YOTAM SILBERSTEIN : « standards vol.2 »
Jojo records 2025
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Yotam Silberstein (g), John Patitucci (cb), Billy Hart (dms)
Il y a à peine un an sortait un album de standards sous l’égide du guitariste Yotam Silberstein. Album réalisé avec une équipe de haute volée composée de John Patitucci, le contrebassiste de Wayne Shorter et du légendaire et inusable Billy Hart à la batterie.
L’album fut alors salué par le magazine Downbeat comme « meilleur album de l’année 2024 ». Du coup, puisque lors de la séance d’enregistrement, ces trois musiciens avaient accumulé pas mal de titres, il n’y avait pas de raison de s’arrêter en si bon chemin et go on pour un volume 2.
Ce qui n’est pas pour nous déplaire.
Car voyez-vous il y a standards et il y a standards.
Il y a ceux que l’on connait par cœur, dont la grille est archi-connue et répétée jusqu’à satiété dans toutes les jam-sessions de la planète. C’est 100% plaisir immédiat parce que l’on connaît la chanson et que ca roule tout seul. Et puis à côté il y a les standards un peu moins joués et qui sont pris comme la base d’un jouage commun, comme un terrain d’entente entre les musiciens qui savent qu’en partant de ces chansons c’est tout un espace harmonique qui s’ouvre à eux et qu’ils peuvent ainsi faire durer le plaisir de l’impro en toute fusion, en toute communion. Cela peut être un blues classique ( wrap your trouble in dream de Harry Barris) ou encore une très étonnante lecture de Delilah de Victor Young où Yotam alterne entre guitare et Oud, tout semble facile, tout va de soi.
Yotam Silberstein est en effet un guitariste qui sonne le jazz par toutes les cordes de sa guitare qu’elle soit électrique ou acoustique : il la fait chanter avec une souplesse au velouté sensuel et moelleux : la grande classe ! Il n’ y a qu’à écouter Love Thy Neighbor » de Harry Revel et Mack Gordon ( joué par Coltrane dans l’album Stardust) : masterpiece !
Alors dans la grand messe des standards, c’est le moment où l’on reçoit la sainte bénédiction, l’eucharistie des non-croyants, l’apparition de la vierge : ca fait du bien par où ça passe !
Et plus voilà, y a pas à faire des phrases : c’est ça le jazz !
En plus si ce vieux briscard de George Coleman au son rauque et toujours puissant passe le bec de son saxophone par là sur un Tenor Madness des familles : que demander de plus.
Déjà se termine ce volume 2 de « standards » et vous savez quoi ? On attend déjà le volume 3 !
Jean-Marc Gelin
https://youtu.be/lbJ0wwxL4JE?si=-Bx67gew2aadSObS