Cam jazz 2011
John taylor (p), Julian Argüelles (ts, ss), Palle Danielsson (cb), Martin France (dm)
Avec son trio de base auquel il rajoute le saxophoniste anglais Julian Argüelles, John Taylor signe un petit album très court consacré à l’écrivain Kurt Vonnegut (1922-2007) dont l’une des œuvres ( non éditée mais publiée dans le magazine In These Times) avait justement pour titre Requiem for a dreamer.
Et c’est sur cette base que John Taylor livre un matériau d’une belle finesse, tout empreint de cette belle rencontre entre le pianiste et le saxophoniste. Musique raffinée s’il en est, qui se donne le temps de déambuler, sans rêverie excessive mais avec légèreté. Le saxophoniste, très suave répond aux couleurs harmoniques données par le pianiste. Car s’il est des batteurs qui par leurs riffs parviennent à relancer les solistes, c’est pour John Taylor par son accompagnement que Julian Arguelles voit toujours ses discours relancés. Car , il ne faut pas s’y tromper, le maître de cérémonie est bien ici le pianiste dont la ligne esthéttique, le parti pris artistique est toujours bien cadré, remarquablement défini dans son écriture. John Taylor en a défini un cadre d’une superbe richesse musicale. Note particulière pour le saxophoniste, malheureusement trop absent de ce côté-ci de l’Atlantique.
Le format court est assez plaisant. Aucune lourdeur de style. Tout est en grâce sans toutefois jouer l’épure.
On aimerait cependant que les 4 protagonistes sortent parfois un peu de cette musique très intime, impose un point d’accroche. A défaut on aura pas trop de mal à se laisser séduire par ces quelques minutes de grâce.
Jean-Marc Gelin