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Bruno Angelini (piano, compositions), Régis Huby (violon, violon ténor, électronique), Claude Tchamitchian (contrebasse), Edward Perraud (batterie, percussions)
Pernes-les-Fontaines, 7-9 juin 2021
Label La Buissonne RJAL 397043 / PIAS
Le retour au disque de ce quartette, après «Instant Sharings», enregistré en 2014 (chronique ici), et «Open Land», en 2017 (chronique itou), tous deux pour ce même label. Inclassable formule instrumentale et musicale, qui procède tout à la fois de l’esprit de la musique de chambre et de l’aventure du jazz, en équilibre constant sur le fil du devenir. À l’exception d’un thème qui figurait sur le récent «Transatlantic Roots», ce sont de nouvelles compositions. Le pianiste revendique d’avoir pour ce disque avoir été inspiré par la poésie, de William Carlos Williams et ses errances à quelques autres dont j’ignorais jusqu’au nom, comme Ada Mondès ou Chandak Chattarji. C’est tout un monde de lenteur, de suspens, et d’infinies nuances, avec de soudaines saillies de lyrisme, des figures rythmiques obsédantes qui se fondent sans crier gare dans un chant qui nous happe. Une valse impromptue va nous embarquer vers un paysage plus dépouillé, plein des mystères d’instruments qui, en élargissant leurs modes de jeu, nous égarent. Inutile de préciser que cet égarement est un délice…. Et voici qu’un rythme obstiné nous emporte comme un torrent, bousculé par la batterie qui pose ses accents comme autant de météores qui ensoleillent la nuit. Une seule solution : s’abandonner au sortilège de cette musique,comme on céderait à une croyance magique ; le bonheur est au bout du chemin. Décidément Bruno Angelini, ses partenaires et leur Open Land sont comme des magiciens malicieux et bienveillants. Il suffit de succomber au charme, qui n’est pas maléfique mais magnifique !
Xavier Prévost
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Le groupe sera en concert le 11 novembre à Paris au 360 Paris Music Factory
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