Jan Schumacher (trompette, bugle, composition), Richard Turegano (piano), Blaise Chevallier), Jean-Pascal Molina (batterie), Gueorgui Kornazov (trombone), Émilie Lesbros (voix), Didier Malherbe (saxophone soprano, flûte, doudouk, oulousi), Jean-Baptiste Renaux (beatbox, tuba)
Malakoff, 2-3 février 2017 & Paris 23 septembre 2017
JAZZENVUE 01 / Bernett Records
Disponible sur le site du trompettiste
http://janschumacher0.wixsite.com/janschumacher
et sur les plateformes numériques
On ne pas dire que Jan Schumacher encombre les bacs des disquaires : sauf erreur, c'est le troisième disque sous son nom, en dix ans, de ce trompettiste allemand établi dans nos parages. Mais la chose est mûrement réfléchie, fondée sur l'évolution d'une équipe plutôt stable, augmentée d'invités soigneusement choisis pour un projet esthétique patiemment élaboré. Ici le vent d'Est domine, peut-être celui des Monts Tara, en Serbie, l'un des lieux où le trompettiste puise son inspiration. Ce qui frappe, c'est qu'il s'agit d'abord d'un disque de compositeur, ou plutôt de dramaturge, qui organise un spectacle sonore dont le déroulement est soigneusement élaboré, et où le trompettiste-leader ne cherche pas le premier rôle mais la place pertinente dans un ensemble très cohérent, où chaque soliste cependant dispose d'espaces de liberté d'expression, et même d'expressivité (le doudouk de Didier Malherbe en ouverture, et plus loin le trombone de Gueorgui Kornazov, la voix d'Émilie Lesbros...). La trompette et le bugle trouvent aussi leur place dans cette scénographie imaginative où l'improvisation modale libérée fait bon ménage avec des changements d'accords sinueux. Une place parfois plus rythmique que mélodique, avec le trombone, comme revendiqué explicitement par Jan Schumacher dans la vidéo ci-après. Ce disque est à écouter comme un voyage sonore dans un imaginaire très intériorisé, où les paysages seraient allusifs. Embarquez : l'aventure en vaut la peine. Après une pénultième plage très jazz sur tempo vif, le disque se conclut par un extrait de concert (avec le renfort de Jean-Baptiste Renaux) à la Maison Heinrich Heine de la Cité Internationale Universitaire de Paris. Belle manière de rappeler que ce jazz, comme tous les jazz(s), est sans frontières.
Xavier Prévost
Le groupe est en concert le jeudi 8 mars à Paris au Sunside
Un avant-ouïr sur Youtube
https://www.youtube.com/watch?v=7QhWcWUN2Sk