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11 septembre 2012 2 11 /09 /septembre /2012 18:01

Miles de A à Z. Franck Bergerot. Editions Castor Astral. 412 pages. 24 euros.

 

 

Miles-de-a-a-z.jpgIl y aura 21 ans le 28 septembre, Miles Davis III, fils de Miles Davis II, rendait l’âme au St John’s Hospital de Santa Monica. Tout aura été dit sur Miles, une des rares stars du jazz. Du moins le néophyte pouvait le croire. La « brique » de Franck Bergerot, rédacteur en chef de Jazz Magazine-JazzMan apporte une masse d’informations et d’analyses qui regroupés sous la forme d’un abécédaire constitue un must pour tout amateur de jazz, de musique ou plus généralement tout honnête homme du XXIème siècle.
Connaisseur émérite du trompettiste, Franck Bergerot lui avait consacré en 1996 « Miles Davis, introduction à l’écoute du jazz moderne » (Editions Le Seuil), ouvrage qui analysait l’œuvre du musicien des années be-bop à l’époque hip-hop. Il avait à cette occasion procédé à une écoute de la totalité de l’œuvre enregistrée et connue alors. Ces « fiches », enrichies des œuvres diffusées depuis, forment une grande partie de « Miles de A à Z » et sont indispensables à qui veut écouter en connaissance de cause les centaines d’albums du trompettiste.  Un intérêt d’autant plus fort que chacun des sidemen de Miles a droit à une fiche détaillée de Julian « Cannonball » Adderley à Zucchero.
L’autre centre d’intérêt de ce dictionnaire de quelque 400 pages à la présentation aride mais à l’écriture claire réside dans la présentation de la vie privée de Miles. La lecture des rubriques Santé, Toxicomanie, Femmes, Domiciles, Automobiles, Racisme permet de brosser un  portrait sans concessions (mais sans voyeurisme) d’une véritable star. Collectionneur de voitures de sport (Ferrari, Lamborghini, Jaguar….), grand séducteur (pour ses idylles françaises, Juliette Gréco et Jeanne de Mirbeck, productrice et sœur de René Urtreger), toujours élégant (une tenue extravagante provoqua le commentaire de Francis Marmande : « entre le Prince de Hombourg et Achille Zavatta ») peintre à ses heures perdues, Miles était tout cela. Et pas seulement l’artiste qui avec sa franchise coutumière avait confié à une convive d’un dîner à la Maison Blanche avoir « changé cinq ou six fois le cours de la musique ». 
 
Jean-Louis Lemarchand

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