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8 février 2012 3 08 /02 /février /2012 13:46

 

PLUS LOIN MUSIC/ JAZZ aux ECLUSES production

www.plusloin.net

Distribution Harmonia mundi

Sortie le 8 février 2012

jazzarium.jpg

 

 

Guillaume St James n’en est pas à son coup d’essai avec ce Polis, même s’il a quelque peu renouvellé le personnel de son sextet JAZZARIUM, créé en 2005  autour d’un trio de soufflants. D’une modernité métissée comme il se doit d’effets électroniques, de funk porté par une mini section de cuivres (Geoffrey Tamisier à la trompette et Jean Louis Pommier au trombone)  brillamment frottés, polis,  la musique du saxophoniste tisse une toile étonnamment mouvante et fluide : on se déplace sur l’échiquier de la cité, sans autre souci que d’observer la vie qui va... dans le sillage véloce de cette symphonie ou de ce concerto urbains. La musique qui résonne dans cette ville irréelle est joyeuse, effervescente, totalement imaginée par Guillaume St James : ça bouillonne et palpite un peu comme dans un film noir style « Asphalt jungle » ou dans la série « Les rues de San Francisco » : klaxons, alarmes new yorkaises, sirènes d’ambulances, tout le folklore bruitiste urbain y passe jusque dans les derniers morceaux !  Mais on  ne respire pas que des gaz d’échappement : sans doute, l’accordéon de Didier Ithurssary  y est pour quelque chose, adoucissant  la dure ambiance urbaine de nuances du musette ou de tonalités du folklore basque. On l’aura compris, le saxophoniste Guillaume St James est dans cet album du moins, un urbain convaincu, déterminé à affronter cette jungle, peu déterminé à s’enfermer dans le silence des bois, pour vivre en harmonie avec la nature. Ce qui l’intéresse (le titre en est la preuve) est la cité qui bruisse et bruit, la « polis » civique et politique : on est aspiré dans le tumulte urbain et sa folie créative, sans temps mort ni volonté contemplative, au cœur du spectacle actuel de la misère  dans Ceux qui restent et Social Climber. Et puis, on aime  la Polis Phonic Map qui séduira les amateurs de cartes et de plans de ville, qui a tout du jeu de l’oie. Il faut tout de suite déplier la cartographie de Clément Aubry composée ingénieusement sur des indications de Saint-James. A contre jour, les silhouettes des musiciens photographiées au verso apparaissent en filigrane sur le tracé de la carte. On démarre à la Balkanic station où personne ne s’entend, on se laisse porter sur un second titre romantique, bal(l)ade vive sans effet papillon, on entreprend une course en taxi, à la découverte des Basques bondissants et de leur folklore Iruten ari nazu, à moins que la poursuite en Mustang évoquant Bullit, et bien sûr Steve MacQueen , ne vous plonge dans la nostalgie. Une fausse  vraie rumba pour libérer les animaux du zoo entre le Père Noelet un vieux tube de Simon and Garfunkel et toujours un arrière-plan politique, Speed for Spike en hommage au metteur en scène Spike Lee auteur de l’emblématique Do the right thing. Le cinéma, le jazz, le polar, la ville ont partie liée, on le sait et on le ressent, la musique étant en tous les cas, propice à réveiller en images notre propre imaginaire urbain. Une fois encore, l’Amérique resurgit dans cette suite de tableaux musicaux,  car ne l’oublions jamais, cette musique aimée, le jazz, vient de là-bas... Même si  le festival  Jazz aux écluses à Hédé, en Ille et Vilaine, est l’antre, l’autre point d’ancrage, la terre de repli du saxophoniste.

Sophie Chambon

 

NB : Pour peu que l’on connaisse les musiciens, on peut aussi s‘amuser, en suivant la légende, à rechercher en quoi les animaux qui les représentent, leur correspondent.

 

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