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16 mai 2015 6 16 /05 /mai /2015 12:52
Eliane Elias vs Laurence Allison : Les sirènes de Rio

ELIANE ELIAS : « Made in Brazil »

Concord records 2015-0

Eliane Elias(vc, p), Mark Kibble ,Amanda Brecker,Ed Motta, Roberto Menescal (vc), Marcus Teixeira (g), Marcelo Mariano ( bass), Marc Johnson (cb), Edu Riberio (dms), Rafael Barata (dms), Mauro Refosco, Marivaldo dos Santos ( perc), Rob Mathes ( orchestral arrangements)

Eliane Ellias reste sur son terrain, essentiellement celui de la musique brésilienne qui lui va comme un gant sur la peau d’une star hollywodienne.

Elle aligne ainsi quelques saucissons brésiliens ( Vocé, Brasil, aguas de Marços) et quelques thèmes aux arrangements plus pops, le tout avec une réjouissante fraîcheur.

Eliane Ellias c'est l'été ! c'est la pina colada sur la plage ! C’est la farniente et l’amour à l’ombre des persiennes ! Bref c’est glamour à souhait (à l’image de ce sexy cover) ! Eliane Elias chante avec cette voix chaleurese et suave. Placement impeccable, aucun effet superflus. Hyper pro, rien qui dépasse !

Mais Eliane Elias nous ravit aussi par toutes ces petites pépites, ses propres incises lumineuses au piano. Car Eliane Ellias, outre ses talents de compsitrice, de parolières et de chanteuse est aussi une pianiste qui semble s'ignorer tant elle s'y fait trop discrète à notre goût. Il serait peut-être temps que son bassiste de mari, Marc Johnson l’amène à jouer plus. Enfin nous, c’qu’on en dit ….

Les arrangements ne sont pas absolument révolutionnaires loin s’en faut mais suffisamment efficaces pour ratisser un public large. On a aimé par exemple ce ravissant Some enhanted place frais comme tout ou encore ce très funky Driving Ambition !

Et si les arrangements ne renversent pas la table, les accompagnements sont eux impeccablement réalisés qu'il s'agisse de l'ajout de cordes ou de voicing à la façon Real group. 7 des 12 titres s’appuient ainsi sur les arrangements orchestraux de Rob Mathes, arrangeur doué qui a travaillé avec le ghotta du jazz et de la pop américaine et qui en la matière sait y faire dans le genre effficace et qui rapporte gros.

Assurément du bon boulot.

A Déguster en pleine période estivale, le soir après dîner sur la terrasse en fumant un havane la tête perdue dans les étoiles ou en dansant langoureusement avec la femme de ses rêves.

Jean-Marc Gelin

Eliane Elias vs Laurence Allison : Les sirènes de Rio

LAURENCE ALISON : « Claro »

La Baleine 2015

Laurence Allison (vc), Benôit Charlier (p, fdr), Jean-Michel Charbonnel (cb, b) + Carl Schlosser (fl), Eric Zorgnotti (cello), Johan Renard (vl), Jean-Marie Ecay (g), Alain Debiossat (sax), Pauline Chagne (harpe), Laurent Coq (p), Philippe Chagne (sax, cl)

Avec Laurence Allison, qui n'est pas née au pays du pain du pain de sucre mais qui semble s'immerger dans sa culture comme si c'était la sienne, on a affaire à un autre univers, un peu moins connu et moins mielleux en tous cas.

Ici la chanteuse et compositrice entreprend de rendre un magnifique hommage au superbe compositeur brésilien Edu Lobo, contemporain de Jobim, de Buarque et de Vinicius de Moraes mais qui n’a toutefois pas eu la même reconnaissance du grand public. Il faut dire que le répertoire de Lobo est sublime et exigeant à la fois tant sa musique est subtile et riche dharmonie qui se juxtaposent. Il faut ainsi entendre Laurence Allison reprendre cette chanson poignante, Canto Triste ou au contraire cette samba joyeuse Corrida de Jangada pour comprendre la richesse musicale d’Edu Lobo.

Laurence Allison côtoyait au domicile familial ,lorsqu’elle était enfant les disques d’Edu Lobo dont les mélodies lui étaient devenues, à force familières. Il lui a fallu attendre de grandir et de parcourir son propre chemin musical pour redécouvrir ce compositeur qui ne l’a jamais quitté en fait et se sentir prête à lui rendre un hommage très personnel.

Chantant dans un portugais impeccable ( qu’elle a appris à l’université, déjà amoureuse de la langue de Pessoa), Laurence Allison rend hommage à Lobo aussi bien en chantant ses chansons qu’ en composant ( ou lui dédiant ?) quelques titres magnifiques comme celui qui ouvre l’album, Na Minha Cancao ( « c’est ma chanson ») que l’on aurait pu croire composé par le maître lui-même/

Laurence Allison chante dans son registre qui, on l’a dit n’est pas un registre sucré et tout miel mais au contraire avec cette voix au caractère bien plus affirmé, hors format, restituant la mélodie mais aussi les textes avec une élégante précision.

Les arrangements sont à géométrie variable allant quand il le faut jusqu’à l’ajout de cordres discrètes. ET comme toujours, avec Charlier (piano, fender) et Sourisse (dms,percus) on donne dans l’orfèvrerie en matière accompagnement.

On sort ainsi de cet album émerveillés par la beauté exceptionnelle du répertoire d’Edu Lobo, pas l’osmose entre son propre univers et celui de la chanteuse. Avec l’envie irrésistible aussi de se ruer chez notre disquaire préféré pour faire razzia sur les albums du brésilien.

Quel plus bel hommage ?

Jean-Marc Gelin

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