Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
4 avril 2018 3 04 /04 /avril /2018 09:03
ANA KAP   LA GAZETTE DE LIBOR

 

ANA KAP

La gazette de Libor

Petit label www.petitlabel.com

 

Ana Kap, c'est le nom de ce trio étonnant, créé voici neuf ans, qui sort sur le  Petit L abel caennais, un deuxième album pour 2018, joliment intitulé La Gazette de Libor. http://www.petitlabel.com/pl/disque.php?ref=Pl kraft 056.

Instrumentation qui nous entraîne loin, jouant de divers rythmes et de l'alliage réussi des timbres (accordéon, cornet long, violon), sans oublier les interventions bienvenues, bidouillages un rien loufoques, voix de platine vinyle et effets de Juno 60. Une fois calé, on se laisserait bien aller à suivre la musique imaginée par le talentueux trio composé de Pierre Millet (compositions, cornet long), de Jean Michel Trotoux (accordéon), de Manuel Decocq (violon) ("Prude") : bal musette avec ce "Papa Tango" où dominent les flonflons de la fête foraine, sur un manège emporté par l'accordéon valseur ("La gazette de Libor ).

On pénètre dans l'univers étrange et étranger des compositions du corniste, dans une musique généreuse qui se donne dès le premier thème, orchestral. Audacieux de brûler tous ses vaisseaux, de tirer toutes ses cartouches dès l'ouverture, puisqu'au trio se joint un quatuor à cordes sur ce seul titre "Chien de paille" qui compte aussi sur les claviers de Djizan Emin, qui intervient, par contre sur quatre autres titres. Etonnant voyage très cinématographique-et c'est un compliment, illustration d'une balade virtuelle projetée dans la tête. Ces sonorités travaillées installent un climat surréel parfois, cadence suggestive plutôt que rythmique forcenée, comme un "Teketodo" lancinant, un "Seize torses" qui s'imprime dans la mémoire, un "Mambo" qui fait du bien.

On arrive à la fin de l'album, tourneboulé par ces pièces si différentes, ces changements de rythme incessants. Rien n'est laissé au hasard et le final, loin d'exploser, chante la plainte d'un violon mélancolique. Qu'importe les bricolages, l'album conserve en dépit de tout, son unité, avec une dimension originale et poétique. Epatant!

 

Sophie Chambon

Partager cet article
Repost0

commentaires