
PLUG and PRAY, Benoït Delbecq & Jozef Dumoulin
Benoît Delbecq (piano, batterie numérique, claviers), Jozef Dumoulin (piano électrique, batterie numérique, électronique)
Saint-Denis, Bruxelles & Meudon, 2015
dStream 102 / l'autre distribution
Un duo résolument prospectif : par les instruments, les langages de référence, les langages hors-références, et une quête permanente, entre deux musiciens, d'une communication, aboutie, presque un chemin vers la transe, un pas au-delà, un saut dans l'inconnu (saut qualitatif).
Benoît Delbecq et Jozef Dumoulin ont en commun, entre autres choses, d'être des pianistes, et des musiciens, hétérodoxes, et des être humains qui sont tout aussi peu orthodoxes. Ils s'engagent donc délibérément dans les sentiers de traverse, en quête de ce qui pourrait être l'inouï, l'inconnu, l'étrange, voire l'inaccompli. Des sentiers où l'on croiserait John Cage autant que György Ligeti ou Steve, Coleman ou Lacy ; Paul Bley ; que sais-je.... ; et tout un arc-en-ciel de musiques électroniques exigeantes. Une sente malfamée, un peu dangereuse donc, mais jouissive à l'exploration, surtout lorsque l'on s'y perd.
Les deux musiciens ont joué d'humour en intitulant leur disque «Evergreens», qui peut-être une manière de désigner des classiques inoxydables ou des tubes incontournables.... Ce n'est évidemment pas de cela qu'il s'agit : Cortex Rewired ou Le Déjà Vu ne semblent pas destinés à fédérer les foules panurgiques, et pourtant certaines plages donnent aussi l'envie de bouger les pieds.
Jozef Dumoulin et Benoît Delbecq savent d'où ils viennent. Leur état d'improvisateurs interactifs a bien à voir avec le jazz, de manière absolue même, d'un point de vue esthétique autant qu'éthique. Jouer ainsi engage indiscutablement une vision du monde qui prend en compte l'altérité, une certaine façon d'être au monde sans indifférence égotique (ce que l'esthétique parfois produit, comme un effet pervers).
J'essaie souvent, en commentant quelques plages d'un CD, de donner à ressentir ce que j'ai entendu, perçu, compris (ou pas). Ici, devant la diversité des langages et des sensations convoqués, je déclare forfait : il faut s'y plonger, à quoi je vous invite, d'abord en visionnant la vidéo ci-dessous, puis en écoutant le disque, ou le concert, ou les deux : bienvenue dans le monde mystérieux (et fascinant) de Plug and Pray !
Xavier Prévost
Le duo PLUG and PRAY est en concert à Paris, au studio de l'Ermitage, le 11 mai 2017
Un aperçu sur Vimeo







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Avant de filer au mois de mai vers New York et le 'Vision Free Jazz Festival 2017', dont elle est la seule invitée européenne, Joëlle Léandre a eu la joyeuse surprise de figurer dans la promotion d'hiver de l'Ordre des Arts et des Lettres au titre de Chevalier (Chevalière en l'occurrence). Une manière de rappeler la place, singulière et cependant majeure, qu'elle occupe sur la scène musicale depuis quelques lustres. Pour se rafraîchir la mémoire, dans une discographie qui comporte plus de cent références, deux de ses parutions de la fin 2016




