Cet été après de longs mois de batailles politico clochermerlesques, le jazz renaissait du côté de Cluny, contre vents et marées et contre la municipalité sortante et grâce surtout à l’opiniâtreté deson fondateur Didier Levallet ainsi qu’au soutien d’un bon nombre de passionnés.
Serge Kurts est de ceux là, de ceu qui n’ont pas mégangé leurs efforts pour que le jazz en clunisois vive encore. Il nous adresse ses souvenirs d’été, sa lettre aux DNJ
« Chères DNJ,
Quelle joie de te donner des bonnes nouvelles du jazz à Cluny. Un jazz généreux qui s’est maintenant élargi au Clunisois. Il faut le dire, c’est bien grâce aux villages de Matour, de Massilly, de Donzy le National, en plus du soutien apporté par la nouvelle équipe municipale de Cluny que la musique que nous aimons a pu renaître dans ce pays d’élevage et de tourisme, ceci après une saison 2007 sacrifiée sur l’autel de petites ambitions locales. Louons cependant les musiciens qui se sont produit cet été là à Cluny : Olivier Témime trio, Ray Lema trio, Ola Kverberg trio ; Tord Gustavsen trio, Patrick Artero duo, Philip Catherine trio. Tous d’excellents musiciens qui n’étaient pour rien dans ce « dérangement » et qui ont sans doute perdu -cette fois là- une part de public qui aurait sûrement apprécié leur prestation.
L’équipe historique –30 ans de jazz à Cluny, les pionniers des festivals de jazz en France- a bien souffert de cet épisode.
Mais, dès l’automne 2007, dans un grand élan, des amateurs mordus -historiques, eux aussi-, des musiciens –très motivés et nombreux-, des bénévoles -gonflés à bloc-, des « institutionnels » -confiants dans le projet- se sont manifesté et ont offert leur appui, leur bras, leur réflexion, leur musicalité.
Une équipe s’est alors refondée, en association « jazz Campus en Clunisois » autour de Didier Levallet et Pascale Giroux.
Jazz Campus a voulu s’ouvrir aux villages alentours en même temps qu’aux autres arts : jonglage, théâtre cinéma, cirque, musique de rue… dans un souci de faciliter l’accès à un publique élargi, à cette musique improvisée, parfois déroutante, mais si créative, poétique, ludique, voire loufoque….
Les stages ont fait le plein, malgré le fait qu’ils se passaient dans un lieu nouveau ; Matour au lieu de Cluny. Les musiciens amateurs ne s’y sont pas trompés, ils sont venus retrouver des pros de première classe : Paul Brousseau, Christophe Marguet, Pascal Contet, Hélène Labarrière, François Raulin, Jean-Charles Richard, et Claudia Solal. Ils y ont trouvé en prime une atmosphère concentrée, de chaudes soirées « bœuf », des concerts top, tout cela dans une ambiance et une grande amicalité qu’ils ont pu créer.
Raconter les concerts…une tâche impossible. Il nous suffit aujourd’hui de nous rappeler ces soirées frileuses réchauffées par des musiciens généreux, ces pique-niques concerts déplacés en salle et qui gardent leur bonne humeur, ces déambulations emmitouflées et joyeuses dans l’abbaye de Cluny, la contrariété des équipes aux caisses lorsque la salle est déjà pleine et qu’arrive encore du monde, et leur jubilation d’entendre ce qui se passe à l’intérieur.
Oui, le jazz en Clunisois était bien au rendez-vous avec :
La « Fanfarrosoir » (née de l’Arrosoir de Chalons sur Saône)
Le « Conflit de Canards » (plutôt du maconnais ces musiciens là)
La « Fanfarine » (la Bourgogne sud, bien égayée)
Le « Turak » théâtre de Michel Laubu (un déjanté de Turakie)
Jeff Sicard solo
Le duo Jérome Thomas § Jean-Paul Autin
Henry Texier « Red route quartet »
Le Trio “Effet Vapeur” avec les images de Folimage studios
Le duo Claudia Solal § Jean-Charles Richard
Le Dominique Pifarely trio
Pascal Contet solo
Le Benjamin Flament, Joachim Florent, Elie Duris trio
Guillaume de Chassy
François Couturier
François Raulin
Jean-Marc Montera, Sylvain Kassap, Jean-Rémy Guédon, Didier Petit, Paul Brousseau, François Thuillier, Jaques Veillé, Gérard Siracusa
Le duo Isabelle Loubère § François Corneloup
Yves Rousseau Sarsara Quartet
Le duo Hélène Labarrière § Sylvain Kassap
New Dreams now de Lionel Martin, Rémi Gaudillat, Bruno Tocanne
Le duo Fred Nevchehirlian (slam) Didier Levallet
Et, pour clore le festival, Claude Barthélémy Vintage trio, avec Jean-Luc Ponthieux et Eric Groleau.
Cela a été une fantastique programmation dans un espace/temps limité.
De quoi rêver, et nous avons rêvé…
Cerise sur le gâteau, grâce à la générosité des musiciens, des bénévoles, et l’action des institutionnels (malheureusement pas tous présents sur cette cession 2008) l’équilibre des comptes permet de penser à l’avenir.
En projet, bien sûr, le festival Aout 2009, mais aussi des actions dans l’année –master class, interventions dans les écoles de musique locales, concerts hors festival-
Le jazz en Clunisois est bien parti pour repartir.
Retrouvez sur le site www.jazzcampus.fr tous les détails sur ce festival,
les musiciens, les groupes et accords, des photos et articles de presse…
Et rendez-vous en 2009, pour de nouvelles aventures dont nous vous tiendrons informés –entre autres- dans ce journal, les DNJ…que nous saluons ici pour son soutien indéfectible à Jazz Campus et à tous ces musiciens qui mouillent leur chemise pour leur bonheur…et le notre. »
Serge Kurts