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22 mai 2023 1 22 /05 /mai /2023 13:12


ACT 2023

Emile Parisien (ss), Roberto Negro (p)

 

Ce sont deux complices inséparables qui se retrouvent en duo. Deux copains qui de longue date ont l’habitude de jouer ensemble. Mais si le saxophoniste a l’habitude du dialogue avec son autre compère, l’accordéoniste Vincent Peirani, c’est dans ce nouvel album qu’Emile Parisien et la pianiste Roberto Negro se retrouvent pour un album en duo.

Et le moins que l’on puisse dire c’est que cette rencontre est virevoltante dans une sorte de flow et de circulation d’énergie entre les deux acteurs de cette pièce. Dans ce qui s’apparente à la fois à un conte fantastique parfois crépusculaire et ténébreux mais aussi à un échange mutin et joyeux, les deux musiciens semblent croiser le fer. Comme deux duettistes sur un champ de bataille musicale où il ne serait pas question de mettre à mort mais au contraire, de mettre à vie.

Emile Parisien (on ne va pas cesser de le dire durant les 20 ou 30 prochaines années !) est encore et toujours exceptionnel. Comme la version actuelle et moderne de Sydney Bechet. Emile Parisien c’est le flow et l’énergie couplés à la puissance du son projeté avec un sens inoui de l’improvisation. Prenez n’importe quelle plage de cet album et le lyrisme du saxophoniste va vous suater aux oreilles charmées par le prodige. Mais s’il ne s’agissait que de cela nous serions dans le tour de force. Mais non ! Au-delà il y a une force de vie incroyable. Une forme d’urgence à dire. Une flamboyance du geste ( Alla marcia, pesante).

Et qui de mieux pour s’exprimer ainsi que le pianiste Roberto Negro qui, comme toujours affiche une incroyable liberté du clavier avec la puissance d’un forcené maltraitant les graves de son piano comme un Dieu déclenchant l’orage, la foudre et la tempête.

Parce que tous les deux vont chercher au-delà du dialogue gentil et souvent dans ce genre d'exercice très(trop) respectueux, dans Metanuits c’est comme si chacun cherchait à pousser l’autre dans ses extrêmes limites. Sauf que les limites, ils n’en ont guère et que s’ils en ont ce n’est que pour s’en affranchir.

Et lorsque le calme vient après le paroxysme, c’est pour nous embarquer dans une sorte de promenade imaginaire. Comme une parenthèse dans les nuages ( Tempo di valse)
Puissant de bout en bout !

Jean-marc Gelin

https://youtu.be/HF8ak5WxQTU

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