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23 novembre 2019 6 23 /11 /novembre /2019 20:20

GHOST RHYTHMS : «  Live at Yoshiwara »
Cuneiform 2019
Guillaume Aventurin (g), Alexis Collin (acc, laptop), Xavier Gelard (dms, lptp), Gregory Kosovski (b), Morgan Lowenstein (perc), Nadia Mejri-Chapelle (cello), Tom Namias (g), Camille Petit (p), David Rousselet (ts), Maxime Thiebaut (as, bs)
Compos : un peu tout le monde.
Titres enregistrés dans des endroits imaginés mais notamment aux Frigos à Paris 14/12/2018.

Cuneiform 2019


Comment dit-on «  trublions » dans la langue du jazz ? Peut être bien que cela doit se dire « Ghost Rhythms » ? Vas savoir …
En tout cas vous ne les connaissez certainement pas et, pour tout vous avez dire, vous avez bigrement tort. Car ces filles et garçons qui signent aujourd’hui un album décapant chez Cuneiform vont faire parler d’eux, c’est sûr !
Mettons les choses à leur place : il s’agit ni plus ni moins que du label qui a accueilli en son sein des John Hollenbeck ( Claudia Quintet), Soft Machine, Wadada Leo Smith, Lol Coxhill, Fred Frith, Bill Laswell, Steve Lacy, Mike Osborne etc, etc….. Excusez du peu. C’est dire qu’ils y côtoient un peu les anges.
Mais si ces noms sont autant de références pour ce jeune groupe ce n’est pas pour autant avec des pincettes qu’ils entendent entrer dans ce gotha mais au contraire avec une énorme dose d’énergie, d’humour et d’irrévérence.  Et avec un sacré talent. Un talent d’ailleurs récompensé par pas mal de jury ( 2ème prix de composition et 3eme prix de groupe au Tremplin de la Défense en 2012 et 1er prix de composition au Tremplin du Sunside en 2012)

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ces musiciens-là non content de jouer terrible, composent et arrangent avec un talent de dingue !
A la base ne vous attendez surtout pas à entendre un truc linéaire, genre musique dans laquelle vous pourriez vous installer, tout le confort à portée de mains. Car c’est tout le contraire avec ce big band qui entend bien vous bousculer et surtout vous surprendre. Chaque thème révèle en lui-même une richesse musicale qui ouvre des portes et des tiroirs derrière lesquels une surprise semble vous attendre. Des tiroirs harmoniques, rythmiques faits de tempi qui basculent et de douceurs qui ne sont jamais vraiment douces. Il y a du jazz ( on pense parfois à Steve Coleman) mais aussi du rock bien crade comme on aime et même du tango. mélangez le tout et servez !
Ca peut commencer sur un ostinato mais ça poursuit genre orientalisant et ça fini ailleurs dans une sorte de tango rock (Nattes) avec toutes sortes d’influences mêlées, tressées entre elles ( d’où… Nattes).
Ca envoie aussi du petit bois genre mingus afro-beat (La chose) avec des solistes survoltés. Rythmique d'enfer et hard tempo. La « chose » sort de son antre alors, planquez vous !
Une course poursuite façon James Bond in jazz & rock se déroule sur Mahoee. Ca cogne là où ça fait du bien avant de passer le tout à l'adoucisseur de l'accordéon intelligemment inséré. On vous l’a dit : ne jamais s’installer. Il y a des choses derrières les choses.
Tout y est question de tramages et de superpositions musicales.

Après un album superbe ( Madeleine) consacré au célèbre film d’Hitchcock ( Vertigo), Ghost Rhythms refuse la facilité et se joue des textures et des masses orchestrales grâce à un géniale orchestration associant accordéon et violoncelle à ce big band décidément protéiforme.
Comme une juxtaposition de scenarii, comme une déambulation dans une sorte d’escape game dans lesquels se cachent d'autres scénarios tout est affaire de fausses pistes comme sur cette Chambre Claire qui vous emmène très vite là où on ne l'attendais pas.
Sorte de cadavre exquis en quelque sorte.

Vous ne connaissiez pas Ghost Rythms. Cet album va vous prendre d’un bout à l’auytre. Un big band ? Non un big bang qui bande !
Jean-Marc Gelin

 

En concert le 10 décembre aux Disquaires à Paris

 

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