JJ ALIVE AT THE VILLAGE VANGUARD –
Lorraine Gordon
s’agissant d’une femme dont la position de témoin privilégiée en a traversé les plus belles histoires. L’affiche « Alive at the Village Vanguard – My life in and out of jazz time » était en effet plus que prometteuse.
Car la vie de Lorraine Gordon est inextricablement liée au jazz. Dès le départ cette jeune fille qui partage avec son frère la passion pour cette musique rencontre Alfred Lion alors jeune créateur d’un label qui deviendra plus que mythique, BLUE NOTE. Et c’est bien là la partie la plus captivante de cet ouvrage, celle qui conte l’aventure qu’ils menèrent ensembles auprès de la jeune communauté des jazzmen New Yorkais, toujours accompagnés de l’infatigable Franck Wolff. Véritable ambassadrice et « saleswoman » de ce label, courant les États-unis pour faire connaître cette maison alors totalement inconnue aux disquaires des 4 coins des États-unis, Lorraine semble vouer à cette musique un sacerdoce passionné. Et l’on apprend ainsi le combat qui fut le sien lorsqu’elle découvrit avec Alfred Lion, un jeune pianiste à l’époque inconnu, Thelonious Monk qui signera effectivement ses premiers enregistrements en 1947 chez Blue Note.
A sa séparation de Alfred Lion, Lorraine rencontre Max Gordon, personnage clef de la vie culturelle New yorkaise, évoluant entre les artistes de variété qu’il produisait dans son club, le Blue Angel et les happenings du Village Vanguard qui à partir de 1941 recevait plutôt des chanteurs et des poètes décalés que des musiciens de jazz. A partir de là la vie de Lorraine Gordon devient typiquement celle d’une bourgeoise américaine que son mari laisse franchement à l’écart du monde du jazz. Et donc on a droit à une 50 aine de pages à la vacuité déconcertante autant qu’ennuyeuse. Quelques combats politiques contre le nucléaire ou contre la guerre du Vietnam ponctuent alors la vie de Lorraine Gordon. Mais de jazz il n’en est plus question jusqu’à la mort de son mari qui l’amène alors à reprendre les commandes du club et à renouer ainsi avec ses premiers amours. Elle devient alors impliquée dans la survie de ce club, seul survivant aujourd’hui de la légendaire période après que tous les autres clubs mythiques aient disparus.
On apprendra donc peu de choses sur la vie de ce club qui aurait pourtant mérité un livre à lui tout seul. Hélas on apprend rien sur les musiciens qui oont eu le bonheiur de s’y produire ni sur les quelques concerts mémorables. Heureusement qu’il nous reste à tout jamais quelques plages éternelles gravées dans la cire. Leurs coulisses ne sont pas dévoilées ici. Max Gordon aurait ou le faire. Orraine l’a oublié. Le charme du lieu n’en est que plus intact.
Jean-Marc Gelin
My life in and out of jazz Time