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28 octobre 2011 5 28 /10 /octobre /2011 12:06
tamdevilliers.png Double Moon records - 2011
Tam de Villiers (g), David Prez (ts), Bruno Schorp (cb), Karl Jannuska(dr) - David Linx (voc) sur deux pièces.

 

Après Alba Lux en 2008, le quartet de Tam de Villiers réitère l'expérience avec Motion Unfolding. Le quartet a inconstestablement muri sa musique, le guitariste et compositeur met ici à profit tout son apprentissage lors de ses diverses expériences tissées aussi bien dans les clubs les plus petits de Paris, méconnus et souvent éphémères, que de plus grands lieux de jazz de la capitale. Motion Unfolding est "une" suite d'Alba Lux sans aucun doute, parmi d'autres possibles tellement le premier album  avait ouvert de portes à Tam de Villiers. La musique s'est départie des stigmates d'Alba Lux, déjà très prometteur et envoutant, pour se concentrer sur une écriture soignée plutôt rythmique et une execution implacable toujours orientée vers le haut. Les sonorités rock d'Alba Lux se sont très nettement matifiés et Motion Unfolded navigue ouvertement entre progressive rock et jazz pour des discours aériens et des thèmes groovy, retenus ou pas. Le saxophone de David Prez se fond dans les sonorités naturelles ou saturées de la guitare de Tam de Villiers alors que la paire rythmique Bruno Schorp et Karl jannuska produit un tapis rythmique impeccable et propice aux échanges sax et guitare. Un David Linx transcendé se joint au quartet en début et fin d'album sur deux titres cohésifs et compacts et boucle la boucle.
Authentique et reconnaissable entre mille, Tam de Villiers développe son propre univers et va droit sur la voie des meilleurs talents d'un futur qu'on espère le plus proche.
Jérôme Gransac
 
 
Concert de sortie de disque vendredi 28 octobre au Sunset jazz club, paris.
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26 octobre 2011 3 26 /10 /octobre /2011 13:34

schorp.pngYes or No production - 2011

 

Bruno schorp (cb), Leonardo Montana (p), Antoine Paganotti (dr), Christophe Panzani (ss, ts), Roland Seilhes (as, fl), Olivier Caron (tb), Ousmane Daedjo (voc), Tam de Villiers (g)

 

Pour son premier album, Bruno Schorp dévoile un horizon artistique qu'on n'aurait pas soupçonné chez ce personnage facétieux. Avec un sextet très en verve, il écrase le poncif du contrebassiste "qui joue la musique des autres". Instrumentiste reconnu, il joue dans de nombreux groupes à Paris, aux styles variés - on pense entre autres au quartet du tromboniste Sébastien Llado, Rictus de Mathieu Rosso, Tam de Villiers qui est présent sur une pièce de ce disque - et se révèle aujourd'hui avec "Eveil", son premier cd qui porte bien son titre.
Emmené par une locomotive rythmique, composée de l'excellent batteur Antoine Paganotti et de l'inventif Leonardo Montana au piano, Bruno Schorp joue le jeu de la musique avec dévouement et grande probité en suggérant les espaces à ses instrumentistes. Avec acuité, il ouvre le champ de son jazz à la modernité, aux couleurs world grâce au chanteur Ousmane Daedjo sur "Guediawaye" et aux accents rock avec le guitariste Tam de Villiers sur le très beau "Rupture". Enfin, son écriture large laisse la part belle aux saxophones soprano, alto et ténor et flutes (Christophe Panzani et Roland Seilhes) et au trombone d'Olivier Caron; les trois musiciens font de beaux libre-échanges dans leurs envolées au gré de métriques variées. Et c'est là que l'arrangeur Schorp se distingue en jouant sur les timbres et les tessitures des instruments à vents sur une large moitié des sept plages du disque. Eveil est un disque qui en dit long sur une musique qu'on imagine à la fois explosive et envoutante sur scène.

Jérôme Gransac

 

Sortie de disque : BRUNO SCHORP COLORS SEXTET AU SUNSIDE (Paris) le 27 octobre 2011 à 21h00

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26 octobre 2011 3 26 /10 /octobre /2011 12:47

Portraet_eines_Anachronisten_vignette_1482.pngSortie septembre 2011
Petit label 030
www.petitlabel.com


Chic, voilà encore un groupe qui fait partie du label associatif Petit label, me suis-je dit, en ouvrant l’enveloppe de Das KAFF, sous titré « Porträt eines Anachronisten ». Enregistré en studio, dans une salle de spectacle de St Germain d’Ectot au cœur du Calvados ( « das Kaff » signifie le « bled »?) voilà un trio classiquement et (merveilleusement)  jazz (saxophones-contrebasse- batterie) qui revisite quelques fondamentaux de cette musique, avec la simple et lumineuse évidence d’une alternance réussie de thèmes et solos. Point d’expérimentations radicales, juste des poussées régulières de free qui ne provoquent aucune démangeaison, car le trio fait parler la mélodie, souvent entêtante, lancée par un saxophone songeur ou rageur, toujours convaincant, que soutient une rythmique attentive, dans une confiance partagée et instinctive. On s’abandonne vite à ce groupe étranger : mais qui sont-ils ? Il y a donc le saxophoniste Ralf Altrieth, originaire de Forêt Noire qui compose quatre des dix titres de l’album, le batteur Mike Surguy qui en écrit trois et le contrebassiste Nicolas Talbot. Deux invités Samuel Belhomme à la trompette et Emmanuel Piquery au Fender rhodes complètent l’ensemble sur quelques titres. Un équilibre collectif avec de l’énergie, bien sûr, mais aussi des nuances, une approche ouverte de la musique…du free au rock, des standards revisités tout différemment avec un art consommé des ruptures, sans oublier le fil de la mélodie.  Rien de révolutionnaire, mais pourquoi  faudrait-il absolument faire neuf ? La partition est suffisamment équilibrée pour faire entendre pleinement chacun des musiciens seul et en interaction. Vous voulez des ballades ? La reprise de « First Song [for Ruth] de Charlie Haden fait dresser l’oreille où que vous soyez dans votre appartement. Mais le duo trompette-saxophone dans « A Lullaby For Two » n’est pas mal non plus.  Il y a aussi des morceaux plus énervés, ébouriffés comme la reprise du blues déjanté de Led Zep, « Misty Mountain Hop », dans l’esprit de ce titre d’anthologie, la translation s‘opèrant à merveille. Le fluide passe, et le trio arrive à transposer l’alliage inouï de blues irisé de violentes et mystiques envolées. Voilà un disque étonnamment abouti pour un jeune groupe avec  un bel espace de jeu, un son enregistré au plus près, un travail des textures sonores autant que des motifs mélodiques. Das Kaff  résonne déjà  avec plénitude. Dix titres qui s’étirent comme s’ils n’en faisaient qu’un, des mélodies qui s’enchaînent et filent plus vite qu’on ne s’y attendrait. Le final est à l’image du disque, aussi envoûtant que sophistiqué, intense et pourtant sobre ! Plus que prometteur, cette musique du bled, passe sans message. Rien à craindre, même de là-bas, on vous entend, les gars ! Le jazz est là, plus que jamais magnifiquement présent, totalement actualisé.
Sophie Chambon

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19 octobre 2011 3 19 /10 /octobre /2011 08:03

Ajmi series 2011

Sylvia VERSINI-CAMPINCHI (compos, adaptations, arrangements, direction, piano, claviers); Emil SPANYI (p, kyb), Joe QUITZKE (dm), Éric SURMENIAN (cb, b), David LEWIS (tp, fch), Daniel ZIMMERMANN (tb), Lionel SEGUI (tuba), Hugues MAYOT (saxophone ténor, clarinette), Ganesh GEYMEIER (saxophones soprano, ténor) - Invité : François JEANNEAU  (flûte, saxophone soprano)

 versini-mary-lou.jpg “With Mary Lou with my heart ». Le titre n'est pas une figure de style. Car c'est en effet  d'une vraie histoire d'amour qu'il s'agit. Sylvia Versini a depuis longtemps déclaré sa flamme pour la pianiste et compositrice d'Atlanta. Au point d'en avoir fait l'axe de sa candidature à l'ONJ il y a quelques années. Au point aussi que Jean-Paul Ricard en faisait celui de ses liners notes lorsque notre compositrice publia "Broken Heart" sur le même label en 2006. Au point aussi que Sylvia s'en alla traverser l'Atlantique il y a quelques temps pour mener un travail de recherche poussé sur les terres de la compositrice américaine, à la recherche de pépites, d’inédits et surtout du coeur de l'âme de Mary Lou Williams.

On aurait pu alors craindre que Sylvia Versini qui a tant donné pour ce projet, n'en perde un peu de distance. Et c'est tout justement tout le contraire qu'elle nous propose. La démonstration apportée par Sylvia Versini sur la formidable modernité de la pianiste, est ici éclatante. Il y a bien sûr la modernité d’hier, lorsque celle-ci apportait ses compositions à Duke Ellington. Mais ce que démontre par la lecture très personnelle de Sylvia, ses arrangements, sa compréhension du texte et du contexte c’est aussi la modernité d’aujourd’hui.

Il faut reprendre l'original de Walkin ans Swingin, fameux thème Ellingtonien composé par Mary Lou Williams pour voir comment Sylvia Versini se l'approprie, laissant la place aux soufflants ( seul comme dans cette introduction) ou portés par la dynamique de ce formidable tentet. Un autre chemin du swing. Jamais de paraphrase chez Sylvia Versini ( ou alors juste un clin d'œil comme sur New Musical Express), mais toujours une relecture à l'aune de sa propre modernité.

Mais c'est surtout lorsqu'elle s'aventure sur les terres de « The Zodiac Suite », album génial de Mary Lou Williams (1945) qu'il faut écouter et dont il faut reconnaître qu'il avait alors 10 longueurs d'avance à l’époque, que Sylvia Versini y trouve la matière d'un contexte harmonique aussi complexe qu'évolutif ( Taurusou Capricorne)

Sylvia Versini, évitant comme on l'a dit, toute paraphrase intègre aussi, comme de belles incises des morceaux de sa propre composition qu'elle dédie à MLW.

La musique de Sylvia Versini est vivante. Elle embrase tout le jazz dans un même mouvement où certains reconnaîtrons ses dévotions au Duke, à Mingus ou même , ce que j’ai cru déceler, à Weather report pour donner dans le plus contemporain. Les thèmes évoluent, jamais linéaires, créent des mouvements, des césures, partent sur une intention pour revenir ensuite à l’idée première. Le sens du swing, cette essence du jazz, n’est jamais étranger à la compositrice comme dans ce Clifford, thème de Versini au groove presque funky.  Musique vivante !

Un peu comme si elle avait pu conquérir tous ses musiciens dans cet ambitieux projet, ceux-ci font littéralement corps avec lui. Ça joue terrible. On ne se lasse pas des trouvailles du jeu d'Emil Spanyi qui trouve en Sylvia Versini aux claviers, une compagne de jeu et de jeux. On y découvre quelques jeunes talents comme cette belle clarinette de Hugues Mayot ou encore la trompette de David Lewis ou encore le ténor de Ganesh Geymeier.


Sylvia Versini, on le notait déjà sur Broken Heart, a cette façon de faire sonner son tentet comme un véritable big band. Le souffle qu’elle donne à cette musique est ample. C'est à la fois beau et émouvant, ça swing beaucoup et ça nous ramène finalement à une sorte de vérité du jazz.

Jean-Marc Gelin

 

 

 

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10 octobre 2011 1 10 /10 /octobre /2011 08:21

Columbia Sony

Miles Davis (tp), Herbie Hancock (p), Wayne Shorter (ts), Ron Carter (cb), Tony Williams (dm)

 miles67.jpg

 Toutes les occasions sont bonnes pour faire marcher la machine à jackpot « Miles » à l’approche des fêtes de fin d’année. L’anniversaire de Kind of blue, l’anniversaire de Bitches brew, l’anniversaire de la mort et de la naissance de Miles et bientôt l’anniversaire de sa première trompette aussi tant qu’on y est. Cette Milesmania donne un peu le tournis, il faut bien le dire. Mais qu’à cela ne tienne si cela fournit l’occasion d’éditer ces éditions-compilations, ces raretés déjà entendues, ces trucs nouveaux re-re-remasterisés qui sont à chaque fois de vraies mines d’or, témoignage d’une des plus belles pages de l’histoire du jazz.

 

Ici le coffret de 3 Cd + 1 DVD propose le concert enregistré le 28 octobre 1967 en Belgique, à Tivoli à Copenhague en novembre  de la même année (il s’agit d’un inédit), le fameux concert de Pleyel ( 90 mn dont 17mn jamais éditées auparavant). Le DVD quant à lui propose de découvrir le groupe lors de deux concerts filmés à Stockholm et à Karlsruhe le 31 octobre et le 7 novembre.

 

De quoi faire mentir quelques idées reçues comme celle, véhiculée l’autre jour par un journaliste sur une radio nationale qui parlait de la « trompette mélancolique et solitaire de Miles ». Pas du tout d’accord. Miles ici flamboie de milles feux, attrape la lumière et la diffuse tout autour de ce fabuleux quintet, l’un des plus magnifiques de l’histoire du jazz. Autour de lui tout s’organise ou plutôt se réinvente à chaque instant. Il n’est que d’entendre les différentes versions de leur répertoire. Comme le souligne Franck Bergerot dans Jazzmagazine, chaque version est différente. Pas un seul chorus identique au gré des concerts. Aucun formatage.  Espace de liberté autogérée par ces cinq-là qui savent exactement où ils vont et s’accordent la liberté d’en choisir le chemin.

L’espace se crée ainsi autour de Miles dans une sorte de réinvention permanente du thème mais aussi, osons le mot, du jazz lui même. Sous l’influence de Tony Williams, toutes les frontières explosent. Tony Williams, véritable inventeur d’un autre rythme, d’une défragmentation du tempo, de l’explosion de celui-ci est, à lui seul, le feu d’artifice du quintet ( l’écouter sur No Blues). Mais surtout ce quintet-là ouvre une nouvelle voie. Celles de l’après hard bop, lorsque le jazz trouvait avec l’écriture de Wayne Shorter une sorte de 3ème voie libératrice, alternative sublime à l’impasse du free.

Masqualero venait d’être enegistré la même année ( The Sorcerer) tout comme Riot entegistré sur Nefertiti. Mais c’est aussi beaucoup dans le repertoire des standards que le quintet  recrééé tout ( Round Midnight, I fall in love too easily, On green Dolphin street).

Ces versions « live » ne sont pas, contrairement à ce qui a été dit, remarquablement nettoyées et le son n’est pas toujours excellent. Et c’est peut-être tant mieux. Elles restent ainsi au plus près de ce matériau brut.  A cœur de la fusion.

Jean-Marc Gelin

 

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3 octobre 2011 1 03 /10 /octobre /2011 19:03

louis-winsberg-marseille-marseille-111925061.jpgSuch Production

Site de l'artiste

Marseille, ville du métissage, populaire et rebelle, future capitale culturelle européenne en 2013, n’a pas souvent inspiré les jazzmen. Et on comprendra pourquoi avec le dernier titre  « Marcel, Marcel ». Et pourtant, le guitariste Louis Winsberg lui dédie son dernier album, Marseille, Marseille, frappé du sceau de la «Bonne Mère», la patronne de la ville qui dominait fièrement la cité phocéenne du haut de sa basilique néo byzantine, jusqu’à l’érection de la tour de verre et d’acier de la CMA-CGM, de l’architecte libanaise Zaha Hadid. Car Marseille, la plus ancienne ville de l’Europe de l’ouest ne s’enorgueillit pas de ses vestiges, ayant constamment ouvert de nombreux chantiers sur les décombres du passé. Marseille est une ville d’illusions et de paradoxes, bruyante, énervée, volubile, volontiers caricaturale, mais aussi représentative du sud dans une générosité d’accueil. La Provence est un peu loin, repliée dans l’arrière-pays, sur d’autres territoires du département, Marseille ayant intégré les vagues successives d’immigration de la Méditerranée.  Le premier titre Pourquoi cette ville illustre un hommage  que présente Louis Winsberg, sans la moindre pointe d’ «assent », ni à la Pagnol, ni à la Gaudin, ni à la Caubère. Il dit « le métissage de la rue et de la Méditerranée » dans ce texte qu’il a écrit sur fond de musiques et chants orientaux. Le deuxième titre renvoie à « La camarguaise »,  avec guitare flamenca et accompagnements palmas. Car bien que natif de la ville, Louis Winsberg s’est réfugié dans son patio (et on peut aisément le comprendre) dans les Alpilles, petit paradis, à deux encablures d’Arles, la véritable capitale provençale et du delta du Rhône, la Camargue. Avec son album, on  fait donc du tourisme dans les Bouches du Rhône, de la Méditerranée des calanques aux Alpilles tout en retrouvant « la Belle de Mai », un des visages de cette ville éclatée aux cents villages. Marseille, ville de contrastes dont il n’est pas facile de se déprendre, une fois sous le charme de son environnement naturel, exclusivement minéral, pourtant. « La Belle de mai» ne nous renvoie  pas vraiment à la tradition de Scotto (Vincent),  ni aux chansons populaires style Mon amant de St Jean de Lucienne Delyle, mais évoque une troublante Leila, revisitant comme dans « L’étranger », « Fiyach » et « Makountou »-deux traditionnels algériens-la ville actuelle. Louis Winsberg se devait de reprendre lui aussi « la Marseillaise» et sa version flamenca (instrumentale), sonne aussi bien que celle reggae de Gainsbourg. Comme quoi, la musique de notre hymne national s’accoutume à tous les rythmes. Winsberg nous livre ainsi son partage du midi avec sa bande de potes, en tête Mona, belle chanteuse et joueuse d’oud, Jean Luc di Fraya à la voix qu’il a fort belle et aux percussions, Lilian Bencini à la contrebasse…Antonio el Titi, et Miguel Sanchez aux guitares flamencas ainsi que beaucoup de musiciens invités qui sont aussi Marseillais de cœur comme Julien Lourau. La culture musicale de Winsberg, comme celle de la ville, se nourrit de beaucoup d’influences : lui qui fut l’un des piliers de Sixun, grand groupe de jazz rock fusion des années quatre-vingt, aime particulièrement le flamenco. Il se laisse influencer volontiers par la beauté de l’Orient dont Marseille fut la grande porte au XIXème et ne dédaigne pas la modernité électronique, dans cette succession de titres où règne la guitare dans tout son éclat, électrique, acoustique, arabo-andalouse, soutenue par tout un cortège d’instruments méditerranéens mais pas seulement (oud, zarb et bendir, karkabous, cajons, bouzoukis...). Et il agence plutôt finement le réseau de toutes ses influences qui auraient pu se télescoper bruyamment et chaotiquement. Enfin, si vous voulez savoir ce qu’est Marseille, écoutez le dernier morceau, synthèse humoristique de la situation. Difficile d’expliquer ce qu’est le jazz à un « pur » Marseillais (si ça existe) : comment lui faire comprendre ce que signifie l’improvisation ? En  comparant un musicien de jazz à un joueur de foot. Car le seul véritable élément fédérateur, au fond,  la culture de la ville, son identité se déclinent passionnément autour du « foot ». Ah ! Peuchère…. 

Sophie Chambon

 

En concert le lundi 10 octobre à la Cité de la Musique à Marseille dans le cadre de Jazz sur la ville.

 

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2 octobre 2011 7 02 /10 /octobre /2011 21:12

Cheerleaders  Pierrick PEDRON

ACT/ HARMONIA MUNDI

Pierrick Pedron (saxophone alto), Chris De Pauw (guitare), Laurent Coq (piano, Fender, arrangement), Vincent Artaud (contrebasse, arrangement du 7), Franck Agulhon et Fabrice Moreau (batteries), Ludovic Bource (orgue Farfisa, direction artistique). Brass band et 7 chanteuses dont Elise Caron (premier titre)

pierrick-pedron-cheerleaders-18547920.jpg

Il y a quelques mois, lorsque nous avons reçu le nouvel album de Pierrick Pedron, et avant que n’explose le concert unanime des chroniques louangeuses et quasiment laudatives qui font florès ces jours-ci, nous avions eu entre chroniqueurs des DNJ un échange à propos de Cheerleaders. Une vraie duvision entre les pros et les antis. Pour schématiser il y a ceux qui n’avaient pas trop aimé Omry ( l’album précedent)  et qui se retrouvaient dans Cheerleader et réciproquement ceux qui avaient adoré Omry et ne retrouvaient pas son côté vif saignant dans celui-ci.

Nous avions confié à Sophie la chronique principale mais nous avons néanmoins ressenti le besoin de nous retrouver autour d’une table, d’écouter , de commenter et de débattre.

Vous trouverez donc ici, à la suite de la chronique principale de Sophie Chambon les avis de 4 de nos chroniqueurs. Comme vous pourrez le constater, ces avis-là sont plus que partagés, radicalement opposés. A vous d’exprimer le vôtre.

 

 

 

 

Sophie Chambon

Après Omry en 2009, on est heureux de retrouver l’altiste Pierrick Pedron dans son nouveau projet intitulé Cheerleaders qui prolonge son rêve de vie musicale. Si on prétend connaître un tant soit peu Pierrick Pedron, on ne sera pas étonné de le voir affronter à chaque album, avec un certain courage, de nouvelles orientations dans un incessant jeu de tensions-détentes, répétitions-ruptures, avec des changements radicaux de sonorités et un art maîtrisé des collages et du montage au sens cinématographique. Il ne souhaite  pas rester dans le même sillon où il excellerait pourtant : on se souvient de Deep in a dream qui nous avait séduit (le mot est faible) par l’intensité des mélodies et les qualités inhérentes à son jeu :  phrasé parfait, lyrisme à fleur de peau, engagement sensuel, timbre soyeux qui font dresser l’oreille dès que Pierrick embouche son sax. Ecoutez si vous avez le moindre doute à ce sujet, la ballade « The Mists of time », où  Pierrick Pedron se révèle indéfectible musicien de jazz. Mais sans aucun sectarisme, ni esprit de chapelle, il connaît la chanson, et toutes les musiques. Tout cela avec un beau professionnalisme, une virtuosité dans l’écriture et la mise en forme. Pas la moindre fausse note, la cohésion est parfaite et l’ensemble tiré au cordeau (un exemple parmi d’autres, ce petit bijou de The Cheerleader’s NDE). 

Son dernier opus sorti chez ACT, une étape dans la carrière de ce musicien singulier, tourne autour d’un projet soufflé par la vidéaste/photographe Elise Dutartre, celui de raconter une tranche de vie d’une figure totalement inventée, une majorette (« Cheerleader » en anglais). Le sextet de Pierrick, à savoir son premier cercle, le pianiste arrangeur Laurent Coq, le contrebassiste Vincent Artaud, les batteurs Franck Agulhon etFabrice Moreau,  le guitariste Chris De Pauw,s’associe à une superbe fanfare, un Brass band de 17 cuivres auquel se superposent des voix féminines dont celle d’Elise Caron sur le premier titre, mystérieux Esox-Lucius. (1)

C’est toujours Pierrick Pedron mais autrement : les photos nous projettent dans un univers de fiction : j’ y vois pour ma part Pierrick en soldat de plomb, et/ou en costume chamarré de hussard dans un film napoléonien avec à ses côtés, une jolie majorette aux bottes blanches (These boots are made for walking ?). La musique nous suggère des images qui ne demandent qu’à être complétées, accompagnant le cinéma virtuel qui tourne dans nos têtes (le monde des « marching bands », des ragtimes, du cirque à la Fellini, des studios hollywoodiens.)

Pierrick Pedron est vraiment un artiste complet (2) qui peaufine chacune de ses réalisations, prend son temps pour réunir les meilleures conditions d’enregistrement, s’entourer des partenaires les plus adaptés à la teneur du projet, les laisser dans une liberté surveillée, jouer enfin sa musique. (3)

Cette création de chaque instant, très travaillée, généreusement expansionniste parce qu’elle ne prend pas le pouvoir, se développe au contraire à perte d’ouïe, à chaque nouvelle lecture révélant les richesses d’un intertexte, labyrinthe dans lequel on s’avance avec plaisir. Esox-Lucius  commence, belle envolée, déclaration tonitruante qui claque dans un ciel d’orage lardé des biffures de voix féminines, du rock progressif de la plus belle facture, avec une fanfare semblant toujours démarrer de façon intempestive pour réveiller des souvenirs de la protohistoire du jazz. Rupture avec The Cloud  plus tendre, évidemment (où vont les merveilleux nuages qui passent… ?) L’enchaînement de ces «short stories» est un peu mystérieux, nous tenant en haleine,  à l’image du parcours de l’héroïne dont on ne sait rien mais qui nous entraîne au bout de sa nuit, jusqu’au thème final épuré Toshiko de Laurent Coq. Dès lors, on ne peut que conseiller d’aller voir partout où ils passeront Pierrick et sa troupe, même si ce projet paraît inconséquent et invraisemblable. Il fallait oser et le résultat est à la mesure de l’audace et du cœur à l’ouvrage.Post-Scriptum

Notes

(1) Les amateurs de pêche et les pêcheurs, espèce dont fait partie Pierrick savent qu’il s’agit d’un grand brochet des lacs et rivières.

(2) Même la photo de couverture surprenante, a priori, a un titre évocateur : The artist who swallowed the world, sculpture par Erwin Wurm 2006.

(3) On vous renvoie pour la genèse du projet aux notes de pochette fort bien rédigées et très complètes

 

 

Loic Blondiaux

 "Pierrick Pedron est indéniablement un grand saxophoniste et sa volonté d’allier le jazz et le rock progressif originale et courageuse. Mais, venant après le très réussi OMRY, l’association se fait ici moins convaincante. Dans ce disque très arrangé, l’émotion ne surgit que par intermittence. Le reste laisse froid jusqu’à évoquer par moments certaines préciosités du rock progressif anglais du début des années soixante-dix. En dépit de la référence appuyée (et singulièrement peu perceptible à l’écoute) à l’esprit des fanfares, on reste très loin, en ferveur, du Carnaval de Dunkerque !"

 

 

Alex Dutilh

« Cheerleaders » provoque un dé-rangement. Car il s’agit d’un album de producteur ( le très doué Ludovic Bourse) amenant une cohérence de construction ( presque un album-concept), des couleurs (assez rock progressif) et des idées ( le parti pris d’un mixage privilégiant le son de groupe). Se souvenir du « Largo » de Brad Mehldau et du rôle de producteur de Jon Brion : on a fini par le trouver capital dans le développement de brad, quatre ou cinq ans plus tard. Il y a comme les trois tiers emboîtés ici, dans les neufs compositions et les pièces 4 à 6 tout simplement enthousiasmantes simples et fortes.

On peut regretter que dans le premier et le dernier tiers, ma tentation sauvage, organique Hendrix, Zorn, MM&W…) soit occultée au profit d’une sophistication plus «  Sergent Pepper » qui semble moins coller à la puissance acérée du saxophone de Pierrick Pedron. Mais au moins a t-il pris tous les risques et force la réflexion. Et rien que pour ça, il faut l’écouter voracement.

 

 

Lionel Eskenazi

Pour son cinquième album, dix ans après « Cherokee », Pierrick Pédron nous livre son deuxième projet post-jazz (on pourrait même dire « pop-jazz »). Beaucoup plus convaincant, abouti et construit qu’« Omry », ce « Cheerleaders » nous montre un musicien mature et réfléchi qui continue de nous surprendre et de nous éblouir. La Fanfare et la majorette ne sont qu’un prétexte conceptuel et un point de départ pour produire une musique dense et habitée. Une production magistrale qui malaxe un véritable son de groupe où le saxophone ne domine pas, mais s’intègre à merveille dans un univers sonore global digne des grands groupes de rock (l’ingénieur du son Jean Lamoot a notamment travaillé avec Bashung). Un des disques importants de cette rentrée 2011 !

 

Jean-Marc Gelin

 Après avoir été emporté par Omry ( son précédent album) on peut ici être totalement insensible face à un concept aussi froid qu’insaisissable. La faute à quoi ? à un souci de pousser les arrangements à l’extrême au risque de livrer une musique (trop) façonnée, trop travaillé en studio, trop dépersonnalisée en somme. Les rares exceptions ? Pedron les apporte seul avec son biniou lorsque cessent les effets de genre, dans le dénuement. Là seulement l’émotion passe. La preuve à nouveau que less is more.

Jérôme Gransac

Chez Act, les sorties se répètent et se ressemblent. Le label allemand s’intéresse aux artistes français qui ont la cote, publie un album dans la veine du précédent avec l’espoir de propager son succès au delà de l’hexagone. Comme Céline Bonacina et Yaron Herman, Pierrick Pedron signe chez Act : Cheerleaders est un album qui sonne plus rock progressif que jazz. A nouveau sous influences, Pedron a joué la carte de l’originalité et l’exprime à travers des arrangements complexes et une épaisseur rythmique omry-présente.

 

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26 septembre 2011 1 26 /09 /septembre /2011 14:48

Such Prod 2011

Sortie le 29 septembre

David El Malek (ts), Alex tassel (fch), Franck Agulhon (dm), Diego Imbert (cb)

diego-imbert.jpg 

C’est avec le quartet pianoless qu’il a créée en 2007 que Diego Imbert publie son deuxième album. Diego Imbert (que l’on connaît pour le rôle important qu’il a longtemps joué aux côtés de Bireli Lagrene ) ou encore aux côtés de Sylvain Beuf (où il joue avec Franck Aghulon) est aussi un amoureux de l’écriture et de la composition. Les atmosphères vaporeuses et presque Shorteriennes sont là pour nous séduire ( November’s rain). Tout y est bien cadré, bien contrôlé dans une écriture très précise qui évite l’écueil du trop d’espace ou du trop dense. Appuyés par une rythmique que l’on sait depuis longtemps exceptionnelle ( l’association Imbert/ Aghulon est remarquable), les deux solistes trouvent de l’espace en questions-réponses, en contrepoints, en contrastes. Ça joue et ça joue à haut niveau. Alex Tassel qui (avouons-le honteusement) ne m’avait jamais bluffé jusqu’à présent prend ici une dimension magnifique, comme si le trompettiste avait enfin trouvé une voix plus personnelle dans l’expression de son jeu. Dans cette nouvelle maturité, il y a  de l’ampleur.

 

Cette belle écriture pourrait aussi bien nous laisser sur notre faim. A vouloir absolument privilégier les harmoniques il se crée des espaces qui parfois se perdent dans leurs développements. C’est vrai dans le cas des Suites qui ouvrent l’album et appellent à une orchestration plus large. Si Fitfth Avenue semble aussi peiner à trouver une construction, il est en revanche prétexte à l’expression d’un groove qui emporte tout. Ce groove irrésistible, torrent sage qui nous embarque et que l’on retrouve dans ce Barajas qui convainc et qui confirme Diego Imbert en véritable socle indéfectible qui affiche ici des épaules larges, des épaules de géant, véritable colonne dorique. Comment alors, lorsque l’on est soliste et que l’on a la chance de jouer avec ces deux pièces maîtresses, ne pas se sentir emportés, portés par le mouvement du groove.

On entend distinctement cette affection de Diego Imberrt pour ce jazz de l’après-bop, ce jazz exigeant nimbé de volutes bleutées qui sentent la moiteur des clubs et les odeurs de Whisky. J’ai Joe Henderson en tête un soir dans un club D’Oakland. Pourquoi pas.

Puis à partir de Next Move et jusqu’à la fin de l’album, la musique prend une autre tournure. Non pas qu’elle perde sa nervure. Non. Elle est juste dans cette lumière tamisée qui nous égare dans ses méandres où il est surtout question du « son » du quartet. Ces méandres qui ont le charme du Quintet de Miles. Sauf qu’ici ils sont 4 qui jouent avec une économie de moyen, en emphase totale, attentifs à créer ensemble ce mouvement sensuel qui dérive lentement. On se laisser porter par l’aire, avec un plaisir suave. La respiration de la musique se ralentit et le torrent sage devient alors source de sérénité et de zénitude.

Jean-Marc Gelin

 

extrait du précedent album

 

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19 septembre 2011 1 19 /09 /septembre /2011 07:47

Le Chant du Monde 2011

Gilad Hekselman (g), Mark Turner (ts), Joe Martin (cb), Marcus Gilmore (dm)

 giladhekselman.jpg Le 3ème album du guitariste israélien basé à New York est, à la différence des 2 précédents, entièrement basé sur ses propres compositions. Pour l’occasion, le jeune guitariste est allé chercher ses camarades de jeu avec lesquels il se produit régulièrement sur les scènes de New York, un quartet de haute volée avec Mark Turner au ténor, Joe Martin à la contrebasse et Marcus Gilmore à la batterie.

Ceux qui ne connaissaient pas Gilad Hekselman vont alors découvrir la fraîcheur de ce guitariste qui affiche ici ses dévotions obligatoires (pour tout jeune gratteur qui se respecte) pour les volutes Métheniennes et Rosenwinkeliennes. On pourra certes faire une moue médusée sur les compostions un peu stéréotypées et un peu fumeuses, qui laissent place au jeu de l’ impros sans toutefois proposer de réels développements.  On pourra regretter ainsi la longueur d’un morceau comme One more song qui tourne un peu en rond si ce n’était le swing d’une valse jazz inspirée. Mais comment être insensible à la grâce et à la fraîcheur qui se dégage de cet album. Car avec ce quartet-là c’est véritablement, la rencontre des subtils. Il faut entendre le jeu de Gilad, jeu fait d’aisance stylistique, de phrasé souple et surtout d’un vrai feeeling sur des motifs harmoniques pourtant complexes. On pense ( ou plutôt JE pense à Tal Farlow). Gilad varie les genres et les effets. Sur Flower il se montre d’inspiration plus proche de Frisell dans des nuances bleutés alors qu’il évoque plus loin l’agilité d’Octopuss. Toujours effleure au fil de ses compositions, la sensibilité du guitariste. Juste belle.

Feeling. C’est bien de cela dont il s’agit dans le jeu de Mark Turner qui éclate littéralement . Du très très grand Mark Turner. A chacune de ses interventions, le ténor survole son sujet. Totalement aérien. Ses envolées sur Understanding font montre d’une grâce infinie. L’élégance de Mark Turner dans toutes ses formes. Qu’il s’agisse d’un blues un peu sale ou d’une valse, la classe de Mark Turner est immense et il faut entendre sur One More song  ce contrôle du son tout en nuances ou sur Understanding qui est juste un modèle de chorus, modèle de sensibilité, de grâce (Géantissime), Mark Turner enfin comme libéré de quelque chose, Mark Turner qui ne tergiverse plus, Mark Turner réellement Mark Turner.

Si l’on rajoute derrière ces superbes solistes une rythmique qui tient la boutique avec un Joe Martin infaillible à la pulse néanmoins un peu lourde avec un Marcus Gilmore ( Steve Coleman, Vijay Iyer) au jeu de baguettes au contraire très léger, et vous avez un quartet qui tourne vraiment bien.

Pas un album grandiose certes (passera vite à la trappe d’un oubli peut être immérité), mais en revanche une trace très sympa de ce guitariste bourré de talent qui devrait faire la gloire des clubs de Big Apple et qui pour l’occasion s’est associé à du très grand Mark Turner. Rien que pour ces deux raisons, cela vaut assurement le détour

Jean-Marc Gelin

 

SORTIE LE 29 SEPTEMBRE 2011

En concert au Duc des Lombards le 21 novembre 2011

 

 

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14 septembre 2011 3 14 /09 /septembre /2011 10:35

Laborie Jazz 2011

Perrine Mansuy (p), Marion Rampal (vc), Jean-Luc Difraya (perc), Remy Decrouy (g)

perrinemansuy.jpg

 

C’est une invitation au voyage poétique fait de moments d’émotions fortes, de drôleries, de danses et de ritournelles. C’est parfois une féerie crépusculaire. C’est du jazz et de la pop tout à la fois qui rappellent Jarrett souvent par le piano ( wandering dream), qui fait parois penser à Joni Mitchell par la voix et qui sonnent même comme Ralph Towner dont il est ici repris un thème ( Beneath an evening sky). C’est même parfois du cabaret-tango sulfureux (Tango juice). C’est, figurez vous, drôle aussi avec ce clin d’œil décalé à Monk ( Listen to Monk en fait Ryhtm a Ning)

C’est aussi la rencontre de quatre musiciens

C’est le piano de Perrine Mansuy qui signe là de superbes compositions axées sur la mélodie, le chant, la narration, l’histoire presque cinématographique. C’est cette façon de se balader sur le clavier, de le chalouper délicatement, de donner cette impression de danse, de faire danser les doigts sur le clavier apprivoisé, de danser autour des mélodies, de danser-voleter sur des tourneries qui emportent tout.

C’est la voix  pour ma part totalement découverte ( révélation !) de Marion Rampal, qui à la manière d’une Jeanne Added ouvre de ces nouveaux horizons dont on rêve dans le jazz vocal. C’est cette voix si personnelle qui, sur tous les registres fait vivre toutes les émotions avec un naturel désarmant. C’est la pureté et la douceur du timbre. C’est cette intimité de la voix et de l’accompagnement de Perrine Mansuy.

C’est Jean-Luc Di Fraya qui ici ne chante pas mais fait vibrer la musique avec une incroyable finesse aux percussions. C’est la pulse délicate et soyeuse qui éclaire la musique.

C’est Remy Decrouy dont la guitare donne à l’inverse cette couleur parfois un peu sombre du rock ténébreux ( Beneath an evening sky) et dont les samples sont maniés dans une recherche sonore qui flirte avec le sens du délicieux détail.

 

C’est cela, exactement, cette rencontre des quatre qui se sont chacun trouvé sur le terrain de cette musique au charme irrésistible.

 

C’est un moment de rires et de larmes, de passions fortes et douces.

 

C’est un pur moment de grâce et cela m’a ému.

Jean-Marc Gelin

 

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