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31 janvier 2012 2 31 /01 /janvier /2012 16:19

Tore Brunborg (ts), Tord Gustavssen (p), Mat Elertsen (cb), Jarle Vespestad (dm)

ECM 2012

tord-gustavsen.png

Admettons, soit, les clartés crépusculaires qui donnent à cet album le charme de ces mélopées nordiques aussi beau et chaud que le soir qui tombe sur les rivages de la Baltique.

Le pianiste norvégien, avec son quartet se coule en effet dans le moule de son label et de son propre univers. Prisonnier de son esthétique minimaliste, le pianiste s’auto-plagie, semble tourner en rond autour d’un climat mais sans réelles idée neuve. On la guette pourtant cette idée qui nous ferait un peu sortir de cette torpeur éthérée. Mais elle ne vient pas la bougresse. On n’en voit même pas les prémisses.

Ce climat entre névrose et mélancolie nous assomme un peu.

L’émotion parvient parfois, de très rares fois, à surgir du trio ( lorsque Tore Brunborg se rassoit) sur quelques morceaux comme «  Playin » justement bien nommé où le pianiste dit effectivement avec peu. Mais là encore le pianiste offre une sorte de modèle de non jeu tournant autour des mêmes principes harmoniques et sans réelle conviction.

Au 6ème titre on se dit que la nuit va commencer à tomber, que l’on en voit à peu près le bout ; que le pianiste va bien finir par quitter le studio parce que sa femme, ses enfants, son copain l’attendent pour aller voir un film au ciné et que c’est pas tout ça mais y faut que j’y aille. Et bien non chers amis car au 6ème titre, vous n’en êtes là qu’à la moitié de l’album qui n’en finit plus de s’étirer. C’est un peu comme lorsque l’on invite des amis à la maison et que vers la fin de la soirée ils se lancent dans un monologue ennuyeux dont vos n’arrivez plus à les extraire alors que quand même vous iriez bien vous coucher parce que c’est pas le tout mais demain y a « usine » !

« The well », mauvais titre en l’occurrence dans ce cas où le bien se fait justement l’ennemi du mieux.

 

Alors qu’est ce qui justifie pour le label de publier ce disque ni bon ni mauvais mais sans accroche et dont on sait qu’une fois écouté il rentera bien sagement dans notre discothèque pour certainement ne plus en sortir avant longtemps ?  Mystère et nimbes boréales !

Jean-marc Gelin


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31 janvier 2012 2 31 /01 /janvier /2012 10:20

BACCARINI.jpgFURROW - A COLE PORTER TRIBUTE
ABALONE

 

Régis Huby (v), Eric Echampard (dr), Guillaume Séguron (cb), Roland Pinsard (cl), Olivier Benoît (g), Maria Laura Baccarini (voc)


Cole Porter, ça dit encore quelque chose en 2012 ? A part les nostalgiques de la 42ème rue et des comédies musicales américaines d’avant-guerre, les jazzmen actuels ne reprennent plus guère ce type de standards. Quant aux chanteuses, après avoir écouté Ella Fitzgerald dans son American Songbook (pour ne citer que l’une parmi les plus brillantes), elles ne se hasardent guère à se lancer dans pareille entreprise. Chaque standard a été repris tellement de fois que nous en avons tous une idée préconçue.  Difficile de passer après « My heart belongs to Daddy » ou « I’ve got you under my skin » marqués immanquablement par une Marylin ou un Sinatra à la voix de velours. Maria Laura Baccarini  qui n’a peur de rien, s’est jeté dans le projet un peu fou mais très jazz, dans le fond, de revoir les plus belles pages de Cole Porter, à sa façon. C’est qu’elle connaît et aime tout particulièrement cet auteur, elle a déjà chanté son répertoire dans une vie (artistique) antérieure, quand elle faisait carrière dans  la comédie musicale. Quand elle est arrivée en France, elle a participé à la belle aventure de La nuit américaine, avec le comédien-baryton Lambert Wilson, à l’opéra Comique. Maria Laura Baccarini (meneuse de revue, danseuse, actrice et chanteuse dans les reprises de Cabaret, Chorus Line, Chicago) allait trouver un partenaire de prédilection en la personne du violoniste Régis Huby qui a signé les arrangements de cette évocation très réussie.
Cet hommage à Cole Porter est une aventure nouvelle, après ALL AROUND, une tentative réussie, même si surprenante au premier abord, de chanter ce répertoire autrement. Ce n’est donc pas un disque de standards, ni du Cole Porter tel qu’on a coutume de l’entendre,  joyeux, léger, aérien et dansant. Laura Maria Baccarini ne renie rien de son passé artistique mais elle aspirait à sortir d’un genre parfaitement balisé, sans place pour l’expérimentation. Elle désirait se mesurer à  quelque chose de plus personnel et créatif qui modifierait également l’approche que nous pouvons avoir de Cole Porter. « What is this thing called love ? » dont les premières minutes sont inquiétantes comme dans un film de genre, jusqu’à la rupture de rythme quand Maria Laura commence à chanter « sprech gesang » sur la question existentielle du titre, en rapport avec le désespoir masculin de son auteur ; la chanteuse  rejoint obliquement le « bitter sweet » de Cole Porter. La démarche de la chanteuse  rend hommage à une personnalité humaine et musicale complexe. Cole Porter qui écrivait toujours paroles et musiques, a écrit des chansons faussement simples ou naïves,  à la rythmique très particulière. Quant aux textes, très modernes, ils résument toute l’inadaptation à la chose amoureuse, la douleur cachée, le désarroi et la mélancolie véritables, l’humour teinté de cynisme parfois, la lucidité que cache l’élégance d’un sourire, ces traits qui résument son art. La musique de Régis Huby fait émerger « la part de l’ombre », remonter le malaise profond, la fragilité de tout discours amoureux, l’impossibilité d’un amour abouti. Ce serait donc une erreur de n’y voir que la légèreté apportée par Broadway.  Maria Laura est une mezzo soprano qui arrive à gommer certains effets spécifiques du lyrique, que l’on pourrait nommer « clichés », se mettant en danger par exemple auprès de puristes qui attendraient les effets de vibrato qu’elle a volontairement  écarté, alors qu’elle le maîtrise et sait en jouer à merveille. Elle tire les chansons vers la pop, douce sans être jamais sucrée, le rock progressif, énergisée par l’équipe de choc qui l’entoure, autour de Régis Huby où l’on retrouve le batteur Eric Echampard, le  contrebassiste Guillaume Séguron, le clarinettiste Roland Pinsard, le guitariste Olivier Benoît (actif dans de nombreux contextes, on est loin de Serendipity chez Circum ). Les ruptures de rythme, de ton s’enchaînent rapidement  et la chanteuse a fort affaire pour résister au raz de marée de l’orchestre. Un désir vibrant parcourt toutes les interprétations de cet album réussi qui estompe les frontières, rend vraiment ténue la ligne de démarcation entre les styles de musique, tous étant adeptes de la fusion des genres... Ainsi ce Furrow qui creuse son sillon n’est  pas un écho  à Broadway, mais une expérience autrement complexe, où le choix des musiques s'est fait sur de nombreux  titres, des heures d'écoute et de partage pour « réinventer » ces mélodies. Régis Huby a étudié toutes les versions imaginables des titres choisis et, pour interpréter ses arrangements et s’adapter à son esthétique, s’est entouré  de musiciens que l’on aime tout particulièrement, qui officient sur les scènes de musiques plus « actuelles », a priori éloignés de la comédie musicale, mais qui rendent leur « partie » avec conviction. Son écriture ne va pas pour autant flirter avec les clichés des chanteurs de rock, mais elle souligne subtilement la tension, toujours en équilibre acrobatique. Régis Huby aime cet état instable, sur le fil entre « major and  minor » comme dans l’admirable « Everytime we say goodbye ». L’énergie qui se dégage d'une telle session est de nature à réconcilier les anciens et les modernes avec une section rythmique superlative, des cordes et des anches raffinées. Le résultat est assez stupéfiant : tout en conservant la mélodie -le fredon est toujours là, parfaitement identifiable- la couleur est changée, les métriques différentes détournent, décalent  les harmonies.
Tout est différent en restant fidèle à la mélodie d’origine : « Anything goes »  démarre sur les chapeaux de roue avec la batterie qui la joue « Kashmere », on suit la pulse, et si ça déménage, on retrouve très vite le fredon, la mélodie de la chanson que fredonne  Michael Caine dans The Sleuth de Joseph L. Mankiecwicz,  plus encore dans mon souvenir que la comédie musicale éponyme qui fit fureur à l’époque. « So in love » devrait vous bouleverser avec au début, le duo si subtil de la voix et de la guitare avec de la puissance et des aigus droits. Toute la partie violon est en pizz sur ce titre : ainsi, la guitare et le violon ont deux parties qui se complètent et marchent ensemble... à l'exception de la partie centrale, instrumentale où la guitare tient effectivement le "chant" ou le lead ... Ecoutez encore le début de « It’s de lovely » avec voix et violon seul. C’est cela qui importe, tout le monde peut s’approprier la musique de Cole Porter. Ainsi en va-t-il du tube « Night and Day » qui aurait pu être un piège, dont se tire fort bien Maria Laura, et devient une petite symphonie, en tout point inoubliable.
Les amateurs de Porter seront surpris, décontenancés parfois,  et ce sont tous les autres qui devraient tendre l’oreille et se montrer plus curieux car il s’agit d’un rendez vous musical singulier, d’une proposition musicale originale, impeccablement rendue. Travail, talent engagement  sont au rendez-vous d'un spectacle complet qui mérite toute notre attention... et notre admiration.
Sophie Chambon

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27 janvier 2012 5 27 /01 /janvier /2012 07:15

Universal 2012

Hank Jones (p), Charlie Haden (cb)

jones-haden.jpg

 

Forcement il y a la charge émotionnelle, omniprésente à l'écoute de Hank Jones jouer ces thèmes du "gospel book" à 90 ans. Émotion vive lorsque l'on sait que la conscience de la mort et de Dieu n'ont certainement jamais été aussi présents chez le légendaire pianiste disparu quelques semaines plus tard.

Pour ceux qui ont eu la chance de croiser le regard vif et malicieux  du pianiste, cette émotion est d'autant plus intense et forte. (Dans ma très jeune carrière de journaliste en herbe, avoir croisé ce regard-là aura d'ailleurs été l'un des moments les plus inoubliables qu'il m'ait été donné de connaître). Alors, en entendant ces thèmes simples qui sont ceux que l'on entend dans toutes les églises tous les dimanches de l'autre côté de l'Atlantique, on repense à ce qu'il disait en interview en 2008 lorsqu'il évoquait sa maman l'emmenant à l'église du côté de Pontiac :

DNJ : Quels ont été les moments les plus importants de votre vie, musicalement ?

 

Mais il y a eu tant de choses dans ma vie musicale. J’ai grandi dans une communauté près de Pontiac  où chacun était très religieux. On allait chanter à l’église. On adorait chanter tous ces gospels. Et il y avait des groupes qui venaient de Detroit chanter Swing low swing Chariot et tout ces bons vieux trucs. C’est ça mon background et c’est peut être ce qui m’a le plus marqué, au départ.

 

retouver l'interview sur http://www.lesdnj.com/article-35852525.html

 

 

 

Sauf qu'ici c'est Hank Jones qui nous prend par la main et nous emmène dans cette petite église en bois. Et ce qui est frappant c'est qu'au delà de tout pathos, au delà de cette émotion qui pourrait être triste, Hank Jones a une sorte de légèreté poignante comme si, à l'approche de la mort, il rendait simplement grâce à ce Dieu à qui il annonce ici sa venue prochaine. Neerer my God to Thee, thème si éculé résonne ici avec cette vérité déchirante. Il faut redire que ce disque a une certaine légèreté. On peut dire "mélo" si l'on est grincheux mais il y a dans le jeu de Hank Jones quelque chose d'extraordinairement impliqué et détaché à la fois. Parfois même presque joyeux dans cette façon de caresser son piano avec une infinie tendresse. A Hank Jones la légèreté du vent de l'âme, du souffle d'un poète inspiré, à Charlie Haden de nous rappeler la gravité de la mort.

Et ce dernier a sa part d'émotion dans ce duo, même si, après son duo récent avec Keith Jarrett, on pense le concernant à de motivations moins "essentielles".

 

On pourra, et certains le feront sûrement, tordre le nez à cette superproduction un peu "tire-larme" mais on pourra aussi accorder au pianiste la générosité de ce dernier témoignage. Il nous fait complice de cette ultime confidence dans ce dernier beau et très simple moment de musique. Un dernier moment dépouillé de tout pour celui dont la vie musicale aura été si riche. L'entendre venir ainsi dénudé à l'aube de sa vie, est en soi un moment de vérité saisissant.

Jean-Marc Gelin

 

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22 janvier 2012 7 22 /01 /janvier /2012 22:43

 

Enrico Pieranunzi (p), Scott Colley (cb), Antonio Sanchez (dm)

Cam Jazz 2012

 pieranunzi-permutation.png

Voilà une façon choc de commencer l’année. Car si le pianiste transalpin nous a habitué à  la production d’une abondante d’une discographie dont en suivait l’évolution d’une oreille pour tout dire un peu distraite, il est clair qu’à peine ouvert ce nouvel album en trio du pianiste italien avec deux sérieux clients, Scott Colley à la contrebasse et Antonio Sanchez à la batterie, on est convaincu qu’il s’est décidément passé quelque chose lors de cet enregistrement.

Car là c’est, comment dire…. la force d'un trio qui jaillit, qui explose, qui achève de vous achever. C'est la force des émotions, c’est l’intensité de leur expression et c'est ce qui doit constituer ce que l'on nomme communément un “Power trio”.

Avec Scott Colley et Antonio Sanchez, Enrico Pieranunzi sort ici de ses tropismes qui l'amènent souvent vers Bill Evans, pour aller vers une autre musique, puissante et plus personnelle. Il vous suffit juste de mettre la galette dans votre platine et la machine de ces trois-là se met alors en route pour vous embarquer.  Ils ne vous lâcheront pas durant près d’une heure vous faisant passer par à peu près tous les états d’un jazz moderne et classique à la fois. Car Pieranunzi est l'antithèse du pianiste blasé. C'est l'invention au bout de ses doigts qui donne la couleur des thèmes. Ces impros qui chevauchent allègrement les renversements d'accords les plus complexes et qui ont pour fière monture une rythmique déconcertante d’agilité et de puissance. Dans ce sens du rythme qu’ils partagent à trois, on en vient à se demander si le pianiste italien ne serait pas fait naturaliser Cubain !

A eux trois ils parlent d'enthousiasme, véhiculent un vrai plaisir à jouer. C'est de cela qu'ils tirent l'énergie, de l'art de se surpasser à chaque instant et au détour de chaque phrase, de chaque thème. Toujours portés au delà de la simple intention. Une sorte d'over play. Il n'est que d'écouter Permutation, magnifique composition où le jeu prend une vraie densité palpable. Scott Colley y est magistral de force tellurique, puissant métronome, pilier indestructible. Quant à Antonio Sanchez que, pour ma part, je prends comme l’un des batteur majeur de sa génération, il s’y montre capable de toutes les métamorphoses polymorhes ( écouter sur Distance of Departure).

C’est un trio magnifique et flamboyant qui s’exprime là sur des compositions superbes du pinaiste qui affiche là une belle liberté. Sans jamais vouloir tout recréeer, sans jamais renier ses propres racines jazzistiques, Enrico Pieranunzi affiche une modernité que beaucoup de jeunes pianistes doivent lui envier.

Jean-Marc Gelin

 

 

A retrouver en concert le vendredi 3 mars à Jazz à Roland garros !!

 

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13 janvier 2012 5 13 /01 /janvier /2012 08:20

Laura Littardi (vc), Carine Bonnefoy (p), Francesco Bearzatti (ts,ss), Mauro Gargano (cb), Fabrice Moreau (dm) Guillaume Dommartin (dm)

 littardi.jpg

Voilà bien un projet que l’on attendait, celui de la chanteuse Laura Littardi. Pensez, tout ce temps à animer les clubs et les scènes de la capitale, à tenir en haleine ses élèves de l’ACEM ou de l’Ariam et rien pas la moindre petite galette à se mettre entre les oreilles depuis Senza Paura paru il y a 10 ans.

C’est qu’elle le peaufinait Laura son nouveau projet que ceux qui sont allé la voir ces derniers temps  avaient pu découvrir sur scène en primeur. Il fallait franchir la porte du studio et c’est maintenant chose faite et, croyez nous sur parole, sacrément bien faite. Car si Laura Littardi a pris son temps c’est qu’elle nous a concocté un vrai petit bijou.

Laissant un peu derrière elle sa passion du funk, de la bossa et du scat, Laura Littardi entreprend de revisiter ici ces chansons de la pop music, ces chansons de notre enfance quand, guitare dans le dos et cheveux long, ignorant un peu le jazz, on se prenaient tous pour des folks singers en chantonnant au coin du feu Creedance, Crosby, Still and Nash ou le cultissime Harvest de Neil Young. Inscrits dans notre patrimoine musical. Il fallait donc de l’audace et une bonne dose de passion pour pouvoir comme elle le fait, avec son sens si naturel du groove, s’approprier de tels monuments, les emmener sur son terrain sans les dénaturer.

Et avec ce matériel sacré, Laura en fait des standards (de jazz ou d’autre chose peu importe) avec cette douceur, cette chaleur de voix et ce balancement si léger, cette pulse si élégante qui n’appartient qu’aux grands dans la lignées des Ben Sidran par exemple.

C‘est subtil, jamais exubérant et toujours relâché. La « classe » sur Hold the Line au groove subtil !  ou encore sur ce Higher ground tout en retenue où sur 4 notes à peine la chanteuse fait monter la température inexorablement. Groove terrible ! Et Carried away devient un thème presque shorterien aidé en cela par la belle complicité que la chanteuse affiche avec ce très grand saxophoniste, Francesco Bearzatti d’ailleurs récemment nommé par l’Académie du Jazz au rang de musicien européen de l’année. Le groove suave.

Alors oui Groove, pourtant toujours si galvaudé, utilisé à toutes les sauces mais qui ici devient une réalité palpable, omniprésente. Laura Littardi donne corps à ce simple mot qui devient chez elle dansant, balançant, fusionnant le binaire et le ternaire dans un même geste.

On pourra certes faire les grincheux et s’étonner que n’ayant pas fait d’album depuis 10 ans, la chanteuse s’offre le luxe un peu inutile d’inscrire un alternate take de Sunny Days et regretter une version un peu «  jam session » de Isn’t She lovely.

Pour le reste tendez l’oreille écouter et fondez littéralement en mettant Another Star, thème le plus jazzy de l’album où l’entente entre la chanteuse et le saxophoniste ici si Lesterien  fait merveille.

C’est assurément un grand album. Un album sincère d’une très grande chanteuse malheureusement trop peu entendue. Ce qu’elle fait là réconcilie les genres et les générations.

Laura Littardi transcende ici par son amour du chant, les genres et les figures de style. Et ce qu’elle dit là est au final un pur moment d’amour.

Jean-Marc Gelin

 

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12 janvier 2012 4 12 /01 /janvier /2012 23:04

PealaAngeliniBearzatti_MoveIs_w.jpgRE: think-art records/ Musea

Sortie française 15 novembre 2011

Concerts de sortie de l’album : 18 janvier 2012 au NEW MORNING

Bruno ANGELINI (p) Francesco BEARZATTI (cl, sax) Thierry PEALA (voix)

 

La musique au cinéma... une histoire d’amour passionnée,  car cinéma et  musique entretiennent des rapports complexes, complices, toujours intenses. Je me souviens d’avoir entendu ébaucher le projet de ce Move is par le pianiste Bruno Angelini  à Cluny, il y a 3 ans déjà.Cette nouvelle aventure a été proposée par le chanteur Thierry PEALA à ses amis. Le trio, sans contrebasse ni batterie, a eu très vite l’envie de composer une musique en relation directe avec des films culte A bout de souffle, Mulholland Drive, Umberto D,  Il Sorpasso  (Le Fanfaron), L’important c’est d’aimer , Gloria,  Marnie, et des metteurs en scène non moins mythiques  comme John Cassavetes, Spike Lee,  Ettore Scola, Mario Monicelli. Les portraits en filigrane sont ceux de comédiens disparus, Romy Schneider, Vittorio Gassman, Jean Seberg.  Qu’évoquent ces  douze films  sélectionnés et visionnés par le trio ? Ils mettent  en partage des histoires et des émotions  dans un film imaginaire (24 images/ seconde) qui dure le temps de douze chansons, en hommage au cinéma de toujours, à celui de nos vies. Projet original et singulier à plus d’un titre...  C’est une histoire libre où les sentiments sont  à transcrire dans le langage musical de l’improvisation que nos trois compères possèdent merveilleusement. Une musique très ouverte au partage, sans souci de se replacer dans le temps ou l’histoire du film. C’est en suivant la voix sensuelle de Thierry Péala et en lisant les paroles (en français, anglais, italien), que l’on a un retour, un écho, même lointain. On revoit alors certaines images, on repense au scénario, au story telling, on confronte sa propre mémoire du film à la vision des musiciens. Seuls les textes peuvent obliquement nous mettre sur la voie, puisque la musique ne s’inspire pas du tout de celle qui irrigue les films choisis.  A l’inverse du travail d’un Stephan Oliva qui recompose, improvise, part et revient sans cesse aux  thèmes de Bernard Herrmann dans son voyage imaginaire de Ghosts of Bernard Herrman.  

Move is est donc un véritable travail de création dont la source est méconnaissable, transformée. De quoi franchement dérouter à la première écoute, puis on comprend et on s’éloigne de ses propres souvenirs musicaux , suivant enfin le cheminement du trio.  C’est Bruno Angelini qui a composé la plupart des musiques avec le romantisme dans « Mulholland », l’ardeur dans « Gena », qu’on lui connaissait déjà, à sa manière emportée et rythmique. Il accompagne divinement, suit constamment le jeu, relance ; il est  partout à la fois et pourtant, il reste toujours discret, ne souhaitant pas se distinguer par des solos échevelés. Cheville ouvrière, il assume pleinement le rôle percussif.  Thierry Péala  dont la flexibilité de la voix est rare, a un phrasé implicitement swing et la clarté de son élocution n’a d’égal que la justesse de son interprétation. Il s’enflamme, s’emballe quand il scate,  ce qui va bien au thème espiègle du fanfaron que sous tendent une clarinette au klaxon allègre et un  piano prêt lui aussi aux embardées. On sait qu’il aime prendre des risques depuis son album consacré au trompettiste canadien Kenny Wheeler. Péala n’est jamais autant meilleur que quand la musique suit son fort potentiel émotionnel. On le préfère dans l’ émouvant hommage « See Berg » ou dans ces mots « Tout seul » qui commencent « Face à l’inconnu »  du film-errance de Sean Penn Into the Wild : la musique vrille les nerfs, suit le crescendo tragique de cette histoire terrible. Sa voix est instrument au même titre que la clarinette ou le piano, les suivant ou s’en détachant pour improviser de son côté. Francesco Bearzatti est le petit diable agité, remuant, virevoltant, moqueur (Guardieladri) tel le « Puck » du Songe d’une nuit d’été. Toujours remarquable à la clarinette,  il est le soliste du trio, imprimant sa couleur, un goût très vif du détail dans des traits qu’il veut fantaisistes ou plus sombres.

Voilà un album bien attachant et ce, dès sa pochette astucieuse, aux dessins-esquissés au fusain d’Alberto Locatelli,  qui font penser au story-board du film du trio, et au mini poster (format du Cd oblige) qui rappelle la grande époque des vinyles.

Sophie Chambon

 

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12 janvier 2012 4 12 /01 /janvier /2012 21:48

Circum/Anticraft-MVS distribution

Mahieux.jpg

 

 Le  batteur nordiste Jacques Mahieux qui n’a pas toujours eu la reconnaissance qu’il méritait - il a pourtant accompagné Henri Texier et Claude Barthélémy dans bon nombre d’aventures - est devenu au fil des ans un habile constructeur de sons et un catalyseur de talents. Il  sort sur le label Circum que l’on suit avec plaisir aux DNJ, un album au  titre poétique Peaux d’âmes, sous le signe d’une certaine nostalgie envers tous ses batteurs qu’il a dans la peau et sur les peaux. Ce n’est pas du Demy mais cet hommage en neuf titres, singulièrement personnel, à des musiciens mythiques, est en un sens enchanteur. Le répertoire met en valeur des compositions de batteurs, musiciens parmi les plus mal aimés et les plus sous-estimés. Après tout, «ce sont aussi des musiciens» qui ne plaisent vraiment que quand ils se livrent à des démonstrations spectaculaires, solos ébouriffants, tonitruants, longs et rageurs. Et encore ils se font voler la vedette et l’admiration populaire par leurs confrères rockers, particulièrement exhibitionnistes. Ou donc, à cet éloge de la batterie, et profond respect à cet instrument qui fit le jazz, et dont l’histoire vaut bien quelques tom(e)s ! Merci de ressusciter ainsi Shelly Manne (formidable « Flip »), Tony Williams (« Pee Wee »),  Denzil Best («45°angle» ), Joe Chambers [1] (« Mirrors ») et le moins jazz - encore que ça swingue drôlement- Robert Wyatt, avec un Jacques Mahieux  chanteur dans « Be serious ». Le batteur offre à son quartet des thèmes virevoltants ou désolés, toujours lyriques et talentueusement interprétés par ses potes. Car ce « Mahieux Family Life » est un disque fraternel qui invite la famille de musiciens-amis, le clan (rien à voir avec le terrible titre « Family life » de  Ken Loach) : ça tourne rond et même rondement avec le fougueux Olivier Benoît (La pieuvre...), le délicat  Jérémy Ternoy ( sur trois titres ) dont on parlait récemment ici aux DNJ, ne serait ce que pour Vazytouille. Une belle et véritable histoire familiale, au sens propre, avec le fiston Nicolas qui est partie prenante du Circum Grand Orchestra. Seule invitée, nouvelle au groupe et à cet univers, la saxophoniste alto Géraldine Laurent  prouve qu’elle peut être à l’aise partout et même qu’elle est absolument nécessaire. Dès qu’elle empoigne son alto, ça jazze que ce soit dans « Flip » ou le superbe « Mirrors ».  De beaux moments  tout au long de l’album du quartet, avec ce  « Mank de Monk », composition rythmée de Jacques Mahieux, où s’envole Olivier Benoît dans un solo très mélodique ; quand le rejoint la saxophoniste, il s’enroule autour des volutes plus énervées de l’altiste, lui plantant bien volontiers quelques épines, alors que la rythmique des Mahieux fonce à train d’enfer. « Station Debout Pénible » de Manuel Denizet est il le climax de l’album ? « Punt » d’après Joey Baron n’est pas mal non plus avec cette fin à la batterie particulièrement mélodique.

 La seule certitude est qu’une musique permanente traverse cette histoire de peaux, à cœur, à cor et à cri : on participe entièrement à ce ballet tournoyant, où tous s’ajointent généreusement, formant un ensemble organique, complet. L’enchaînement des titres est  établi avec soin et intelligence, sans effet de répétition : une alternance calculée subtilement et des surprises constantes comme dans ce  dernier « Jack’s blues ».

Avec ce bel album, nos amis nordistes ont réussi à réunir diverses tendances, à réconcilier ciel et terre, musique actuelle improvisée et jazz, c’est tout simplement superbe. Rien à jeter, c’est le meilleur album de ces dernières semaines, enregistré par Boris Darley, qui plus est. Si vous deviez encore expliquer ce qu’est le jazz autour de vous, sans remonter aux calendes..grecques ou autres, n’hésitez plus et faites entendre ce Peaux d’âmes... Et si vous n’arrivez pas à convaincre avec cela,  il faudra leur conseiller vivement  de consulter. 



[1] A ne pas confondre avec Paul Chambers contrebassiste, ni Dennis Chambers également batteur !

 

Sophie Chambon



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15 décembre 2011 4 15 /12 /décembre /2011 11:37

gregory_porter_water.jpgMotema music/ Integral classic
Un nouveau chanteur se présente sur le label Motema music, il se nomme Gregory Porter. Et la liste des jazz singers mâles est assez réduite pour que l’on prête l’oreille.  Il a un bel organe, disait-on avant, une voix grave et chaude, profonde, posée et juste. Evidemment, on l’attend au tournant des standards, on va directement à la plage « Skylark » et à celle de « But not for me ».  Sans faute. Il s’en sort bien, il a la technique, la puissance sur tempo lent ou plus rapide. Il a passé le test, et pourtant quelque chose résiste. On essaie encore  « Blue Nile » de Wayne Shorter, où il rugit de belle manière. Et après ce sont ses propres musiques et textes que l’on entend, eh oui, c’est rare ça, un auteur-compositeur-interprète.
D’où vient cet oiseau rare dont on ne peut savoir exactement l’âge d’après la photo de pochette en contrejour, où il marche sur une plage ? Il est New-Yorkais à présent après une enfance en Californie, et  il a travaillé à Broadway, ce qui s’entend. Voilà, il ne swingue pas , il vient plutôt du chant classique, avec des influences fortes : sa voix puise sa force du blues, mais on entend aussi toute la musique noire, la soul, le gospel  comme le dernier a capella, « Feeling good » magnifique. Ce qui est vraiment jazz, c’est la musique du trio qui swingue, devenant l’écrin de cette voix puissante où domine un pianiste vibrant Chip Crawford, très bien accompagné par Aaron James à la contrebasse, Emanuel Harold et  Chuck Mcpherson à la batterie. Sans oublier quelques belles interventions musclées des trompettistes Melvin Vines, Curtis Taylor, Kafele Bandele, des altistes Yoske Sato et James Spaulding (splendide sur Black Nile et Wisdom) et du tromboniste Robert Stringer qui impulsent des rythmes cuivrés.
Le disque commence avec un thème « Illusion », une romance chagrine (piano-voix ). L’album, que l’on peut ranger dans la catégorie «  love and protest » évoque des complaintes d’amour déçus, perdus, puis de façon plus universelle, remonte aux sources : « Water » est quand même le titre de l’album .
Mais la révélation  vient plus tard …à qui sait attendre avec ce drôle de titre  « 1960 What ?», énergique, vibrant. C’est de la soul, du R&B. En fait, il y a une couleur d’ensemble même si les chansons n’ont pas toutes été composées à la même époque. Porter ne rappele pas le velours de la voix de King Cole, mais il sait imposer son rythme quand il chante.
On est plus qu’agréablement surpris par ce premier album, fluide et prometteur et dans un contexte où les voix mâles ne font pas recette, on ne peut qu’attendre la suite !

Sophie Chambon

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14 décembre 2011 3 14 /12 /décembre /2011 22:20

Gael Horellou (as), David Sauzay (ts), Michael Joussein (tb), Etienne Deconfin (p), Géraud Portal (cb), Philippe Soirat (dm) enregistré au Sunside le 28/02/2011

DTC records

dtcrecords.org


gaelhorellou.jpg

 

C’est vrai que l’on a hâte que ce garçon ( Gael Horellou), bourré de talent qu’il est et avec un tel groupe, passe le cap du studio. Qu’il aille peut-être un peu plus dans le sens de la concision.

Mais en attendant, que le ciel soit loué de conserver et de livrer à nous les traces de ce concert pris en live au Sunside comme un vrai moment de jubilation absolue. Un régal des papilles jazzistiques, une effervescence des sens groovistiques. Le jeu atteint des sommets qui semblent nous propulser dans une sorte de jam des années 50 du côté de Kansas City. Un truc de gros durs qui s’engouffrent dans des standards boppiens ou dans leurs propres compositions non moins boppiennes avec la faim des accros de la gamme pentatonique, des affamés du swing et des enchaînements harmoniques de tous les diables. Ça déroule les gammes à toute allure, ça respire à peine, c’est dense et ça met le feu.

Le public ne feint plus son orgasme et laisse échapper en plein milieu des chorus des petits cris étouffés de donzelle comblée. Parfois ça part un peu free ( Le Fœtus) et l’on se croirait brûlés au feu vif de Mingus ou de Roland Kirk.

Il y a des battles, une vraie émulation des soufflants qui se passent le relais avec gourmandise. Chacun son moment de gloire comme sur Dreaming the Blues où toute la sensualité de Michael Joussein au trombone s’étend sur du velours côtelé.

Dans un moment d’apaisement quasi mystique sur Berchida’s song , le sextet trouve la nappe sonore, la tetxure d’un unisson qui nous ferait, pour un peu, croire que l’on est chez les soufflants de Basie et quand il se pose ainsi Gael Horellou est bouleversant et David Sauzay avec ce grain de son si Lesterien, lui emboîte le pas à merveille.

Et que dire de cette rythmique qui porte ces héros sur quelques fonts baptismaux, leur donne l’onction suprême avec un Géraud Portal énaurme, solide comme le roc sur lequel ces volutes ne s’écrasent pas, bien au contraire mais au sommet duquel elles prennent un envol absolument irrésistible.

Jean-Marc Gelin

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11 décembre 2011 7 11 /12 /décembre /2011 13:58

 

BLASER_BOUNDLESS.jpg

 

www.samuelblaser.com 

Hat Hut records

www.hathut.com

 

D’une urgence brûlée et brûlante, intense et néanmoins cohérent, ainsi nous apparaît ce « Boundless » paru sur le label suisse Hatology de Werner X.Uehlinger. Le trombone incandescent  de Samuel Blaser accepte les échardes de la guitare électrique de Marc Ducret que l’on retrouve avec plaisir dans cette formation à l’élégance subversive donc précieuse. Samuel Blaser est un  musicien dans l’éclat de la jeunesse qui continue la tradition apprise dans le creuset de La Chaux-de-Fonds, perfectionnée aux Usa, après un passage au sein du Vienna Art Orchestra. Un parcours tout indiqué pour se frotter à diverses influences et formations. Avec ce  nouveau quartet, le tromboniste a enregistré «live»  cet album intrigant durant une tournée en Suisse : il y retrouve le batteur Gerald Cleaver, déjà présent dans son premier album, paru en 2008, 7th Heaven. Il a rencontré depuis le contrebassiste suisse  Bänz Oester et le Frenchy Marc Ducret. Il en résulte une solide formation mettant en valeur  une musique construite en équilibre, jouant et déjouant les pièges de l’improvisation. Malgré certains effets spectaculaires, la technique n’est jamais prétexte à virtuosité. Blaser est un rythmicien hors pair, qui part du jazz et y revient sans cesse : extrême dans un élan continu, il peut tout obtenir de son instrument, du growl le plus classique aux stridences atonales. Constituée de quatre mouvements conçus de façon indépendante au départ, cette Boundless Suite a fini par développer une partition originale enrichie des apports de la tournée, avec des compositions qui résonnent en nous, tant elles sont aériennes et puissantes. Pour ces arpenteurs de nouveaux territoires, repoussant toujours plus loin la frontière de l’expérimentation, il s’agit de se porter mutuellement, faisant exulter les fulgurances communes. La suite démarre dans un espace à la fois électrique et acoustique, rendu géométrique par l’expansion du souffle et du rythme, dilatation lucide, dans un rapport au temps des plus exacts, qui évoque parfois le Second Quintet (historique) de Miles Davis, car le quartet jette musique et corps en avant. La partie 2 commence avec une exposition assez longue de trombone, joliment décrite dans les notes de pochette[i] comme de « languid glissandos and ethereal tendrils of melody », tout à fait passionnante pour les amateurs de trombone. Il est certain que Samuel Blaser n’oublie pas son héritage, tant il est traversé de toute l’histoire du trombone. Un virage abrupt dans la troisième partie de la suite entraîne un étonnant dialogue, un vif échange entre guitare et trombone où notre « non guitar hero » (qui l’est pourtant !) Marc Ducret affirme une fois encore sa personnalité,  soliste aussi bien qu’accompagnateur, n’étant jamais autant à l’aise dans les relances vives, entre digressions et distorsions, transgressions et dissonances. Un duo splendide que la rythmique non seulement soutient mais propulse. Aux commandes de cette machine racée, Gerald Cleaver et son acolyte Bänz Oester insufflent une cadence furieusement continue et  toujours souple, comme dans le final, impertinent, « quintessential » jusqu’au dernier hoquet de trombone. Voilà une formation inédite de haut niveau que l’on prendra plaisir à écouter en live, évidemment, tant l’expression collective est irrésistible. S’ils passent à côté de chez vous, n’hésitez pas...

NB : On aime enfin l’objet Hatology, à la présentation minimaliste, précisément essentielle : des notes de pochette sérieuses, une photo noir et blanc insolite, illuminée par l’éclat vif orange de la tranche si fine ! Faciles à ranger dans votre discothèque, et aisément repérables, encore un argument, s’il en était besoin, pour adhérer à l’esthétique du label suisse…

Sophie Chambon



[i][i]  Des glissandis délicatement  languissants et des filaments mélodiques  aériens

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