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6 juin 2006 2 06 /06 /juin /2006 07:19

JJJJ(J) "TIM BERNE’s Caos totale": «  Nice View »

Winter & Winter 1993

 Tim Berne (as), Marc Ducret (g), Steve Swell (tb), Herb Robertson (t), Django Bates (p), Mark Dresser (b), Bobby Previte (dm)

 

 

 

 Sous ces deux titres se trouvent trois plages différentes, trois suites de 21’, 17’ et 38 minutes enregistrées en 1993 pour des sessions produites par Stephan Winter et co produites par Tim Berne. Image fidèle de ce que produisait alors une partie de la scène New Yorkaise post colemanienne faite de furie, de matériau en fusion malaxant le  jazz avec le rock le plus sombre et le plus furieux.

 Trois véritables suites pour formation élargie autour d’une musique écrite autour des pivots que sont Ducret, Bates, Robertson, Berne ou Swell. Chacun apporte là son énergie créatrice, destructrice, sa froide violence voire même son cynisme si l’on en juge par les growls facétieux de Herb Robertson à la trompette. Difficile de rester insensible à ce qui apparaît comme un monument d’écriture où il ne s’agit pas d’une simple alternance de solistes mais d’alternance de séquences incarnées par un instrumentiste dans une sorte de mise en espace, en équilibre, échafaudage incertain des différentes parties du puzzle. Album polychrome assurément où tout semble pouvoir basculer d’un instant à l’autre du calme à la furie satanique menée par un Ducret en super forme. Basculer aussi d’un jazz colemanien au jazz inspiré de Mingus, entre part du soliste et unissons des cuivres. Tim Berne que l’on retrouve pour un époustouflant solo sur le premier thème de l’album (It could have been worse) s’amuse à emboîter les formes les unes dans les autres, les solos répondant aux dialogues qui eux même répondent à l’ensemble uni.  S’amuse à nous dérouter avec des systèmes métriques impairs, des formes polyrythmiques et des harmonies dissonantes sans jamais perdre une rythmique portée par un Bobby Previte qui seul semble garder toujours la tête sur les épaules. Car chacun, alternativement semble perdre le contrôle, Django Bates en tête mais surtout Marc Ducret dans un solo out of control sur The Third rail. Notamment.

 Dans la mouvance de ce que pouvait réaliser John Zorn de l’autre côté de la scène New Yorkaise, Tim Berne réinventait lui aussi une superbe plage du jazz post free. Ce qui l’amènera à créer plus tard Big Satan autre groupe mythique dont les jours se poursuivent encore pour notre plus grand bonheur avec Ducret et le génial Tom Rainey. La révolution New Yorkaise alors était déjà en marche.

"Jean Marc Gelin"

 

 

 

 

 

 

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