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11 février 2008 1 11 /02 /février /2008 07:41
dbinney2006.jpg 

Mythology 2007

David Binney (as), Bill Frisell (g), Craig Taborn (p, org, synth), Eivind Opsik ( ac & elec b) Kenny Wollesen (dm, perc), Adam Rogers (g)

 

 

 

 

 

Nous avions été emballés il y a un an à l’écoute de « Welcome to life ». Aujourd’hui nous sommes juste un peu plus réservés à l’écoute de « Out Of Airplanes » même si c’est vrai il ne manque pas d’atouts. La conception de la musique telle que la développe ici David Binney est véritablement celle d’une œuvre collective dans laquelle le tramage des voix (Contributors) qui s’emmêlent, se confondent et contre chantent les unes avec les autres, cette conception est celle d’une histoire racontée. Une histoire dans laquelle le rôle du soliste compte beaucoup moins que l’univers dans lequel il semble plonger. Ainsi par exemple les chorus de David Binney s’entendent plus comme la narration d’une histoire que la force évocatrice permet à chacun de s’inventer. Les voicing et les backgrounds  sonores contribuent à tisser l’espace musical sur lequel les voix émergent. Celle de Bill Frisell qui ne fait pas partie de la bande mais est invité pour l’occasion, donne à la force presque romantique de David Binney un contre éclairage plus ténébreux de rock un peu plus trash (Out of Airplanes). Les univers sont complexes mais poétiques. On relève un gros travail de composition jouant sur une réelle complexité harmonique cependant jamais fastidieuse à l’écoute. On est au contraire plus intéressé par la lente organisation des morceaux. Chaque soliste ici reste très respectueux du cadre pas seulement défini par la rythmique mais par chacun d’entre eux. Dans Bring your dream, les acteurs de cette pièce poétique semblent improviser une déambulation dans une sorte de ville fantôme où les éléments traversent l’espace sonore furtivement, craquent et couinent avant de disparaître. Les morceaux sont parfois entrecoupés de petits interludes comme des petites escales qui emmènent ailleurs, changent le décor tout en conservant une certaine continuité. Mais l’essentiel de l’album est conçu comme de lentes progressions de thèmes fondés sur des ostinato dont l’intensité progresse peu à peu et sur lesquels le soliste s’exprime jusqu’à toujours la porter à son paroxysme final (Out of  Airplanes, Home). C’est très beau même si, utilisé plusieurs fois il donne un caractère un peu répétitif. En fin d’album il est encore utilisé sur Instant Distance pour laisser place au batteur qui aura été de bout en bout assez impressionnant et qui conclut un album qui s’étend entre fascination des paysages et émotions vives. En dehors de l’avion s’étend ce paysage cotonneux et inaccessible que nous observons derrière le hublot. En spectateurs, parfois étrangers. Jean-Marc Gelin

 

 

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