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16 mars 2025 7 16 /03 /mars /2025 14:32


Enregistré au domicile de Meredith d’Ambrosio, Duxbury (Massachusetts) les 9 et 10 avril 2024.
©peinture Meredith d’Ambrosio (couverture).
Sunnnyside Records – SSC 1721 / Socadisc.
Paru le 14 mars 2025.

       C’est l’histoire d’une rencontre transatlantique ayant débuté sur internet entre deux artistes de la note bleue ayant en commun une amitié avec un producteur de jazz et pianiste passionné de Duke Ellington, Claude CARRIÈRE.
 

      Le guitariste parisien Frédéric LOISEAU annonça à la chanteuse américaine la disparition (en 2021) de l’homme de radio qui l’avait conviée à jouer à Paris au milieu des années 80, notamment lors de son émission hebdomadaire avec Jean DELMAS, JAZZ CLUB (le concert donné au Petit Journal Montparnasse le 12 novembre 1987 est disponible sur le site de l’émission Les légendes du jazz de France Musique).


    S’ensuivirent des échanges par courriels qui allaient convaincre Meredith d’Ambrosio à sortir de sa retraite phonographique à plus de 80 printemps.


       Frédéric Loiseau contacte François ZALACAIN, le producteur français établi à New York depuis 1982, qui avait déjà publié 17 albums avec la chanteuse sous son label Sunnyside. L’affaire est bouclée. L’enregistrement se déroule au printemps 2024 dans la maison de la chanteuse proche de Boston et les dix titres mis en boîte en 48 heures.


       La spontanéité est au rendez-vous (uniquement des premières prises) pour ces séances entre trois interprètes, Meredith d’Ambrosio ayant choisi de céder sa place habituelle au piano à un ami, Paul McWilliams.

 

       « MIDNIGHT MOOD », titre de l’album, reprenant une composition de Joe Zawinul enrichi de paroles de Meredith d’Ambrosio, « raconte la beauté, la fragilité de la vie, de l’amour », confie Frédéric Loiseau. Le guitariste y déploie son sens de la nuance, sa délicatesse de jeu initiés lors d’un enseignement auprès de Joe Pass, sur la même longueur d’ondes que Meredith d’Ambrosio, « une musicienne qui chante » selon Fred HERSCH, qui eut l’occasion de l’accompagner au piano. « J’ai retenu des chansons que j’aime depuis des décennies », précise la chanteuse dans le texte de pochette.

 

        On y retrouve des airs du grand répertoire américain signés Irving Berlin, Richard Rodgers, Bill Evans… et bien entendu une composition de Duke Ellington (« Prelude to a Kiss »). On prêtera l’oreille à une œuvre à quatre mains, « Beaucoup Kisses », morceau instrumental de Frédéric Loiseau (d'abord intitulé « Song For Meredith ») sur lequel Meredith a posé des paroles romantiques à souhait.

 

       « Le charme latent de Meredith d’Ambrosio provient de ce qu’elle diffuse constamment une musicalité que l’on pouvait croire perdue depuis Anita O’Day et Helen Merrill, en la suggérant sous la pudeur de la nonchalance et l’élégance de la litote, ayant compris comme peu d’autres, que seul le moins peut dire le plus », écrivait Jean-Pierre MOUSSARON dans le Dictionnaire du Jazz (Robert Laffont, 3ème édition 2011).
 


       Une bonne dizaine d’années plus tard, « Midnight Mood » vient illustrer cette élégance dans la sobriété et la fluidité qui place Meredith d’Ambrosio dans ce petit cercle des voix intimes (sans pathos) de la jazzosphère. Une quarantaine de minutes sous le charme qui nous laissent dans un état d’apesanteur. Un grand disque.

 

Jean-Louis Lemarchand.
 


Frédéric Loiseau sera au Sunset (75001) le 13 avril lors d’une soirée-hommage à la chanteuse Laura Littardi, le 10 mai au Baiser Salé.

 

On peut retrouver Claude Carrière au piano avec Frédéric Loiseau (guitare) dans « LOOKING BACK » (Black & Blue 2011) aux côtés de Rebecca Cavanaugh (voix) et Marie-Christine Dacqui (contrebasse).


 

 

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