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6 mars 2007 2 06 /03 /mars /2007 06:38

JJJ JEAN-MARIE MACHADO : «  Sœurs de sang »

 

Chant du Monde 2007 

 

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5 mars 2007 1 05 /03 /mars /2007 23:55

JJJJ ROBERTO FONSECA : « Zamazu »

 Enja 2007

 

 

 Que les amoureux du boléro et de la salsa passent leur chemin. Car ce pianiste là tout cubain qu’il soit pratique un art différent. Et pourtant celui qui joua longtemps avec Ibrahim Ferrer ne rejette pas la musique des anciens. Il n’est que d’entendre la sonorité de son piano, ses attaques puissantes et légèrement chaloupées pour comprendre d’où il vient. Écoutez ce Llego cachaito qu’il déploie avec son ami, le légendaire Cachaito Lopez et il ne vous sera pas difficile de voir qu’il vient du même pays que Bebo et Chucho Valdès. Sauf que Roberto Fonseca des leçons des maîtres en fait quelque chose de neuf et de très personnel. Déploie avec un mélange d’énergie et de douceur sa propre musique originale qui puise autant chez lui qu’en Afrique ou dans des thèmes moyen orientaux. Un morceau comme Congo Arabe montre un pianiste mordant comme un mort de faim dans le clavier, flirtant avec la musique Klezmer, arabo andalouse ou flamenca. Dans Zamazu, Roberto Fonseca emprunte même au rock et à la pop musique. C’est dire à quelles antipodes on est des poncifs de la musique cubaine. Il faut dire que ce pianiste rare possède aussi un sens aiguisé des arrangements, un sens du tourbillon frénétique duquel émerge (effleure devrait on dire) un pianiste d’une très grande et rare sensibilité. Ses vocalises posées comme un instrument supplémentaire lui permettent de conjuguer avec un subtil équilibre la puissance rythmique de son jeu avec le chatoiement de la ligne mélodique. Roberto Fonseca affiche là le talent des grands, de ceux à qui il faut très peu d’espace pour imposer leur marque. Et dans cet album où le pianiste met surtout en avant un art affirmé de l’orchestration, ses arrangements sur un morceau comme Ishmael du pianiste Sud Africain Abdullah Ibrahim est un acte de dépassement et d’ancrage aussi. Ses compagnons de route ne sont pas en reste à commencer par Javier Zalba au jeu d’une infinie délicatesse à l’alto et surtout à la clarinette. Tout sauf conventionnel Roberto Fonseca est alors incontrôlable. Et lorsqu’il passe devant, quelle attaque ! Quel son cristallin et grave à la fois ! Quel phrasé mêlant le legato au jeu piqué de celui qui failli être percussionniste. Au pays de la Havane Roberto Fonseca exprime sa jeunesse révolutionnaire tout en assumant parfaitement son dû. Et les quelques concessions qu’il semble faire à la tradition sont plus des marques de révérences superbes (Suspiro, Triste Alegria). Le magnifique duo avec la chanteuse Omara Portuando, que l’on connaît ici depuis Buena Vista en est un témoignage éclatant autant qu’émouvant. Car Roberto Fonseca reconnaît ses pères et ses mères. Ce qu’ils lui ont transmis c’est cette force précieuse de devenir lui-même. De s’émanciper ailleurs.

 

 

Jean-Marc Gelin

 

 

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5 mars 2007 1 05 /03 /mars /2007 23:52

JJJJ GIOVANI FALZONNE: « Meeting in Paris »

 

 

Soulnote 2007

 

 

Giovanni Falzone (tp), Robin Verheyen (ts, ss), Bruno Angelini (p), Mauro Gargano (cb), Luc Isenmann (dm)

 

 

 Il se passe vraiment quelque chose de l’autre côté des alpes. Lorsque ces transalpins là franchissent la frontière et viennent en studio dans notre capitale, les rencontres sont alors absolument étonnantes. C’est en tous cas ce que l’on est en droit de penser à l’écoute de cet album du trompettiste italien, Giovanni Falzone jusqu’à présent totalement inconnu chez nous. Jusqu’à ce que, du bout des lèvres Bruno Angelini nous suggère d’écouter cet album. Et Bruno, qui participe à ces sessions avait bien raison d’insister. Car depuis l’album de Dave Douglas ( Meaning and Mysteries) on avait pas eu un tel coup de cœur pour un trompettiste. Sauf que là on marche sur d’autres traces que sur celles de Miles. Le magnifique travail de composition de Giovanni Falzonne évoque en effet plutôt l’univers de Charles Mingus et parfois même celui du quartet historique de Ornette Coleman. Au titre de Coleman, cette spontanéité de l’expression free issue de sessions enregistrée à la volée en studio à Paris en une seule prise. A l’ancienne. Au titre de Mingus, l’énergie et l’humour du propos au premier comme au second degré, le feu d’artifice, le jeu des questions réponses du quintet et surtout le son que Mingus trouvait chez ses souffleurs. On pourrait parler du jeu de Giovanni Falzonne et insister sur la technique incroyable qu’il déploie, jouant sur le growl tel un tromboniste, mettant du feutre dans sa sonorité tel Dave Douglas ou évoquant encore le jeu d’un Roy Eldridge redescendu du ciel ! Mais l’on préfère insister sur ses talents de compositeur et sur l’espace qu’il donne à deux musiciens d’exception, le saxophoniste Robin Verheyen décisif et un Bruno Angelini totalement inattendu au piano mais aussi totalement libéré, comme si paradoxalement cet univers post free avait toujours été le sien.  Les compositions de Giovanni falzonne réussissent alors ce tour de force de s’ancrer dans l’ histoire du jazz sans jamais la pasticher, sans aucun esprit de revival. Réinvention de la forme et du fond pour une musique qui n’oublie jamais l’essentiel, transmettre son énergie. Lorsque Giovanni Falzonne a envoyé son album à Enrico Rava, celui-ci lui écrivit quelques mots pour le féliciter de ce beau travail. Il parlait du risque que prenait Falzonne sur cet album . Nous préférons parler de la liberté du musicien. Celle qui émancipe.

 

 

Jean-Marc Gelin

 

 

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5 mars 2007 1 05 /03 /mars /2007 23:47

JJ MANU DIBANGO : «  Hommage à Sydney Bechet »

 

 

Cristal 2007

 

 

 C’était en 1957 ! en 1957 le sénat américain votait la Loi sur les droits civiques, Jack Kerouack publiait «  On the Road », John Coltrane sortait son «  Blue Train »  et Paul Guth écrivait dans le Figaro « Sydney Bechet avec sa trompette ( sic) était pour moi un vieux conteur noir au pays des fables » ! En 1957 un jeune saxophoniste venu de Douala au Cameroun débutait alors sa carrière professionnelle, il avait 24 ans. Aujourd’hui, 50 années plus tard  Manu Dibango est devenu une véritable figure légendaire du jazz. Son fameux «Soul Makossa »  (souvenez vous : Mamako, Mamasa, Mama Makossa…) est devenu un tube planétaire et l’homme peut s’enorgueillir d’avoir joué avec les plus grands depuis Miles jusqu’à Herbie en passant par l’immense Fela. Celui dont on repère la raucité du saxophone à mille lieux comme le prolongement de sa fameuse voix caverneuse à la sensualité sauvage, nous revient donc aujourd’hui fêter son jubilée. Après 6 ans d’absence phonographique Manu Dibango a choisi de célébrer Sydney Bechet dans un album résolument joyeux, prétexte à la fête mais aussi tout simplement dans un hommage (assez surprenant par rapport à ses atavismes musicaux) à la Nouvelle Orléans. L’idée toujours séduisante sur le papier séduisante de l’Afrique et de la Nouvelle Orléans réunis.

 Le saxophoniste qui a choisi pour l’occasion de s’appuyer sur les services de Danny Doriz aux mailloches y déploie à l’alto le jeu d’un très grand. Véritablement impressionnant de groove, de phrasé, de souplesse rythmique à l’alto il joue comme Bechet des trucs à vous donner une banane immense.  Quel son !  A écouter  Si tu vois ma mère ou encore son chorus sur Strutting with some Barbecue Manu transpose la même maestria à l’alto que celle de Bechet à la clarinette. Sur les tempi lents ou medium Manu impressionne (Don’t you know what it means to miss Orleans). Et Manu malgré cette excellence y est toujours attachant, s’amuse, chantonne (Petite fleur) se fait hâbleur (Les Oignons). Hommage est parfaitement réussi tant dans l’esprit que dans la lettre.  Cependant lorsque l’on entend par moment Manu Dibango laisser échapper ça et là quelques raucités bien senties dans la pure verve Dibangienne, on se prend à regretter que l’exercice fût aussi respectueux du maître empêchant à la rencontre des genres, tant attendue de se produire. Un peu d’irrévérence n’aurait pas fait de mal. Car ceux qui comme nous aiment Manu auraient souhaité entendre Dibango. Et l’on se prend à imaginer alors ce qu’un Rollins aurait pu faire d’un répertoire comme celui là.

Quand au DVD qui vient s’ajouter à l’album il est épouvantablement mal réalisé (shame on Art Studio et son réalisateur !) et n’apporte pas grand chose à l’affaire si ce n’est s’offrir ce luxe totalement inutile sur seulement 3 titres qu’il contient de passer deux fois le même ! Le travail vidéo est totalement bâclé (cochonné devrait on dire) et indigne d’un artiste qui ne méritait pas d’être traité de la sorte. Et qui nous rend tout triste de quitter ainsi cet immense saxophoniste que l’on aime tant.

 

 

Mais au final on laissera ses pieds fourmiller Dans les rues d’Antibes car l’on sort de cet album avec des pépites de joie dans les oreilles, heureux d’avoir croisé un jour cette musique là qui à nos yeux c’est sûr ne prendra jamais la moindre ride.

 

 

Jean-Marc Gelin

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5 mars 2007 1 05 /03 /mars /2007 23:45

JJJJ LAURENT COQ: « The thing to share » Cristal 2007 Laurence Allisson (vc on 1 et 10), Laurent Coq (p), Olivier Zanot ( as), David El Malek (ts)

 

 

 

Ce que nous dit Laurent Coq dans ce deuxième album, relève de l’intime. Dès les premières notes de l’album ou plutôt dès les premières paroles (puisque le premier et le dernier morceau sont chantés par Laurence Allison) il apparaît effectivement que cette « chose à partager » nous est proposée avec une très grande proximité et une grande pudeur aussi. Un peu comme si entre amis nous nous retrouvions là, évoquant les choses graves et légères avec pour lien complice, celui de la musique. La musique comme moment de partage. Et Laurent Coq nous surprend et nous émeut aussi avec une écriture totalement neuve dans le paysage. Nous l’avions entendu il y a six mois dans un club parisien lorsqu’il présentait cette formation et nous avions déjà alors été totalement conquis et transportés par le charme irrésistible de cette musique. Son format de trio original (sans basse ni batterie) privilégie le rapprochement des formes. On est là très loin des clichés des trios pour piano qui tendent si souvent au narcissisme introspectif dans lequel inévitablement le pianiste se met en avant d’un bout à l’autre. Ici parce que le volume naturel des saxophones les place rarement derrière le piano et parce que les compositions de Laurent Coq jouent sur une constante mise en valeur de l’échange des trois nous en sommes aux antipodes. On se laisse alors captiver par ce superbe Seaweeds Dance ou par les souvenirs de 257 Church Street. Derrière l’exposé de thèmes simples, c’est tout l’art des contrepoints et des unissons qui se met en oeuvre. Les voix se chevauchent, dialoguent, s’écoutent et se répondent avec toujours cette élégante réserve, celle du dialogue chaleureux entre amis. Cette grâce captivante qui parfois réinvente Monk. Cette entente fusionnelle, au sens propre du terme qui émerge entre Olivier Zanot à l’alto et David El Malek au ténor y révèle alors une extrême finesse.

Jean Marc Gelin

 

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5 mars 2007 1 05 /03 /mars /2007 23:39

JJJ FRANCK CARLBERG: « The State of the Union  »

 

 

 

Fresh Sound New talent 2007-02-05

 

 

 

Frank Carlberg (p), Chris Cheek (ts), Christine Correa (vc), John Hebert (cb), Michael Sarin (dm), gests : Andrew Rathburn (as), George Garzone et Paul Lichter (spoken word)

 

 

 

 la musique du pianiste Frank Carlberg est irrésistiblement ancrée dans la littérature. Voici plusieurs années en effet que ce pianiste finlandais fait les beaux jours de la scène New Yorkaise et  travaille avec sa femme et chanteuse Christine Correa autour des grands textes de la poésie sur une musique au format assez original. Sorte de jazz and poetry. Leurs sources d’inspiration sont multiples. Dans cet album par exemple une partie de son travail (The Presidential suite) prend pour base le texte des déclarations de Bill Clinton lors de l’instruction de l’affaire Monica Lewinsky. Le propos politique y est alors repris de façon ironique et l’on suit avec amusement les deux sax dialoguer comme s’il s’agissait finalement de quelque chose de pas très sérieux .

Dans un autre moment des extraits du « Bill of right » lus par un acteur sont mélangés avec des bribes de textes de Allan Ginsberg et sonnent comme une sarcastique dénonciation de la guerre. Plus loin le propos politique s’éloigne (s’éloigne t-il ?) pour aborder les rivages d’une poésie pleine de sous entendus. Ginsberg  est, avec d’autres écrivains de la beat generation (Kerouac) une source d’inspiration constante qui revient souvent dans un esprit flirtant moins avec le psychédélisme qu’avec un sens du surréalisme Lewis carrollien que l’on pense retrouver dans la déstructuration des morceaux et dans l’atonalité de la forme. Avec Frank Carlberg c’est un peu comme si on poussait les portes d’un café littéraire de San Francisco dans les années 70. D’où une théâtralité dans cette musique jamais improvisée mais ressentie parfois comme une sorte de happening. Un propos dans lequel on verrait le prolongement d’un travail engagé comme on pu le développer en leur temps Max Roach et Abbey Lincoln. Un travail post monkien  (Red piano) dans lequel l’ironie n’est jamais très loin. Avec Carlberg, les textes prennent une autre dimension, une sorte de relief où le surréalisme se confond dans une musique très écrite, jamais improvisée mais toujours très libre finalement. Ce qui exige de la part de ses camarades musiciens et chanteurs une très grande musicalité pour s’adapter à l’ensemble de contraintes fixées par Carlberg. La manière avec laquelle Chris Cheek  se coule dans ce jeu expressionniste est étonnant ( Disembloweled babies ou State of Union ou encore Sight is Just dust). A ses côtés le batteur Michael Sarin soutient et souligne toujours le propos. Christine Correa est quand à elle de ces chanteuses dans la ligné des Abbey Lincoln ou des Jeanne Lee. Son exercice quasi hypnotique de répétition des thèmes dans sa forme presque théâtrale invite à une toujours à une seconde lecture (écouter A very valentine plus poignant qu’il n’y paraît de prime abord)

 Si toutes le compositions n’emportent pas la même adhésion, il n’en reste pas moins que dans le paysage du jazz actuel qui souffre d’un formatage aseptisé, ce travail est d’une très grande originalité. Il invite à l’intelligence de l’auditeur. Ce qui en soit est absolument remarquable.

 

 

 

Jean-Marc Gelin

 

 

 

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5 mars 2007 1 05 /03 /mars /2007 23:36

JJJ RABIH ABOU-KHALIL: “Songs for sad women”

 

 

"Songs for sad Women" est le fruit de la précieuse rencontre entre Rabih Abou-Khalil, le virtuose libanais du oud (luth arabe) et le musicien arménien Gevorg Dabagian, maître du duduk en son pays. Les sonorités de ce hautbois fait de bois d’abricotier associées au oud, au serpent (un cor ancien) et à la batterie, nous envoûtent et nous plongent dans une douce rêverie. Toutes les compositions sont de Rabih Abou-Khalil et s’entendent comme une longue mélopée entêtante et méditative d’une extrême modernité aux confins de l’Orient et de l’Occident, du jazz et de la tradition musicale arabe, du présent et du passé. La recherche d’un dire universel. C’est bien de cela dont il s’agit dans cet album comme dans les précédents albums d’Abou-Khalil, qui s’appuie ici sur la recherche rythmique et sur l’exploration des sonorités modales, par delà les cultures et les traditions, par delà les conflits. Car cet album se veut aussi message de paix et hommage à la terre natale en guerre. Rabih Abou-Khalil a grandi dans le Beyrouth cosmopolite des années soixante et soixante-dix où il a appris le oud auprès de Georges Farah. En 1978, année de la guerre civile, il quitte le Liban pour Munich, où il étudiera la flûte à l’Académie de musique de la ville. Il a multiplié depuis les rencontres et les échanges avec des musiciens de tous horizons. Son « Voyage au centre d’un œuf » en compagnie du pianiste de jazz Joachim Kuhn était fascinante. Rabih Abou-Khalil est un passeur diront certains, il est avant tout un poète humaniste

 

 

Régine Coqueran

 

 

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5 mars 2007 1 05 /03 /mars /2007 06:54

JJJ  ZEPHYR QUARTET + 3 - "Au gré du Vent"

 

 

Poésie subversive aux odeurs bretonnes, ce conte musical appelé à juste titre « Au gré du vent » est le fruit d´un énorme travail du Zéphyr quartet. Sur ce disque sont présents 3 solistes aux énormes coeurs, capable de joutes magistrales. La beauté des arrangements séduit dès les premières secondes, malgré un accordage imparfait des instruments. S´enchaîne sur ce disque les visites de plusieurs atmosphères différentes, par delà les montagnes et les ruisseaux. La guitare Jean-Pierre Le Guen est quasi-omniprésente, passant du coté électrique au coté acoustique en gardant parfois un effet de reverb trop affirmé. La danse se met quand même en place par le groove des rythmiciens du Zéphyr, Yoram Rosilio et Jean-Luc Carminati. On y trouve un d´ailleurs le coté électrique de Miles. Les choix d´accompagnements du guitariste sont parfois étonnants de fébrilité. Il y a là une trop grosse place au hasard, la dramaturgie du contexte ne mérites pas tant d´à peu près. Il aurait peut être fallu un équilibre entre les rôles. Le silence est parfois plus difficile à réaliser que la Musique. Il est  impossible de passer inaperçu à coté du discours haut en couleurs du trompettiste Olivier Laisney, un musicien de grande valeur. Sans pour autant négliger la « cool-issante » attitude d´un trombone aussi gai qu´agile. Le reste demeure grossièrement des esquisses instantanées d´idées parfois confuses. Nous sommes manifestement confronté à un disque de compositions, arrangés de façon concrète et innovatrice, malgré un mauvais équilibre sonore. L´apparition de la guitare acoustique, en introduction de plusieurs titres, accentue la valeur du projet, par la profondeur et la majesté de son timbre. Certaines couleurs, manifestement africaines, sont assez souvent organisées de façon alternative, entre joies et interrogations. Ce jeu modal nous transporte par effets de glissements entre plusieurs thèmes du même morceau. Il y a manifestement un esprit de suite à plusieurs chapitres, comme si le voyage était jonché d´étapes. A noter aussi l´apparition de deux
solistes intéressants, Stéphane Thomas et John Knight, respectivement flûtiste et tromboniste. Leur assortiment est dû à une attention toute particulière aux combinaisons d´instruments, chaque fois différente
suivant les mélodies ou les improvisations collectives. Hélas, il manque peut être une certaine lucidité du coté de l´accompagnement harmonique des solistes. La Nature à parfois des caprices incompris, que la Musique
retranscris de façon aléatoire. Et si nous maîtrisions tout ?

 

 

Tristan Loriaut

 

 

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3 février 2007 6 03 /02 /février /2007 21:07

JJJJ COLLECTIF SLANG: “Addict”

 

 

Chief Inspector 2006

 

 

Maxime Delpierre (g), Mederic Collignon (t, vc), Larent Geniez (ts), Olivier Lété (b), Olivier Sens (electro), David Aknin (dm), Mike Ladd (vc), Bruce Sherfield (vc)

 

 

 Attention à vous auditeurs car voilà un objet non identifié qui risque de vous secouer. Un truc totalement inclassable de gamins turbulents qui sont autant des enfants du rock ( Sonic Youth en tête) que des émules à coup sûr de John Zorn, le maître du désordre New Yorkais. Ne vous fiez pas aux moelleux effets à la Ry Cooder de la guitare de Maxime Delpierre ou aux effets vocaux de Collignon qui vocalise comme on instrumentise. Car dans leur univers Baroque (bas-rock ?) Collectif Slang jette son délire en une esthétique psychédélique hésitante entre rêve et cauchemar. Sorte de monde sonore impalpable que l’on situerait entre l’hallucination violente d’un univers à la Kubrick et les bizarreries d’un Terry Gillian dans un monde aussi fou qu’inquiétant. Ici tout est fait pour brouiller les pistes. Les références abondent. Le King de Minnéapolis est un clin d’oeil évident à Prince alors que Tasty Cake est un petit délire néo punk. Pas de véritables solistes mais une juxtaposition maligne de sons, d’effets, d’électronique admirablement dosée par la touche de Olivier Sens et enfin de musiques parfois saturées où la violence du propos parfois suggérée explose en quelques moments paroxysmiques. Jamais sous contrôle l’univers ici ouvre des portes nouvelles. Derrière cet embrouillamini d’où émerge une pâte sonore, les solistes se déchaînent et sont tous remarquables  mais situés en arrière plan. Nouvelle conception du rôle du leader dans cette musique qui flirte carrément avec le free rock. Comme toujours l’apport de Méderic Collignon y est géniale qu’il se fasse chanteur déjanté, amuseur décalé ou carrément animal dans des moments d’absolue liberté vocale. Véritable travail collectif où chacun sans exception a apporté ses propres compositions, Addict ne laisse personne indifférent.  La conclusion de l’album, après les moments forts de Guy de Boogie,  résonne comme une reprise du travail de Mike Patton / John Zorn avec une incroyable animalité sauvage (Burn). Expression extrême d’une nouvelle forme de radicalité musicale basée sur l’hypra  violence, elle peut choquer, nous laisser abasourdis et les tympans explosés, mais elle révèlent en tous cas un travail artistique passionnant.

 

 

Jean-Marc Gelin

 

 

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3 février 2007 6 03 /02 /février /2007 11:06

JJJJ ERIC LEGNINI : « Big Boogaloo»

 

 

Label Bleu 2007

 

 

Eric Legnini (p), Stephane Belmondo ( bg), Julien Lourau (ts), Mathias Allamane  ou Rosario Bonacorso(b), Franck Aghulon (dm)

 

 

 On l’aime vraiment Eric Legnini : redécouvert cet été au Tremplin Jazz d’Avignon, où il fut non seulement  un président de jury avisé et sensible, mais où il fit découvrir aux Avignonnais ravis, une version réchauffante de son dernier album Miss Soul…

 

 

Il nous livre, toujours chez Label Bleu, la suite de ce réjouissant album funk hard boppien. Car il est loin d’avoir épuisé le répertoire qu’il affectionne. 7 des douze compositions sont  du pianiste, mais Eric Legnini aime aussi reprendre quelques standards. Avec « Smoke gets in your eyes » de Jérôme Kern, ou « Reflection » de Ray Briant,  il sait que certains peuvent l’attendre au tournant. Mais il aime les mélodies et sait en restituer toute la nostalgie sans mièvrerie. Cet Italo-Belge, adopté par les Français, a l’art de dépoussiérer certains tubes plus pop, comme « Where is the love » et « Going out of my head ». Il sait les accommoder sans en trahir l’esprit et il a su s’accompagner d’une équipe de choc : le batteur sudiste Franck Agulhon assisté du chantant Rosario Bonaccorsi ou de l’élégant Mathias Allamane, assure une rythmique impeccable, permettant de belles envolées aux solistes, une fois calés sur cette assise qui tourne rondement ! Et d’ailleurs dans  « Big Boogaloo » et « Mojito », on assiste au renfort des souffleurs,  Stéphane Belmondo à la trompette et au bugle et Julien Lourau au saxophone ténor, qui groovent grave et l’on retrouve cette qualité du funk qui éloigne définitivement toute tentation chagrine.

 

 

Tonique et lyrique sans être trop effusif, tendre dans les ballades, musclé voire très percussif dans les rythmes vifs, on écoute sans se lasser le pianiste et son Big Boogaloo. C’est une qualité aujourd’hui où les albums sont souvent trop longs ou mal architecturés. Certes les tenants d’un jazz free  ne s’y reconnaîtront pas vraiment. Ils n’ont peut être pas besoin de revenir au temps des Horace Silver, Phineas Newborn Jr. Mais, et ce n’est pas l’un de ses moindres attraits, Eric Legnini peut aussi faire redécouvrir tout un courant déjà ancien et jouer auprès des plus jeunes le rôle de passeur. Il connaît cette musique et arrive sans revivalisme aucun, à rendre toujours actuelle une musique  révolue. Avec lui, on apprécie  le retour aux sources de la soul et du gospel, « l’école noire » du piano.
Et si vous n’êtes toujours pas convaincu, écoutez donc le final  triomphal, du trio en marche dans  « The preacher ».

 

 

Sophie Chambon

 

 

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