/image%2F1365231%2F20160726%2Fob_940511_clergeat.jpeg)
Disparition d'André Clergeat, défenseur du jazz
Il sera un des grands absents -avec festival de Marciac qui s'ouvre cette semaine et qu'il manquait rarement. André Clergeat, acteur de la jazzosphère depuis la fin des années 40, s'est éteint le 23 juillet en région parisienne a l'âge de 89 ans. Il restera comme un ardent défenseur du jazz sous toutes ses formes. Licencié en anglais, un des fondateurs du Hot club universitaire de Paris en 1948, il sera aussi en 1954 à l'origine de la création de l'Académie du Jazz avec quelques professionnels et amateurs éclairés dont André Francis, aujourd'hui encore membre très actif du bureau de ce collège. Homme de radio, producteur d'émissions à la radio publique (0rtf puis radio France), il fut également un homme de plume prolixe: auteur de nombreux ouvrages dont La Sineclopedie du jazz avec Siné (décédé voici peu) ou Jazz les incontournables avec Philippe Carles, il dirigeait avec le rédacteur en chef historique de Jazz Magazine et Jean-Louis Comolli le dictionnaire du jazz, sorti en 1988 et dont la dernière édition date de 2011( Bouquins/Robert Laffont). Rédacteur de chef de Jazz Hot de 1953 à 1957, il a joué un rôle déterminant dans l'édition phonographique dans les années 50 en tant que directeur artistique de Vogue où il contribua à promouvoir le jazz -sortirent alors les premiers albums en solo de Martial Solal et Thelonious Monk-et accessoirement (il fallait bien assurer les fins de mois de la compagnie) à produire de la variété (on lui doit ainsi une traduction française du tube brésilien O grande amor). Mais son grand amour sera toujours le jazz comme il le manifestait en participant aux cérémonies de l'Academie du Jazz dont le concert marquant les 60 ans d'icelle en février dernier au Châtelet.
Jean-Louis Lemarchand