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3 juin 2024 1 03 /06 /juin /2024 20:24

BRAME DE ZEPHYR : « Afofona »

Mazeto square 2024


Simon Deslandes (tp, fch) ; Raphael Quenehen (saxs), Didier Dufour (kora), Nicolas Talbot (cb), Philippe Boudot (dms)


Dès les premières notes entendues on est immédiatement séduits et l’on comprend aisément que ce jeune groupe de Caen, crée à l’initiative du trompettiste Simon Deslandes ait été lauréat du tremplin Jazz Normand et qu’il se retrouve désormais propulsé dans plusieurs festivals.

Car, en effet la musique est au rendez-vous dans ce quintet à l’instrumentarium original où la Kora se marie avec des textures sonores très ancrées dans un jazz riche. Les liens entre jazz et world music sont anciens et fréquents dans ce grand métissage initié jadis par Don Cherry et poursuivi par d’autres. Mais il y a là, chez ce Brame de Zephyr une autre façon d’intégrer les sonorités mandingues à un jazz plus actuel. Toujours entre écriture et improvisation, la musique de Brame de Zephyr est alerte et vive. Pétillante et malicieuse aussi. Pianoless mais avec cette association judicieuse des cuivres à la Kora qui n’est jamais utilisée dans le cliché auquel l’instrument est souvent renvoyé mais qui prend justement la place ici du piano comme l’instrument à cordes d’une section rythmique, entre soutien harmonique et dépositaire de la mélodie. C’est malin et hyper bien fait.

Il y a de la vie dans cet album qui palpite de bout en bout ( Afofona qui prend des airs de bandas délocalisées), que ce soit sous le souffle de Raphael Qhenehen au sax ( Sisyphe), par les ellipses calligraphique de Didier Dufour (Sirroco) ou encore sous le feu de Simon Deslandes.

Afafona est un mot issu du Bambara ( langue du Mali) et exprime la parole involontaire, impromptue. Une sorte de cri ancestral. C’est assez bien trouvé pour dire la liberté de cette musique qui ne s’enferme pas dans les arcanes d’une musique stéréotypée mais parvient à recréer son univers à la fois errant, voyageur, poétique et festif. Si le jazz est l’expression d’un certain syncrétisme, alors cet album du Brame de Zephyr est bien ancré dans cette musique et contribue à sa foisonnante ouverture.

Un plaisir énorme à l’écouter.

Jean-Marc Gelin

 

Ils seront sur scène

• Au Sunside le 6 juin

• Au Bazarnaom de Caen le 7 juin

• Au D’Jazz de Nevers le 11 novembre

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