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8 février 2008 5 08 /02 /février /2008 06:52

thieblemont.jpgAphrodite 2007




Bruno Thieblemont, compositeur, arrangeur et vibraphoniste signe son premier opus chez Aphrodite. De formation classique, il a étudié dix ans le hautbois et les percussions classiques. On le retrouve dans l'orchestre philarmonique de Radio France. Pour autant, il est aussi musicien de jazz et s’impose sans ambiguïté comme tel sur « Septième Couleur ».

Et là encore, le jazz français crée!

Les mélodies, toutes du vibraphoniste, sont simples et variées. Les structures sont modernes et très efficaces tout en restant positionnés sur un jazz finalement mainstream plutôt grounded qu’abstrait. Les thèmes de Thieblemont, lorsqu’ils sont joués au vibraphone, nous semblent naïfs, poétiques, enchanteurs même (« Septième Couleur »). Pourtant très touffus, l'oreille ingurgite les morceaux avec une facilité déconcertante sans qu'on perçoive quelconque sensation de succession de morceaux. Probablement que Thieblemont l’arrangeur a parlé et bien parlé.

Surtout, on sent que le compositeur a le sens naturel de la nuance et de l'intégration transparente dans un contexte jazz d'un style musical dont on veut exploiter les atouts tout en échappant à ces stigmates. Sans s'en rendre compte, l'oreille est baladé du funky « Time For You »  à «  P'tit déjeuner » qui fait irrésistiblement pensé à un morceau d'Horace Silver bien trempé et de bonne cuvée. Remarquable de finesse. Le jeu du vibraphoniste est duveteux, sans impétuosité et ces chorus respirent, particulièrement quand ils sont associés à la section rythmique (Martin Guimbellot, Laurent Palangié) qui livre une bonne motricité générale pour le groupe.

Didier Forget et Baptiste Herbin forment une combinaison de vents aux saxophones très soudés et toujours en tension, même sur une ‘presque-ballade’ qu’est « 16=12 » où le soprano bluesy de Didier Forget est en flux continu relayé par le vibraphone, bluesy aussi, de Thieblemont. Leur expression est douce et reposée sur l'étrange « 5 sur 5 ». La combinaison Saxes et vibraphone est particulièrement homogène, entre sons tranchés et ronds.

A l'alto, Herbin étonne sur «  P'tit déjeuner ». Avec un imaginaire riche et une improvisation fluide et rugueuse, Herbin semble s'en donne à coeur joue dans un registre à la Kenny Garrett, avec les sonorités et les accents qu'il s'est appropriés. La sensation reste la même sur « Septième couleur ».

Sous couvert d'un certain classicisme apparent, « Septième Couleur » s'avère plein de vigueur, d'originalité, de richesses insoupçonnées comme on dit à propos de la nature et de subtilité dans les compositions. Maintenant qu'on a la musique dans la tête, on n'a qu'une hâte: les concerts.

Messieurs les programmateurs, si vous lisez les DNJs... Jérôme Gransac

 

 

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commentaires

D
Ce disque est superbe, et j'ajouterai que j'ai eu la chance d'assister à plusieurs concerts du groupe et que ce que ce fut un plaisir à chaque fois !!!A quand la prochaine date de concert ! :-)Dominique
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R
un mot : Bravorico ;-)
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L
Bonjour !Un grand bravo au groupe de Bruno Thieblemont, lui et son vibraphone, ainsi que c'est musicien mon transporté dans un univers coloré, et a su me faire oublier, le temps d'un concert, le quotidien…J'ai beaucoup aimé sont premier album..Encore merci lui, et au prochain, concert ! à suivre...un fan :)Luc
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G
Bonjour,Que rajouter de plus, tout est dit dans cet article. Jérôme gransac vous avez parfaitement cerné ce groupe exceptionnel, talentueux, on en redemande.Merci pour eux,  ce sont de grands artistes et Bruno Thiéblemontles mène bien au "vibraphone", qu'il continue...Je garde un très bon souvenir d'eux,  en espérant réitérer une soirée avec eux !!!!.BRAVO.....Gina 
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