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28 octobre 2018 7 28 /10 /octobre /2018 20:39

Daniel Humair, A bâtons rompus. 

Postface de Francis Marmande. Collection Paroles. Editions MF. 176 pages, 13

euros. Octobre 2018

Quelle lecture rafraichissante et instructive à la fois. En déballant sa malle aux souvenirs, Daniel Humair (4 fois 20 printemps)  nous donne une leçon de vie, sa version toute personnelle qui se résume en un seul mot, liberté. « Je ne veux pas qu’on m’emmerde. Et j’essaye de ne pas emmerder les autres. On ne peut pas trouver une musique où on soit plus libre que le jazz. Dans mon parcours musical, j’ai été assez libre » (p.108). En six décennies, il en a croisé et accompagné des jazzmen, le batteur suisse et qui a conservé sa nationalité de naissance même s’il se trouve plus libre en France. Dans ces entretiens avec Franck Médioni présentés sous forme d’abécédaire, ils sont croqués, anecdotes à l’appui, par un artiste qui a le trait juste, tour à tour admiratif ou saignant. « A bâtons rompus » n’est pas seulement un carnet d’impressions d’un jazzman maestro de l’improvisation où l’on retrouve Bud Powell, Martial Solal, Michel Portal, Kenny Dorham, Barney Wilen, Jean-François Jenny-Clark, Kenny Clarke, Sadi Lallemand, Michel Hausser (liste naturellement non exhaustive). Daniel Humair nous présente sa vision du jazz et de ses composantes (swing, solo, tempo…)avec une liberté de ton qui caractérise ce livre de poche, ode au jazz bien revigorante. Et c’est avec la même gourmandise que le musicien traite de ses deux autres passions, la gastronomie et la peinture. « Peintre abstrait, batteur concret », pour reprendre la définition de Francis Marmande, Daniel Humair se découvre tout au long de ses 176 pages. Laissons lui le dernier mot (à la rubrique Zygomatiques qui referme l’abécédaire) : « J’aime la vie. J’aime ma vie. (…)Pour être honnête j’ai l’impression d’être toujours au premier jour ».
Jean-Louis Lemarchand
 
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