Editions Les Soleils bleus. Novembre 2021.
Couverture de Philippe Ghielmetti.
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« Le vent du jazz m’emportait déjà au large ». Ainsi s’achève « De la musique plein la tête », chronique échevelée des années pop, funk et discos vécues par Pierre de Chocqueuse, dans le désordre batteur amateur pour soirées mondaines, chroniqueur dans des journaux spécialisés, attaché de presse, responsable de label. A cette époque là, à grands traits du milieu des sixties à la fin des seventies, l’actuel auteur infatigable du Blog de choc (blogdechoc.fr) respecté et craint dans la jazzosphère et pilier de l’Académie du Jazz au poste-vigie de secrétaire général, naviguait (et pas seulement à Paris) dans cet univers des musiques populaires anglo-saxonnes.
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Le récit donné à la première personne, savoureux, drôle, nous fait découvrir un jeune homme de bonne famille déroutant, désespérant son père par sa vie bohème sur les bancs des écoles privées (on pense au film-culte de Claude Zidi, les Sous doués), et de l’université (le droit à Nanterre après 68).
Son entrée dans « le monde de l’entreprise » nous permet de pénétrer dans les coulisses des médias (Best, Rock & Folk), les bureaux des maisons de disques (Polydor). Autant d’occasions d’évoquer des rencontres souvent épiques (Amanda Lear, Gloria Gaynor, Ringo Starr), pleine d’imprévu, et d’approcher la drôle de mécanique de la fabrique des succès.
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Mais le jazz commençait à instiller son venin dans la tête (et le cœur) de notre chroniqueur. Il avait rencontré en 1977 Maurice Cullaz (« petit monsieur rondouillard aux yeux rieurs ») vendant Jazz Hot sur le trottoir de la salle Pleyel où se produisait Al Jarreau, ne se doutant nullement qu’il présidait alors l’Académie du Jazz. Il avait donné le bras à Ella Fitzgerald pour monter sur scène au Palais des Congrès.
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Passant de l’écoute aux actes, il concocta pour Polydor une sélection, « The Jazz Rock Album » (1979) comprenant la crème du genre (Return to Forever avec Chick Corea et Stanley Clarke, George Benson, Tony Williams, John McLaughlin…). L’aventure chez Polydor prenait fin, notre témoin-acteur pouvait à loisir entamer sa période « jazz à 100 % » toujours en cours au début de cet an 2022. Et ce (l’auteur de ces lignes peut en témoigner), sans abandonner cet « esprit rock » qui s’exprime tout au long de ce périple de 259 pages (index bien utile compris).
Jean-Louis Lemarchand.