 

 

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7 septembre 2014 7 07 /09 /septembre /2014 21:46

 

villette.png

poulet-transparent

 

 

Ambrose Akinmusire Quartet

Ambrose Akinmusire - trompette , Sam Harris - piano , Harish Raghavan

contrebasse ,Justin Brown - batterie

 

ambrose.jpg

AVISHAI COHEN + KURT ROSENWINKEL

Avishai Cohen - contrebasse , chant , Kurt Rosenwinkel - guitare , Nitai Hershkovits - piano ,Daniel Dor - batterie

avishai.jpg

 

La grande Halle est remplie. La qualité de l'affiche ( 1ère partie : Ambrose Akinmusire et Avishai Cohen ensuite) fait que je ne sais pas trop qui vient pour quoi. J'interroge mon voisin : " moi je suis là pour Avishai Cohen, mais j'ai plein de copains jazzeux qui m'ont parlé du trompettiste de la 1ere partie en me disant qu'a côté de lui les autres trompettistes professionnels ressemblaient a des élèves de conservatoire"

Et de fait la plupart du public attend la venue du charismatique contrebassiste.

Mais dans l'immédiat c'est le quartet d'Ambrose Akinmusire qui investi la scène. Quartet ? Effectivement car Walter Smith le ténor qui accompagne Ambrose depuis longtemps n'est pas là contrairement à ce qu’annonce le programme.

Ambrose entame son concert par une stupéfiante, lente et progressive montée aux cieux dans un solo de trompette quasi mystique. Des sommets dont il ne redescendra qu'une fois la dernière note du concert jouée. Avec son quartet ils entrent dans une musique soulful, inspirée et lente, dans des flottements presque shorteriens ou Braxtoniens. Magnifique et inspiré même si parfois il donne le sentiment de tourner en rond. Un duo avec Sam Harris renverse le public. On y entend le trompettiste pleurer, crier, chanter dans son embouchure et c'est absolument poignant.

Un vrai moment de communion pure si ce n'était le son vraiment très moyen du piano et surtout d'une contrebasse inaudible.

Lorsque Avishai Cohen entre sur la scène c'est un peu l'antithèse. A coté de la timide réserve du trompettiste, Avishai envahit l'espace comme un Bruce Springsteen du jazz. IL entre sur scène comme sur un ring. Tout en force et en énergie. Danseur avec son instrument. Fougeux aussi sur des thèmes gorgés de soleil et de groove. Rapidement il est rejoint par son invité, le guitariste Kurt Rosenwinkel avec qui il avait l'habitude dans ses jeunes années de jouer dans les rades de New York. Depuis le temps est passé, Cohen a joué avec Corea et poursuivi une médiatique carrière alors que Rosenwinkel est parti vivre à Berlin. Et c'était la curiosité du moment : comment les deux hommes aux univers musicaux si distincts allaient-ils se retrouver. La réponse est : plutôt pas mal et assez efficace même si les deux hommes ne parviennent pas a élever la musique au delà du joli. Pas du beau. Du joli. Et plutôt très bien joué. Pas de quoi bouder son plaisir. Et si Avishai Cohen est un musicien aussi impressionnant que brillant , Rosenwinkel tout en retenue affiche un jeu d'une douceur saisissante. Mais la révélation pour moi aura été les deux membres du trio de Cohen : un pianiste (Nitai Hershkovits) subtil et élégant ainsi qu'un batteur foisonnant et riche ( Daniel Dor).

Avishai Cohen vient pour un rappel chanter un morceau cubain seul à la cntrebasse avec des accents à la Cachao Lopez. ET pour finir le guitariste revient sur scène pour un Besame Muchoqui tombait un peu là comme un cheveu sur la soupe pour un Rosenwinkel a des années lumières de cela.

 

Une ouverture du festival en demi-teinte donc mais qui faisait souffler ce soir là un vent de générosité loin de tout vil calcul. C’est déjà beaucoup.

Jean-Marc Gelin  

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14 juillet 2014 1 14 /07 /juillet /2014 10:43

Quelle soirée, mazette ! Mon garçon, si tu avais réservé ta soirée depuis longtemps pour assister à l'improbable victoire de la France en finale de la coupe du Monde, saches que tu as loupé quelque chose de terrible hier soir.
Cela a d'abord commencé par l'attaque du Fort par une armée en marche, une batucada qui venait prendre la place dans un déluge de tambours hypnotiques. Ca déjà, t'as loupé.
Mais le pire c'est qu'ils furent contraints de battre en retraite par trois généraux : Batiste Trotignon (Enôorme hier soir) et Thomas Bramerie menés à la baguette par le généralissime Aldo Romano. Pendant que tu attendais, devant ta télé un but qui n'arrivait décidément pas, nous assistions quant à nous à l'émergence d'un power trio inspiré, dévalant le bop sous les doigts d'un Batiste Trotignon inspiré ou encore une magnifique valse jazz ( Il Camino) jouée avec la générosité des vainqueurs.
Mais, justement puisque l'on parle de générosité, figures toi que les renforts ne tardèrent pas à arriver. Je dis bien LES renforts puisqu'arriva alors, avec perte et fracas MONICA PASSOS, balayant la scène de toute sa présence et de toute sa liberté. Et Monica envoute Porquerolles, rit avec le public, harangue le peuple de gauche, milite et chante, cite Aristote et St Augustin, fait pleurer l'assistance lorsqu'elle chante du Gismonti. Mon garçon, ton but libérateur tardait encore à venir que Monica elle, délivrait la terre entière, faisait la paix avec les guerriers aux tambours, les faisaient monter sur scène pour faire danser le monde. Alors que toi ce soir tu voyais sur ton écran Angela gagner sa minuscule petite guerre, Monica elle sur la scène de Porquerolles réconciliait le monde de toute son humanité. De toute sa générosité.

Jean-Marc Gelin

 

 

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14 juillet 2014 1 14 /07 /juillet /2014 10:41

 

 

Aujourd'hui sous le palmier, hier sous l'eucalyptus, demain sous le bougainvilliers, Simone transforme chaque échantillon de la végétation méditerranéenne de la place d'armes en autant d'arbres à palabre. Chaque midi, elle interpelle, improvise, illumine. Elle slamme, scatte, multiplie les chorus poétiques. A partir des mots que lui confient les passants, elle raconte les histoires les plus insolites, "Cacatoès", "Ouistiti", "Anticonstitutionnellement" : aujourd'hui la barre est haute. Simone tire le fil des mots comme une funambule. Un moment elle hésite, on pense qu'elle ne pourra pas rebondir. Très vite, elle reprend le cours de son inspiration comme si elle était un puits sans fond de phrases. Son verbe est aussi mouvement. Elle se rapproche de son interlocuteur, lui murmure les mots au plus près, comme pour lui inoculer le don des langues. Simone Lagrand se définit comme " paroleuse". Le néologisme lui va comme un gant. Ni Griot au féminin, ni slammeuse, ni crieuse, juste une femme de paroles. Depuis une première rencontre à la Martinique avec Franck Cassenti, elle revient chaque année au festival pour y jouer des rôles différents. Ce qu'elle propose cette année est inédit : il s'agit de créer une zone d'improvisation langagière devant le bureau du festival en impliquant des passants qui tous malheureusement ne s'arrêtent pas. Ceux qui le font découvrent une personnalité hors normes, exubérante, généreuse, soucieuse de provoquer le contact avec chacun. Installée depuis quelque temps à Paris, Simone écrit, beaucoup, une poésie par jour, une pièce de théâtre, des spectacles de sampling de mots. Elle s'est inscrite récemment à une formation universitaire d'écriture créative pour étancher sa soif d'apprendre. La fin de l'après-midi venant, lorsque les ombres s'allongent sur la place d'armes, Simone fait une autre proposition : "La criée". Elle lit, ou plutôt interprète, les mots et les poésies rédigées à son intention par les festivaliers et les habitants et confiées à un petit panier placé devant la mairie. Tous n'ont pas son talent d'écriture, loin s'en faut. Messages de tendresse, dédicaces, poésie naïve, jeux de mots improbables : tout y passe dans un joyeux désordre. Simone s'efforce de faire vivre cette exercice de démocratie participative langagière avec enthousiasme. A ce moment-là on se dit qu'elle fait oeuvre de salut public. La paroleuse accomplit un geste quasi-politique : redonner confiance dans les mots.

Loïc Blondiaux

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13 juillet 2014 7 13 /07 /juillet /2014 11:46

 

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2014-3925.JPGLa soirée d'hier commença en toute intimité par un dialogue entre le trompettiste Christophe Leloil et le guitariste Nicolas Pacini, dans la tradition de ces duos qui font irrésistiblement penser à d'autres rencontre de ce type ( on pense à celle entre Chet Baker et Doug Raney). En revue Monk, Bill Evans ou même Don Cherry dans une belle visitation d'Art Deco en hommage à l'immense Charlie Haden disparu la veille. Les deux musiciens déployaient un tapis de velours dans le ciel étoilé de Porquerolles.

 

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Puis arriva celui qui depuis 13 ans ne manque pas une seule édition du festival. Monsieur Archie Shepp véritable incarnation du jazz et du blues montait sur scène sous les ovations d'un public tout entier acquis à sa cause. Et Archie semblait se sentir si bien, là précisément, avec ces musiciens d'immense talent, qu'il lui arrivait de tutoyer les anges, embarquant son saxophone très haut dans le ciel. Avec Jean-Paul Bourelly, ils déchiraient le ciel de ce blues rapeux qui dit plus que le blues lui même. Et Archie chantait avec cette voix venue des racines du jazz. De cette histoire noire qu'ils semblaient incarner corps et âme. Comme dans cette version magnifiée de Round Midnight avec ce son supplicié, déchiré ou encore avec cet hommage à Bessie Smith, autre reine du blues. Mais hier soir à Porquerolles, le royaume du blues et de la soul appartenait bel et bien à Archie.

Jean-Marc Gelin

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12 juillet 2014 6 12 /07 /juillet /2014 09:31

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La soirée d'hier a commencé d'abord avec les Saltimbanques, sales gosses turbulents et doués, enfants d'Uzeste et "intermiteux" du spectacle comme ils s'intitulent eux-même. Ce septet fait de l' "amusique" en provocateurs loufoques et déjantés. Ils nous ont harangué avec un humour décalé et décapé au vitriol mélangeant dans un gros foutoir la musique et prise de parole suréaliste. Revendiquant une forme de "démagogie participative" ils se mêlent au public et le fait monter sur scène pour faire valser le jazz dans l'esprit libertaire des bandas de Gascogne. Mais il s'agit surtout d'un spectacle de rue qui malheureusement passe difficilement es planches .
Le public exulte pourtant de cette mise en bouche émoustillante avant que finalement ils ne laissent leur place aux Sorciers.

Car ce sont bien trois sorciers sympas qui entrent alors sur scène. Mais aussi trois immenses musiciens. Lubat commenca d'abord au piano, Portal en maître absolu de l'improvisation lui emboita le pas à la clarinette basse ou au soprano dont il tire mille nuances et reliefs. Sa musique, sublime coule de source, inventive et sinueuse, telle une rivière de diamants. Hamid Drake à la batterie se transforme en gourou, habité de tout son corps par cette science de la relance et des polyrythmies insensées dont il invente des chorégraphies magiques. La confluence de ces trois-là livre alors des moments d'une immense musicalité. Puis Lubat et Drake se livrent ensuite à une sorte de battle sous l'oeil amusé d'un Michel Portal qui ce soir, semblait véritablement aux anges.

Les trois sont connivents et heureux d'être là.

Mais le plaisir est de courte durée et Lubat fait alors venir ses protégés d'Uzeste pour finir la soirée en boeuf gascon et termine par un scat de Lubat comme un gigantesque éclat de jazz communicatif.



Jean-Marc Gelin

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11 juillet 2014 5 11 /07 /juillet /2014 10:05

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Ce qu'il y a de magique à Porquerolles, c'est la simple générosité avec laquelle vous vous sentez accueilli. Ici pas de chichi, pas de grosses stars internationales, pas de service de sécurité aux gros bras, pas d'interdits stupides, simplement le sourire joyeux de la passion partagée : des bénévoles aux organisateurs et artistes, ici présents, la même banane aux lèvres et les mêmes lunettes fumées pour cacher les nuits d'after endiablées.

 

 


 

 

 

C'est en fanfare que chaque soir, nous montons au Fort St Agathe pour les concerts, une fanfare généreuse et joyeuse qui met en écoute...quand on pense qu'un admnistratif obtus avait proposé que cette fanfare traverse Porquerolles, ce bijou d'ile, en silence afin de ne pas troubler la sérénité des 300 ilotiers! Le festival de Porquerolles c'est aussi Simone que l'on croise chaque jour sous l'arbre à palabres et qui parole à partir de nos mots préférés. Paroleuse slammeuse, déclameuse, danseuse, chanteuse, joueuse, fiévreuse, joyeuse ! Hibiscus, Colibri, Terrasse, Solal, Dauphin, Ornythorinque, Piqûre....de tout elle fait son miel pour réjouir tous nos sens. Il y a aussi cet instant magique du matin au Hameau où petits et grands de 3 à 99 ans se retrouvent pour chanter ensemble sous les pins. L'endroit est idyllique avec ses grands pins centenaires créant des ilots d'ombre délicieux, ses petites agoras, ses recoins. De la polyphonie, de la polyrythmie, de la danse traditionnelle de Noirmoutiers, tout y est osé par de talentueux jeunes musiciens. Oui jeunes, car la jeunesse explose à Porquerolles !

 

2014-3914.JPG

 

 

 

D'Archie Shepp aux jeunes d'Uzeste, de Lubat, Drake, Portal à Brad Mehldau...c'est ce qui fascine immédiatement ici, c'est la jeunesse, la fraicheur, la spontanéité de la musique partagée. Le jazz est ici métissé, coloré, bigarré, le jazz ici est vibrant et dansant. C'est ici un art de vivre, un art d'être à l'autre, ici une révolution silencieuse est en cours sous le signe des dieux. C'est un lieu rare.

Regine Coqueran

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8 juin 2014 7 08 /06 /juin /2014 00:00

Capture d'écran 2014-05-10 14.23.59

De plus en plus, j'aime le cafe OTO. D'abord sa simplicité, son accueil simple, ses bières simples, son accès simple. Aussi, c'est un lieu de musiques dites décaléesn en tout cas musiques originales - autres - nouvelles - électro - free - africaines... J'aime sa programmation éclairée et eclectique. Enfin, le cafe OTO sait présenter les artistes qui y sont programmés via sa newsletter et sur son site. Il nous donne envie de venir à leur rencontre - c'est grâce à la neswletter que je suis venu voir MERGIA - probablement parce que le programmateur aime les musiques qu'il propose. J'aime le cafe OTO par sa sincérité, sa dynamique artistique positive et aguerrie.

Du côté des "musiques africaines", c'est au Cafe Oto qu'on peut y voir et écouter le pianiste nigérien Mammane Sani (Mamane Sani en anglais) - venu avec ses cassettes 60 mn à vendre sur place - et son orgue (on aurait envie d'ajouter "bontempi") reprendre avec fierté des chansons de Nicoletta et chanter, chez nos amis anglais, la colonisation française. Puis nous y avons rencontré Louis Moholo Moholo et son groupe incroyable.

Hier soir - vendredi 6 juin 2014, le café OTO accueillait le claviériste et accordéoniste éthiopien Hailu MERGIA et son trio, composé du batteur australien Tony Buck - sacré batteur original qui a joué avec The Ex entre autres - et l'"unbelievable" contrebassiste Mike Majkowski.

 

 

Dans les 80s, MERGIA - accordéoniste et clavieriste (Moog, rhodes) - s'est fait connaitre en Europe gràce à son album cassette Hailu Mergia and his classical instrument où on l'attend jouer son instrument favori qu'est l'accordéon, et avant ça avec son groupe Walias Band avec la participation de Mulatu Astatke. Puis, Walias Band connut un renouveau de célébrité en Europe et à Addis Abeba la révolutionnaire quand sa musique apparait dans la collection française des Ethiopiques.

Hailu MERGIA, presque 70 ans en bonne forme, arrive sur scène en costume: écharpe et cravate aux couleurs de l'Ethiopie. Le ton est donné. Le trio jouera deux sets des thèmes traditionnels éthiopiens et compositions de Mergia: rythmiques toujours très enlevés, funk orientales et gammes pentatoniques au rendez-vous. Juste on aura droit à un moderato aux rappels du dernier set en guise de calmant placebo donnant la fin de concer.

J'ai adoré la folie du contrebassiste Mike Majkowski qui me rappelle à plus d'un égard notre contrebassiste fou Géraud Portal. Il est connu pour ses soli imaginatifs, ses collaborations avec Han Bennink et Peter Brötzmann et ses travaux novateurs. J'ai aussi beaucoup aimé l'australien Tony Buck, basé à Berlin, et son groove qui vous emporte. Très rafraichissant, musique élaborée et simple en apparence. Surtout on y voit  avec  plaisir un trio qui aime se retrouver pour jouer. Le public l'a bien compris: les uns dansent, les autres dodelinent en rythme; tous rêvent un peu d'Addis.

Un conseil: jetez un oeil et une oreille à la vidéo ci-dessous. Elle en vaut la peine.

JG

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7 juin 2014 6 07 /06 /juin /2014 12:22

Logo VortexPremière infidélité au Café Oto. Mais pas la première visite au Vortex non plus. J'y avais vu et écouté Evan Parker qui y réside une fois par moi depuis plus de sept ans.

Le Vortex est un club de jazz londonien, situé lui aussi à Dalston à deux pas du Café Oto. La programmation est jazz sans aucun doute avec spectre large mais toujours mesuré.

Ce lundi 26 mai, terrible envie d'écouter de la musique.Après un coup d'oeil sur youtube, va pour Laura Jurd quartet au Vortex.

Agréable surprise que ce concert en deux parties. La première partie est Tandem à trois musiciens que sont le leader David Malkin (chant et guitar acoustique), Henry Webster au violon et Ben Corrigan à l'électronique et claviers. Tandem c'est un mélange d'électro et de musiques celtiques, irlandaises et écossaises. Le charismatique leader a une voix sûre, projette des sons trafiqués de sa guitare tout en concervant une sonorité acoustique et traditionnelle sincère. J'ai beaucoup aimé Tandem pour son originalité et le charisme du groupe.

Arrive Laura Jurd quartet. Cette très jeune trompettiste a fait parler d'elle du haut de ses 23 ans. Elle affiche une belle maturité musicale et joue avec aise et puissance de sa tropette avec qui est elle fait corps véritable. Sans souffrance. Elle "leade" son groupe simplement et naturellement, l'envie de jouer se fait sentir, le respect des musiciens entre eux se lit sur les visages. Laura Jurd bénéficie déjà d'aide privée pour son développement artistique et répond à de nombreuses commandes musicales.

Encore plus que Tandem, le groupe est jeune, très jeune. Tellement jeune que le bassiste électrique Conor Chaplin semble avoir 16 ans. Voilà un groupe poupon qui propose sans complexe une musique très aboutie, originale par sa fraicheur et ses arrangements ouverts sur le reggae, le trip hop, le rock. Particulièrement impressionnant est le claviériste Elliot Galvin qui propose des sonorités et des atmosphères judicieuses aux sonorités massives. Probablement inspiré par EST sur certains aspects et avec beaucoup d'apport personnel.

JG

 

 

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