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2 octobre 2012 2 02 /10 /octobre /2012 07:53

Essentials

Sortie Europe  12 septembre

Label Catwalk 

www.catwalkjazz.com

Distribution CODAEX

 

 daniel.jpg

 

On n’a jamais entendu Marc Copland aussi ouvert et épanoui que dans ces Essentialsqui conjuguent un romantisme sombre, celui des standards sélectionnés, à une énergie lumineuse, celle des petites pièces intercalées, improvisées. A moins que ce ne soit l’inverse. Reste  perceptible l’empathie entre les deux musiciens qui se sont rencontrés  lors d’une résidence newyorkaise du contrebassiste suisse en 2010 .

Enregistré au Systems Two,  cet album intense et intimiste dans le projet et la configuration, déroule 17 titres  à l’enchaînement impeccable. Ils parviennent à faire rendre gorge aux classiques les plus intouchables comme ce « Things ain’t what they used to be » de Duke Ellington et y insufflent  un souffle actuel. L’entreprise était aussi séduisante que risquée, car choisir de reprendre des classiques comme  « Solar » de Miles , « Worksong » de Nat Adderley,  des ballades éternelles comme « Never let me go » ou « Yesterdays » nécessite talent et maîtrise.  Sens du mystère, suspens proprement hitchcockien, traduction en musique , un soupçon « Herrmannien ». Avec des titres moins attendus, l’entreprise aurait été moins périlleuse pour ce duo qui réussit un tour de force.  Relever de tels défis fait partie des règles du jazz : explorer le répertoire et en donner sa version, sans négliger pour autant de se lancer dans l’improvisation libre, la quintessence de cette musique,  en un constant dialogue, la contrebasse se mariant au piano, sobrement, en toute intelligence, avec un réel feeling.  D’évidence, ces deux là se sont trouvés et cette connivence superbe s’entend, tout simplement. Pas la moindre hésitation dans leur échange, le résultat est une musique fluide mais forte. Un pianiste à la personnalité forte, qui sait swinguer aussi dans « The Face of the Bass » ou « Solar », dont le phrasé se joue des pleins et déliés de la musique, toutes ces choses  lui valant une proximité évidente avec ses aînés. On ne se lasse pas de « The Meaning of the Blues » par exemple, le morceau le plus long de l’album, le plus emblématique peut être de cet art poétique du duo. Indéniablement, dans cet échange fort, le piano ne laisse pas longtemps s’installer le mystère car  la basse a parlé, sachant conserver sa place fondamentale. Exigence sans intransigeance. Tous deux veillent,  pleins d’une force fébrile, donnant toute leur mesure dans cet album classieux, au lyrisme retenu mais frémissant.

Un album à retenir !

Sophie Chambon

 

 

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