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2 juillet 2009 4 02 /07 /juillet /2009 00:33

Dans le petit monde du jazz dans lequel nous évoluons, l’univers peut nous sembler étroit et parfois confiné. Un peu étouffant. Dans ce microcosme dont on fait assez rapidement le tour, tout le monde se connaît et se reconnaît, à l’entrée des clubs de jazz et dans les « milieux autorisés ». Comme dans toutes familles nous avons nos guerres de clans, genre de guerre des boutons qui ne dure jamais bien longtemps. C’est drôle de voir les tranchées sans merci entre les « pro » et les « anti » qui d’un mois sur l’autre basculent dans le camps d’en face et fraternisent avec les ennemis d’hier au gré d’un concert ou du dernier disque entendu et autour duquel on se retrouve en se tapant sur le ventre. Nous avons nos codes, nos écoles et évidemment le soleil brille bien plus fort chez nous qu’en face. On a nos « Monseigneur Lefebvre », nos partisans de la musique en latin, nos figues aigres et nos raisins moisis. Cela n’a guère changé avec le temps et les « clochers » sont assurément bien gardés. Les partisans du jazz comme-ci ne se mêlent que rarement aux partisans du jazz comme ça et l'on voudrait nous faire croire à la suprématie des journaux de jazz « web » sur les journaux de jazz « papiers » lançant ainsi de faux débats sous l’oeil amusé ou consterné d’un public qui s’en bat les oreilles comme de son premier album de jazz. 

 

Et c’est en partant de ce constat que certains en ont tiré la conclusion que le monde du jazz est un monde qui ne peut se contenter de cet espace clos et par trop fragmenté en chapelle. Il est urgent de se retrouver, de regrouper nos forces, de fusionner en quelque sorte. Car c’est à se diviser que l’on s’étiole. Or le jazz a besoin d’ouverture, de révolution et même de s’alimenter constamment de fausses notes. C’est ce qui lui donne vie.

Et par chance, l’ouverture nous allons la retrouver, l’été venu avec tous ces festivals, sortant ainsi de l’univers des réseaux de tel ou tel club pour aller à la rencontre d’un public pas toujours érudit mais toujours composé d’auditeurs formidablement généreux et curieux.

La révolution, nous la connaîtrons plus tard. A la rentrée. Des signaux de changement. Des signes de l’existence d’un monde en mouvement. D’une remise en cause perpétuelle de ses certitudes et de ses formats. Remise en cause sans laquelle tout risquerait de décrépir avant de tout simplement périr. Ces minis- révolutions sont une saine obligation qui nous est faite à tous, journalistes, musiciens, publics. Car le jazz ne cesse de tirer sa vie et sa formidable vigueur de ses petites morts domptées et toujours surmontées.

Des grincheux crieront alors aux fausses notes. Des puristes se lèveront, vilipenderont, quitteront la scène en criant au scandale ou bien jubileront bêtement dans leur coin. Ils en oublieront que le jazz c’est aussi l’art de composer avec la fausse note. L’essentiel en jazz c’est que cette fausse note soit toujours voulue et toujours bien placée. C’est là tout l’enjeu.


Jean-Marc Gelin
Redacteur en chef 

 

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4 mai 2009 1 04 /05 /mai /2009 07:07

Les discussions en cours au sujet de la loi Hadopi, si intéressant soit-elles nous semblent néanmoins avoir évité le débat de fond sur le mode de consommation culturelle auquel nous sommes actuellement confrontés. Débat qui n’a finalement pas eu lieu. Car si la question fondamentale est bien évidemment celle de la juste rémunération des artistes sans quoi il n’y a plus de création possible, on ne saurait pourtant passer au travers d’une réflexion sur nos habitudes en matière d’achat de produits culturels. La question est en effet moins celle du mode de téléchargement (légal ou non) que celle du téléchargement lui-même.

Nous sommes en effet confrontés avec le téléchargement à une pratique culturelle d’un mode nouveau, consumériste, immédiat, spontané et quasiment impulsif. Et cela est particulièrement vrai en musique où (à la différence des films) il est permis de télécharger un morceau d’un album par-ci et un autre morceau par là. Imaginez Kind of Blue où chaque titre serait téléchargeable indépendamment des autres. Plus question de parler d’œuvre, plus question de construire, l’objectif est plutôt de livrer de la musique à flot continu et par là même de consommer sans modération en zappant d’un morceau à l’autre. Je m’épate d’ailleurs de ce qu’avec mon nouveau mobile je peux « tager » n’importe quel morceau entendu dans un lieu public et le télécharger instantanément !!

On ne peut alors s’empêcher de s’interroger sur ces nouvelles pratiques si l’on regarde les statistiques parues sur la diffusion des médias (presse et radio) pour l’année 2008. En effet lorsque l’on voit que le premier mensuel dédié à la musique en France réalise une diffusion totale de 42.429  exemplaires loin derrière un magazine comme Investir Magazine qui en réalise plus du double ou que Point de vue (eh oui ça existe encore) qui fait 259.000 !!! Idem pour la radio puisque si, l’on peut se réjouir de voir les parts d’audience de France Musique remonter de 0,2 point entre le 1er trimestre 2008 et le 1er trimestre 2009, il n’empêche que ces parts sont loin derrière des radios comme RTL2 (3,0), NRJ (5,8) ou Skyrock (4,3). D’ailleurs toutes radios confondues, les parts d’audience des chaînes musicales perdent 2 points au profit des radios généralistes (essentiellement France Inter).

 

Il y a là de quoi nous poser des questions assurément sur la façon dont nous allons écouter de la musique demain. Allons nous consommer sans recul et sans information, sans « savoir » et sans réel goût de la musique. Pas sûr si l’on en croit la fréquentation des écoles de musiques partout en France, si l’on en juge aussi par le besoin de jouer de chanter ou de danser tel qu’il s’exprime à l’occasion d’événements comme la fête de la musique, et surtout si l’on en juge par la (sur)production discographique qui contre vents et marées ne cesse de progresser.

Le goût de la musique reste, mais les pratiques d’écoute changent pour le meilleur ou pour le pire. Et pour l’heure si nous ne savons pas prévoir la forme de cet avenir proche, n’évitons pas à tout le moins ce vrai débat de fond.

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20 mars 2009 5 20 /03 /mars /2009 07:21







Déjà plus d’un siècle de jazz ! En tout cas si l’on s’en tient au premier enregistrement de l’histoire de cette musique ! le 26 février 1917 l’Original Dixieland Jazz Band enregistrait le premier disque de l’histoire du jazz. Livery stables blues en était le premier titre de ce « disque » et précédait Dixieland jass band One step . Tout un monde depuis ! Un siècle de jazz et tant d’évolutions pour cette musique qui sera passée du ragtime au free jazz en passant par le swing et le bop en un claquement de doigt. À la dimension de l’histoire : une micro période. Et dans le même temps l’art aura connu des évolutions aussi rapides qui auront marqué, de Picasso à Basquiat une évolution aussi rapide, fulgurance marquée par autant de moments de ruptures.
               Helene Brugnes

Porter aujourd’hui un regard sur les liens qui se sont tissés entre le jazz et les autres formes artistiques durant ce siècle désormais passé, c’est l’idée remarquable de cette belle exposition qui vient de s’ouvrir au Quai Branly, haut lieu Parisien s’il en est des arts premiers et de l’anthropologie. Car le jazz qui est, à sa naissance un véritable phénomène de société que, paradoxalement (pour le lieu où elle se tient) l’exposition éloigne de ses racines africaines sans jamais en ignorer l’évident rapprochement, ce jazz-là n’aura cessé tout au long du XXème siècle de s’imprégner dans toutes les formes de réflexion artistique. En nous faisant voir la réalité du jazz sous cet angle-là, en jetant des ponts évidents entre les jazz et les autres formes d’art (le graphisme en premier lieu mais aussi la peinture ou le cinéma) cette exposition nous permet d’avoir une vraie profondeur de regard sur les échanges entre les différents domaines artistiques au fil de l’histoire. Mais elle alimentera aussi certains débats comme celui sur l’influence des ruptures historiques sur les différentes formes d’expression artistiques. Où ressurgissent les vieilles questions de l’art comme « reflet » de l’évolution sociale, hypothèse que rejette d’ailleurs Daniel Soutif, commissaire de l’exposition qui se livre dans les colonnes des DNJ. Comment ne pas être saisi par le mouvement de cette exposition qui bouge et danse sous nos yeux nous rappelant aussi à l’évidence esthétique et visuelle du jazz. Paul Colin et son « Tumulte noir », Winold Reiss, Man ray, Stuart Davis ou Jackson Pollock témoignent de cet art qui s’inspire de l’urgence à danser.
                                                                                                                                                                       

          
                                                                     Winold Reiss                                                                    

                                                                                                                                                               
Mais cette exposition met aussi en évidence qu’un lien semble, se déliter progressivement à partir des années 70 et des périodes artistiques qui ont suivi les années free. Alors même que cette exposition est vibrante et foisonnante et ce dès les années 20 et jusqu’à cette période de « libération free », le temps semble s’accélérer à partir des années 70 (il y a donc près de 40 ans…) et les liens entre les arts et le jazz se distendre quelques peu. Quelques pochettes de disques nous montrent que le jazz est toujours présent et quelques artistes continuent de s’y référer comme Basquiat, Keith Haring ou Niklaus Troxler et d’autres. Mais la concomitance d’une autre exposition majeure à Paris consacrée à Andy Warhol est frappante et montre combien la pop a prit un relais très fort dans la société pour imprimer une empreinte forte auprès d’une génération entière, alors que plus près de nous le hip hop assimilé à certaine forme de culture urbaine s’impose aujourd’hui comme le canon esthétique moderne révélateur d’une identité sociale. Tout se passe alors comme si l’empreinte du jazz à travers les arts s’estompait peu à peu. Le petit train du jazz, œuvre contemporaine de David Hammons (Chasing the blue train, 1989) qui clôt cette exposition doit aussi nous inciter à réfléchir sur le chemin qu’il trace désormais. Plus que jamais la nécessité absolue qu’il a à dialoguer avec les autres sphères des champs artistiques s’impose comme vitale. Et cette exposition nous montre avec acuité que c’est par ce dialogue vivant et toujours en mouvement qu’il se régénèrera.

 Hélène brugnes

                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                             

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16 février 2009 1 16 /02 /février /2009 07:29

 Nous sommes tous musicophiles. Pour ceux qui lisent ces lignes, c’est une évidence. Sans que l’on sache vraiment pourquoi, nous sommes tous ramenés, toujours à cette forme de langage si mystérieux. On peut avoir des affinités (pour nous, le jazz), on peut réagir à la musique par l’intellect ou par l’émotion, toujours est il que nous avons tous le cortex auditif en action.  « Il y a dans la musique quelque chose d’ineffable et d’intime ; [ …] elle est pour nous à la fois parfaitement intelligible et tout à fait inexplicable. Cela tient à ce qu’elle montre tous les mouvements de notre être, même les plus cachés, délivrés désormais de la réalité et de ses tourments », disait Schopenhauer 1. On ne saurait dire mieux. Et si nous savons bien que « nous sommes tous, êtres humains, une espèce musicale non moins que linguistique »2 , le chemin par lequel la musique agit sur notre cerveau, reste largement sinon mystérieux du moins peu vulgarisé dans les études publiées à ce jour. C’est tout le sujet d’un essai absolument passionnant réalisé par Oliver Sacks, neurologue et professeur à l’Albert Einstein Collège of Médecine et à l’Université de New York (3). À partir d’études de cas qu’il a eu à connaître à son cabinet, Oliver Sacks cherche à nous faire comprendre comment la musique, par son action sur le cortex peut se révéler essentielle en matière de thérapie. Il n’est que de savoir que les aires cérébrales du cerveau affectées au traitement de la musique sont plus importantes que celles qui sont affectées au traitement du langage pour s’en convaincre. Toujours à la frontière de la neuropsychiatrie et de la psychanalyse, l’étude d’Oliver Sacks nous permet d’appréhender la musique autrement sans jamais pour autant en percer vraiment les insondables mystères qu’elle provoque en nous.

En dehors de la sphère strictement jazz, à lire absolument.

 

Mais justement, revenons au jazz qui tend à nous réserver quelques bonnes surprises et à stimuler notre cortex. Les  franciliens qui garderont en tête la très belle édition du festival « sons d’hiver » auront ainsi à peine le temps de se remettre de leurs émotions qu’ils pourront aller se régaler avec un « Banlieues bleues » qui s’annonce comme un très grand cru et dont nous vous invitons à découvrir le programme sur :

http://www.banlieuesbleues.org/22_festival_edition.php. Moment fort du jazz en hiver, banlieues Bleues est dans l’état de morosité ambiante qui semble s’emparer de l’hexagone, un de ces festival auquel il faut absolument courir. Image même d’un spectacle vivant en pleine ébullition, inventif autant qu’audacieux, privilège de ces créations d’un soir que de nous offrir ces moments uniques. Banlieues Bleues depuis 26 ans, véritable laboratoire dans le paysage du jazz.



Une autre vision des choses que celle avancée à l’occasion de la clôture des entretiens de Valois, le 30 janvier par Christine Albanel qui déclarait alors « je crois qu’il est utile, cinquante ans après la création du ministère de la Culture, de revenir sur notre système des labels » et d’envisager que les scènes nationales pourraient « revenir aux fondamentaux » que sont «  la diffusion et la pluridisciplinarité ». Une idée dont nous acceptons bien volontiers l’augure si elle ouvre de nouveaux espaces au spectacle vivant en général et à la musique en particulier mais qui ne manque pas de nous interroger dès lors que l’on évoque la promesse de « l’extension
  du périmètre de la taxe fiscale sur le spectacle vivant ». A suivre de près….

C’est justement un infatigable défenseur de la culture et du spectacle vivant, de la scène et du jazz, musicien aussi engagé que passionné qui a accueilli ce mois-ci Lionel Eskenazi pour un entretien passionnant. Henri Texier nous a en effet ouvert ses portes et sa réflexion sur les chansons d’amour à l’occasion de la sortie de ses « love songs réflexions ». Avec notre contrebassiste, entendre et écouter Henri Texier c’est toujours allier l’intelligence et l’émotion de la musique. Ces deux parties de notre cortex en action.
 


1.       Schopenhauer, « Le Monde comme volonté et comme représentation » ; Paris PUF 1966

2 Olivier Sacks, « Musicophilia, la musique, le cerveau et nous » ; Seuil, La couleur des idées. 200 
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16 décembre 2008 2 16 /12 /décembre /2008 07:50

Franchement, autant dire que ce débat sur la pub à la télé, les amoureux de la culture en général et du jazz en particulier, nous le suivons comme une poule devant une brosse à dent et pour tout dire nous nous en battons un peu le popotin avec une légèreté et une insouciance qui n’a d’égal que la verve de nos politiciens en goguette. Las, nous regardons amusés et narquois ce débat avec l’air de ceux qui ne se sentent pas vraiment concernés même si la très très haute importance politique du sujet ne nous a bien sûr pas échappé. Car les amoureux de la culture et ici du jazz on beau être des citoyens avisés, ils ont depuis belle lurette déserté les écrans et les ondes envahies de réclames à longueur de temps pour leur préférer d’autres espaces qui, disons le tout net ont le mérite quand même de rendre bien plus intelligents ceux qui ne vivent pas ou plus sous la coupe servile des marchands de tout et de rien du tout. A la limite, Patrick de Carolis devrait s’empresser de décréter la fin de la pub sur son antenne et attendre un peu de voir, à la longue, ses concurrents de la télé privée s’empiffrer de pub, de réclames, d’exploitation éhontée de minutes de cerveau disponible, mourir et crever pansus et gras à coup de recettes publicitaire dans une ultime débauche de grivoiserie vulgaire d’un Starac’ moribonde à l’haleine de Hollywood Chewim gum, fraîcheur de vivre devant un audimat où les vieilles dames décrépies et lobotomisées de demain auront remplacé une fois pour toute les ménagères de 50 ans d’aujourd’hui. Car c’est sûr, on peut s’attendre à voir rapidement les privées multiplier les spots et les passages de pub payés à prix d’or. Les chaînes publiques auront peut être perdu leur indépendance politique mais gagné certainement en s’affranchissant des lobbyings mercantiles des marchands de soupe.

Et pendant ce temps là les amoureux de la culture, et du jazz en particulier auront de toute façon abandonné leurs écrans plasma et peut être réinvesti les salles de concert, les clubs, les théâtres et les salles de cinéma.

Après tout c’est bientôt Noël, on peut rêver un peu. C’est en tous cas le cadeau que l’on voudrait vous faire.

 

Et puisque l’on parle de cadeau, je vais vous faire une petite confidence. Un petit cadeau au passage. Allez tendre l’oreille sur ce qui se passe sur les radios du service public. Tenez par exemple sur France Musique le mercredi après l’excellente émission de jazz de notre confrère Alex Dutilh (« open jazz »), il y a une émission formidable et passionnante de Françoise Degeorges, « Couleur du Monde » qui vous emmène à la découverte des musiques du monde deux heures trente durant. C’est là par exemple que j’ai découvert les secrets du fascinant « chant long » de femmes de Mongolie. Émission remarquable qui se donne le temps de voyager, de nous apprendre, de nous intriguer. De nous rendre l’intelligence de la découverte. Et entre ces deux belles émissions qui se succèdent sur les ondes de France Musique, ben vous savez quoi….. ya pas de pub !

 

    http://www.radiofrance.fr/francemusique/em/couleurs/

 


http://www.radiofrance.fr/francemusique/em/open-jazz/emission.php?e_id=65000050
 

 

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12 décembre 2008 5 12 /12 /décembre /2008 22:02

Blue Note Records totalise 10 nominations pour les 51st Annual GRAMMY Awards pour les artistes suivants édités par le label :


Al Green pour « Lay It Down », nominé comme meilleur album R&B, meilleure performance vocale et meilleure prise de son


Joe Lovano
 : «  Symphonica », nominé comme meilleur album de grande formation
 

Stacey Kent
 : « Breakfast on the Morning Tram », nominée pour le meilleur album de jazz vocal


Cassandra Wilson : « Loverly », elle aussi nominée dans la même catégorie

Traincha & The Metropole Orchestra : «  The Look of Love - Burt Bacharach Songbook » nominé pour le meilleur travail d’arrangement instrumental


Lester Young / Count Basie : « The Lester Young/Count Basie Sessions 1936-1940 »
[Mosaic Records], nominé au titre du meilleur album historique


Blue Note Records - 150 5th Ave - New York, NY 10011
http://www.bluenote.com/

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11 décembre 2008 4 11 /12 /décembre /2008 07:32
A 82 ans, le guitaritse Jimmy Gourley vient de nous quitter. Gourley, tout est dans sn nom ! Cette façon qu'il avait Jimmy d'égrenner ses notes, cette grande classe et cette élégance jamais prise à défaut. Jimmy Gourley avec Anita par exemple. Ou avec Zoots Sims si vous préférez.
En même temps Jimmy Raney. Les deux grands de cette époque qui ont tant fait pour ce jazz du bop net de l'après bop. Jimmy Gourley vivait à Paris. L'époque aussi de René Thomas. Et Saint Germain des Prés évidemment.
Aujourdhui une pensée pour son fils Sean, guitariste lui aussi, rencontré un jour sur le plateau de Aligre FM.
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19 novembre 2008 3 19 /11 /novembre /2008 08:02

Il y a des mécontents partout. On les entend toujours et souvent beaucoup plus que leurs compagnons d’humanité optimistes et enthousiastes. Et pour le coup nous pourrions aussi faire notre mea culpa vu qu’il nous arrive parfois aux DNJ de nous égarer dans des faux sujets et de brandir des polémiques inutiles. Il y aurait pourtant si l’on prenait le temps de les déguster, matière à se réjouir des bonnes nouvelles.

Samedi dernier le guitariste américain John Scofield que nous avons rencontré lors de la soirée de clôture de 22èmes rencontres internationales de Nevers, nous parlait de son nouveau projet, « Piety Street Band » réalisé autour du blues et des vieux thèmes du Gospel. Parce que la conversation prit un autre tournant, nous parlâmes un moment de l’événement planétaire qui a bouleversé l’ordre du monde ce 4 novembre dernier. Sincèrement, très sincèrement je peux vous dire qu’à ce moment précis de l’interview j’ai senti John Scofield jusqu’ici très pro dans la maîtrise de son discours, perdre pied, submergé qu’il était alors par l’émotion de l’immense nouvelle que représente pour lui l’élection de Barak Obama. On sait combien les musiciens de jazz Outre Atlantique se sont mobilisés unanimement pour le sénateur de Chicago. On sait moins ce que fût leur souffrance pendant 8 ans de représenter une bannière étoilée dans laquelle ils ne se retrouvaient plus. Alors à ce moment précis de l’interview, le sentiment dominant de Scofield était bien au delà de celui de la fierté retrouvée. Il était celui d’incarner avec ce 4 novembre un pays courageux qui était allé au bout d’une démarche dont la puissance au moins symbolique est exceptionnelle. Et je peux vous dire que l’émotion de John Scofield investit comme tant d’autres musiciens blancs et depuis si longtemps dans la musique afro-américaine, cette émotion là, cette fierté incommensurable était très forte ce jour là.

Seulement voilà il y a des grincheux. Le journal « Libération » à peine Barak Obama élu, c’est à dire dans sa « une » du 6 novembre titrait sur les difficultés d’un mandat à venir dont on sait bien qu’il va être l’un des plus pourris qui soit. Mais quoi, ne pouvons nous pas nous poser et célébrer cette nouvelle si bonne, si heureuse pour l’humanité, savourer cet acte de non racisme à sa juste portée et nous donner le temps de poursuivre un peu notre rêve.

Mais voilà il y a des grincheux tout le temps. Une sorte de besoin de toujours tout remettre en cause et de polémiquer là où il n’y aucune raison de la faire. Tenez, prenez l’ONJ version Yvinec que nous avons rencontré ce mois-ci et qui présentait l’autre jour le programme qui sera le sien pour les trois années à venir. Et bien cet ONJ à toutes les raisons de nous enthousiasmer. Courageusement Yvinec a fait le choix d’ouvrir cette formation à de jeunes talents, de jeunes musiciens pratiquement inconnus du grand public, des talents fous aux univers contrastés. Avec un vrai esprit d’ouverture, Daniel Yvinec joue a fond sa carte de directeur artistique, se propose d’aller à la rencontre de différentes formes d’art, de marier des compétences inattendues ( Alban Darche et Billie Holiday), de s’ouvrir aussi bien à la pop qu’au jazz. Bref foisonne d’idées de créations et de rencontres avec une curiosité qui devrait forcément émoustiller la notre. Rien ne nous est dévoilé pour l’heure de ce que sera la forme aboutie de ces projets mais l’on sait qu’ils seront foisonnants. Une autre conception de l’ONJ assurément. Pas matière à faire le grincheux, pas de matière à la critique. Juste à nous laisser prendre par cet esprit d’ouverture et d’accueil. Aller à notre tour à la rencontre d’un monde qui bouge. Sans arrière pensées.

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2 octobre 2008 4 02 /10 /octobre /2008 07:41

Entendre les musiciens ce n’est pas seulement écouter leur musique ou les entendre répondre à des interviews dont le prisme est toujours plus ou moins faussé par la subjectivité de l’interviewer.

Entendre les artistes c’est aussi leur donner la parole librement, sans contrainte autre que celle du format dans lequel ils s’expriment.

Admettre que le débat concernant la musique n’est pas l’apanage des journalistes mais doit revenir aussi à ceux qui la font est un enjeu fondamental si l’on veut faire exploser les barrières qui mettent les journalistes d’un côté et les musiciens de l’autre.

Les artistes ne sont pas des machines à produire de la musique mais des personnalités plus ou moins engagées dans la réflexion sur leur art et sur la société dans laquelle et avec laquelle ils vivent.

  Donner la parole à un artiste en acceptant, une fois n’est pas coutume que les journalistes disparaissent un peu, c’est la ligne qu’a suivie le mensuel Jazzman dans sa livraison d’octobre dans laquelle il donne la parole au trompettiste Dave Douglas, foisonnant acteur de la scène du jazz actuelle s’il en est.
 

Formidable numéro qui bouscule un peu nos habitudes de lecteur et remet les choses sacrément à leur place.

L’exercice est assez rare pour être salué et pour inciter les passionnés de jazz que vous êtes à  vous ruer chez votre marchand de journaux préféré



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25 juillet 2008 5 25 /07 /juillet /2008 22:29
  
On le savait fatigué et très malade. il ne s'en cachait pas. Ceux qui ont pu voir le film de Niels Lan Doky, Between a smile and a tear se souviennent des images de ce petit bonhome qui se trainait un peu mais qui semblait renaître dès lors qu'il soufflait dans son saxophone. Toujours le sourire aux lèvres et la mne gouailleuse.
Johny Griffin nous a quitté aujourd'hui. La dernière fois que l'on a pu l'entendre à Paris c'etait lors de l'inauguration du Duc des Lombards.
Il ne jouait pas comme avant, pas le même souffle, pas la même intensité mais toujours la même histoire du jazz à raconter.
Je me mets cet album qu'il avait réalisé en 1991, The Cat avec le tromboniste Curtis Fuller. Et je repense à cette fameuse session, cette" blowing session" qu'il avait enregistrée avec Coltrane, Lee Morgan, Wynton Kelly, Paul Chambers et Art Bakey. C'etait en 1957. Johny Griffin à l'istar d'un Ben Wbster maître du blues. Une de ces façon de mettre du velours dans des phrases qu'on ne dirait pas à l'oreille des jeunes filles, où alors pas à jeun.
Je me souviens aussi de ce dîner u  soir dans un festival de jazz à Mntauban. A a droite Griffin et à ma gauche Toots Thielemans. L'esprit du jazz soufllait alors comme il souflle ce soir. Sans mélancolie. C'est juste un souffle que le petit géant nous fera désormais venir des étoiles.
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