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29 septembre 2019 7 29 /09 /septembre /2019 20:22

Jacques Chirac, Miles Davis et Frank Sinatra


S’il avait une certaine idée de la France, comme le général de Gaulle, Jacques Chirac, décédé le 25 septembre à 86 ans à Paris, n’avait jamais caché son affection pour les Etats-Unis. Le Président de la République (1995-2007) aimait à rappeler comment il avait découvert le pays de George Washington en 1953, en tant qu’étudiant à Harvard mais aussi dans différents emplois saisonniers, garçon dans un restaurant Howard Johnson à  Cambridge (Massachusets), cariste à St Louis ou encore journaliste au New Orleans Times-Picayune.  
Nul doute qu’au cours de cette année passée aux Etats-Unis le futur homme d’Etat aura découvert les musiques diverses, élément majeur de la culture américaine. Passionné des cultures du monde, et notamment des Arts Premiers auquel il consacra un musée quai Branly, amateur de poésie chinoise, Jacques Chirac eut l’occasion de témoigner de son penchant pour les musiques improvisées.  
En 1989, alors Maire de Paris, il avait organisé une réception à l’Hôtel de Ville en l’honneur de Frank Sinatra qui effectuait une tournée avec Dean Martin et Sammy Davis Junior et lui avait remis la plaque du bimillénaire de la ville de Paris. Ce jour-là, Jacques Chirac, se souvient un journaliste présent, Jean-Baptiste Tuzet, futur fondateur de Crooner radio, s’était lancé dans un discours en anglais extrêmement chaleureux et drôle avec des jeux de mots relatifs à de grands succès interprétés par l’artiste tels que «  Strangers in the Night », auxquels Frank Sinatra avait répondu par « April in Paris ».  
Cette même année, le futur chef de l’Etat avait remis la grande médaille de Vermeil de la ville de Paris à Miles Davis, nouveau témoignage du respect que portaient l’ami des américains et la ville-lumière  au prince de la trompette.
Longtemps, Jacques Chirac aura laissé croire que ses seuls centres d’intérêt personnels étaient les romans policiers, les westerns et la musique militaire. Ainsi, avait-il confié en souriant à un proche, « j’ai eu la paix pendant vingt ans sur la question de mes goûts culturels ». La vérité était tout autre.
Jean-Louis Lemarchand

 

 

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5 août 2019 1 05 /08 /août /2019 15:35
Le TREMPLIN JAZZ D'AVIGNON ouvre le 28 ème AVIGNON JAZZ FESTIVAL
PRIX DU PUBLIC  Nathan MOLLET trio

PRIX DU PUBLIC Nathan MOLLET trio

GRAND PRIX DU JURY  SHEMS BENDALI QUINTET

GRAND PRIX DU JURY SHEMS BENDALI QUINTET

Meilleur Instrumentiste Yaroslav Likachev du Daniel TAMAYO Quintet

Meilleur Instrumentiste Yaroslav Likachev du Daniel TAMAYO Quintet

Tremplin Jazz  au Cloître des Carmes, AVIGNON.

http://www.tremplinjazzavignon.fr

 

Retour à Avignon à la toute fin juillet, quand les murs se nettoient de leurs peaux d’affiches après que le festival de théâtre soit achevé.C’est à ce moment que l’association du Tremplin Jazz propose, dans le cadre exceptionnel du cloître des Carmes, concerts et tremplin européen. Commence alors le premier concours de jazz européen. Quoi de mieux que de glisser cette confrontation de jeunes talents au sein d’un festival estival? L’intérêt de ce concours européen, rare pour ne pas dire unique, est de rencontrer des musiciens du même âge, de créer des liens et de voyager ensuite dans les pays respectifs. Un « Erasmus du jazz», en somme.

Il n’est peut être pas inutile de préciser que c’est le premier concours de ce type créé en France, en 1993 : d’abord régional puis national, il est devenu international en 2000, profitant de la reconnaissance d’Avignon comme capitale culturelle européenne. L’association a reçu cette année une centaine de groupes qui proposaient leur maquette. Au final ne restent que six groupes européens à entrer en compétition dans la cour du Cloître des Carmes pendant deux soirées très courues et pas seulement parce qu’elles sont gratuites.

http://www.tremplinjazzavignon.fr/concours-europeen

C’est un cadeau fait au public local, attentif et connaisseur qui s’exprime également en votant. Et son choix, le Prix du Public rejoint très souvent celui du jury, le Grand Prix! Sera-ce encore le cas cette année?

De nombreuses pistes s’ouvrent aux jeunes musiciens aujourd’hui s’ils ont prêts à prendre des risques. En dépit de productions d’école un peu laborieuse, on entend souvent au tremplin des musiciens talentueux, en devenir. Ce qui confirme et justifie, au demeurant, la vocation d’un tremplin. Mais la première difficulté résulte lors de la présélection, qui peut poser problème. Pour l’avoir pratiqué, l’exercice est redoutable. Le souhait serait de réunir des groupes de chaque pays, lauréats de leurs tremplins nationaux respectifs. Les Européens du Nord sont bienvenus et toujours nombreux, la filière est bonne. Les Belges, souvent primés, sont des fidèles ainsi que les Allemands. L’Italie, l’Espagne ne sont pas souvent au rendez-vous. La Grande-Bretagne, Brexit ou pas, brille souvent par son absence…

 

31 juillet : Premier soir du Tremplin, cloître des Carmes, 20h 30.

  • PARALLEL SOCIETY QUINTET ( Irlande) Jan Enrik Rau (guitare, compositions), Yuzuha O’Halloran ( clarinette basse, saxophone alto), Luke Howard (piano et synthé), Eoin O’Halloran (basse), Hugh Denman (batterie)

  • BELUGAS QUARTET (France) Alain Siegel ( claviers), Renaud Collet ( flûte, saxophones), Fabien Humbert (batterie), Ahmed Amine Ben Feguira (oud)

  • NATHAN MOLLET TRIO (France) Nathan Mollet (piano), Dominique Mollet ( contrebasse, basse), Elvire Jouve ( batterie )

Dès la première soirée, y allait-il avoir équilibre entre les trois groupes ? De quoi satisfaire les goûts et esthétiques les plus divers du jury et du public?

Parallel Society proposa un patchwork de musiques diverses, de la gigue irlandaise aux tablas du Nord de l’Inde, selon les goûts du leader, le guitariste Jan Henrik Rau qui avoue encore sa prédilection pour le pianiste Richie Beirach. L’ensemble peine cependant à accrocher : ont-ils du mal à trouver leur rythme? L’ensemble manque de fluidité et d’aisance, d’une réelle cohésion. Le repertoire file et l’attention fléchit ...

Le deuxième groupe rémois, Belugas Quartet, joue la carte de l’originalité, de son nom à l’association assez improbable de certains instruments (oud, conques, flûte) qui peut laisser croire à une surprise, à des effets de timbres insolites et audacieux. Mais là encore, il ne se passe pas grand-chose, la forme autant que le répertoire ne sont pas convaincants, même avec la composition du «Serpentin du Temps».

La surprise vient avec le trio du jeune pianiste Nathan Mollet, âgé de quinze ans à peine, qui fait preuve d’une grande technique pour son âge, de naïveté et d’assurance dans sa présentation ( mais il a les défauts et les qualités de son jeune et bel âge). Il est admirablement soutenu par la rythmique (son père à la contrebasse, visiblement aux anges, et Elvire Jouve, une jeune batteuse dont la vivacité et la précision sont des plus convaincantes).

Un groupe qui joue vraiment, qui s’accorde avec élégance à la formule classique du trio, avec des compositions affirmées du jeune talent, certes un peu prévisibles, qui manquent encore de diversité : «Etoile filante», «Anubis», «La ronde des ombres», «Insolence». On peut aussi regretter de ne pas avoir entendu de standards qui sont toujours un exercice délicat mais révélateur. Le jury apprécie cependant, le public ne s’y trompe pas en tous les cas et il applaudit à tout rompre, saluant le trio d’une standing ovation. Tiens, tiens, aurait-on là le Prix du public? Le jury, souvent composé de musiciens, représentants de labels, tourneurs, directeurs artistique et de scènes de jazz, journalistes de la presse spécialisée, se livre à un premier débriefing, sous la présidence de la dynamique Marion Piras, à la tête de l’agence Inclinaisons (l’un des plus beaux catalogues de musiciens de jazz actuel). Le suspense reste entier et le public est invité à revenir le lendemain, à voter bien évidemment, d’autant que de nombreux prix ( Tee shirts, CDs…) sont offerts à l’issue du concours. 

1er août : Deuxième soirée du Tremplin Jazz

  • SALOMEA (Allemagne) Rebekka Salomea ( voix, compositions, effets), Yannis Anft (claviers, synthéthiseur), Olivier Lutz (basse électrique), Leif Berger ( batterie, drum pad)

  • Daniel TAMAYO quintet (Allemagne) Daniel Tamayo Gomez (guitare et composition), Moritz Preisler (piano), Simon Braumer ( batterie), Conrad Noll ( contrebasse),Yaroslav Likhachev (saxophone ténor).

  • Shems Bendali Quintet ( France) Shems Bendali (trompette), Arthur Donnot ( saxophone ténor), Andrew Audiger (piano), Yves Marcotte ( contrebasse), Marton Kiss (batterie).

Le lendemain entrent en scène trois nouveaux groupes dont deux Allemands, qui vont s’avérer très différents, bien que venant de Cologne, école réputée et vivier de la jeune génération.
Saloméa est assez étonnante, très différente de style et d’attitude des chanteuses repérées lors de précédentes éditions : elle ne minaude pas comme tant de ses consoeurs jeunes et moins jeunes qui pensent que le jazz vocal doit mettre en avant un certain glamour, elle ne rejoue pas non plus une pop acidulée trop influencée par Bjork, elle va sur les traces du hip hop avec des inflexions proches du cabaret parfois, de la soul et du funk, un mélange assez détonant qui révèle un parti pris, un choix affirmé et une façon bien à elle d’occuper la scène … qui tranche avec le trio qui la soutient, impeccable et stylé, qui manie également avec dextérité l’électronique et ses effets. Un groupe qui peut ne pas faire l’unanimité mais il s’est passé quelque chose. Sans chercher à séduire, Salomea s’investit dans son chant avec des compositions originales qui racontent sa vie : elle se livre de façon décomplexée, très honnête même si quelque chose résiste dans l’interprétation. Comme décalé et hors sujet pour le tremplin?

Sur le second groupe, les avis seront également très partagés. Certains reprochent au Daniel Tamayo quintet de former un ensemble inégal, sans direction, tiraillé par des duos au sein du quintet. Le soufflant, par moment, semble prendre les commandes dans ses alliances réussies avec le pianiste. Le leader, comme paralysé, ln’intervient vraiment à la guitare qu’au quatrième titre et lance le groupe sur la piste d’un jazz rock un peu dépassé . D’autres éprouvent une émotion réelle à l’écoute de certaines embardées de ce groupe peu conforme qui a pu prendre des risques, à l’énergie brouillonne mais vivante. Et à la jam organisée pendant les délibérations du jury, Daniel Tamayo retrouvera le plaisir de jouer ayant relâché la pression.

Le jazz advint enfin avec le dernier groupe qui sut s’approprier l’espace de cette belle nuit étoilée où ne soufflait plus aucun vent : voilà de jeunes instrumentistes très doués qui s’écoutent et s’entendent, savent gérer un son de groupe, très limpide, créent une musique subtile aux arrangements délicats, aux belles harmonies. Le trio rythmicien tire admirablement son épingle du jeu dans « Mad Train», sans l’aide des deux solistes, excellents, qui créent les plus beaux unissons qui soient. Il ne semble pas qu’il y ait dans le groupe des egos trop boursouflés mais de réels échanges et une communauté d’esprit et de jeu.

Mention particulière au saxophoniste ténor, même si le leader, très mature, montre une maîtrise réelle d’un univers qui découle du Miles période Gil Evans, évoquant même pour Frank Bergerot, Ambrose Akinmusire, ce qui n’est pas une mince référence. Un jazz certes daté mais terriblement attachant et tant pis si ce quintet n’ouvre pas(tout de suite) les nouveaux langages du jazz....Selon la formule consacrée, on oublia très vite qu’il s’agissait d’un tremplin pour écouter un concert, embarqué dans une croisière intersidérale. Avec élégance, ces jeunes musiciens surent séduire le public dans un silence révélateur.

Les jeux étant faits, le jury allait longuement délibérer, et leurs choix se partager assez équitablement entre les deux groupes les plus saisissants, remplissant le contrat du tremplin. Après une discussion des plus animées, le tout dernier groupe obtint le Grand Prix du Jury (enregistrement et mixage au studio de la Buissonne et première partie d’un concert du festival de 2020) et le prix de la meilleure composition «Anima» d’inspiration soufie. Quant au prix du meilleur instrumentiste, il revient au saxophoniste du Daniel Tamayo. Même si la jeune batteuse du trio de Nathan Mollet avait retenu toute notre attention, lors du premier soir. Elle reçoit d’ailleurs avec le groupe du jeune pianiste, le soutien du public qui lui attribue son prix et ce n’est pas une mince consolation. 

C’est la fin d’une belle édition avec des groupes de qualité, pas toujours originaux mais néanmoins talentueux et prometteurs. Le tremplin et le festival reposent sur un savoir-faire associatif et la générosité des bénévoles. Tous ceux qui sont venus au tremplin confirment que l’accueil chaleureux, simplement familial est l’un des atouts de la manifestation, mettant à l’aise candidats et jurys. Rendons encore une fois hommage à la formidable équipe de vrais amateurs qui se dépensent sans compter pour que la musique vive, et qu’on retrouve chaque année dans cette véritable fête entre amis.

Souhaitons à ce Tremplin Jazz sudiste de continuer longtemps cette aventure musicale chaleureuse et non sectaire. Et que cela jazze plus encore pour le rendez vous des trente ans, qui approche….

Un grand merci pour les photos de Claude Dinhut et de Marianne Mayen deux des quatre reporters-photographes et membres actifs de l’association.

Sophie Chambon

ELVIRE JOUVE DU TRIO Nathan MOLLET

ELVIRE JOUVE DU TRIO Nathan MOLLET

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16 janvier 2013 3 16 /01 /janvier /2013 08:11

 

 Parisienjanv13.jpg©Jean-louis Lemarchand

2012 fut l’année de la renommée pour Emile Parisien, saxophoniste (ténor et soprano) : pas moins de quatre disques- Chien guêpe avec son quartet (Laborie Jazz) et en sideman auprès de Yaron Herman (Alter Ego chez ACT) et Jean-Paul Céléa (Yes Ornette ! chez Outnote Records), avec Daniel Humair (Sweet & Sour, Laborie Jazz) ( La Belle Ouverture de Daniel Humair) , des concerts à travers l’Europe et une Carte Blanche au festival Jazz in Marciac (JIM), là même où il apprit la musique au collège dans la classe instituée par Jean-Louis Guilhaumon, fondateur du JIM.

2013 débute sur les chapeaux de roue avec le Prix Django Reinhardt, décerné au musicien de l’année, qui lui a été remis le 15 janvier par l’Académie du Jazz au cours d’une cérémonie organisée au Théâtre du Châtelet. Emile Parisien a été élu l’emportant sur Baptiste Herbin (saxophones) et  Stéphane Kerecki (basse) lors du scrutin auquel ont participé cinquante membres de l’Académie présidée par François Lacharme.

Jeune trentenaire- né le 12 octobre 1982 à Cahors (Lot)-  Emile Parisien, ancien élève du conservatoire de Toulouse anime depuis 2004 un quartet  (Julien Touery, piano, Sylvain Darrifourcq, batterie et Ivan Gélugne, basse). Invité régulier du festival de Marciac, il a pu ainsi côtoyer Wynton Marsalis, Chris Mc Bride, Johnny Griffin ou encore Bobby Hutcherson. Il doit aussi beaucoup au soutien qui lui a été apporté, d’abord par le Fonds d’action Sacem en 2007 pour trois ans puis en 2009 par le programme Jazz Migration mis en place par l’Afijma (association des festivals de jazz innovants et de musiques actuelles) qui regroupe 40 festivals en Europe.

Les autres lauréats de l’Académie

Un ancien lauréat du Prix Django Reinhardt, le saxophoniste alto Pierrick Pedron a également été récompensé avec le Prix du Disque Français pour « Kubic’s Monk» (ACT/Harmonia Mundi), album en  trio (Thomas Bramerie, basse, et Frank Agulhon, batterie)  sans piano dédié à l’œuvre de Thelonious Monk( Pierrick PEDRON: "Kubic’s Monk") . Il l’a emporté sur quatre finalistes  Jean-Paul Celea « Yes Ornette ! » (OutNote /Harmonia Mundi), Jacky Terrasson « Gouache » (Universal Jazz France/Universal), Philippe Le Baraillec « Involved » (OutNote/Harmonia Mundi) ( Philippe Le BARAILLEC: "Involved") , Nicolas Folmer & Daniel Humair Project « Lights » (Cristal/Harmonia Mundi).

Le Grand Prix de l’Académie du Jazz, attribué au meilleur disque de l’année, est allé à Brad Mehldau pour « Where do you start ? » (Nonesuch/Warner) dont  les DNJ vous avaient dit grand bien (sous la plume de Jean-Marc Gélin ( BRAD MEHLDAU : « Where do you start » ).

Au palmarès de l’Académie figurent également  Jorge Pardo, saxophoniste et flutiste espagnol  (Prix du Musicien Européen)qui a reçu son trophée des mains de l’actrice Victoria Abril ;

jorgepardojanv13.jpg

 

le label Fresh Sound Records (Prix de la Meilleure Réédition ou du Meilleur Inédit) ; Aaron Diehl, pianiste de 27 ans, ancien membre du groupe de Wynton Marsalis,  « Live at the Players», CD Baby/www.cdbaby.com (Prix du Jazz Classique) ; Catherine Russell « Strictly Romancin’ » World Village/Harmonia Mundi ( Prix du jazz vocal) ; Bettye Lavette « Thankful N’ Thoughtful», Anti-/PIAS, (Prix soul) ; Lurrie Bell, chanteur-guitariste de Chicago, « The Devil ain’t got no music » Aria B.G./Socadisc (Prix Blues) ; Alain Gerber, l’ancien producteur de Le Jazz est un roman sur France Musique, pour « Petit Dictionnaire incomplet des incompris », Éditions Alter ego, (Prix du livre de Jazz).

 


© Jean-Louis Lemarchand

 

 

Jean-Louis Lemarchand

Voir palmarès complet avec les finalistes sur le site de l’Académie du Jazz www.academiedujazz.com

 

 

 

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8 janvier 2013 2 08 /01 /janvier /2013 21:49

 

Un article paru cette semaine dans la presse (*) mérite que l'on cite ici quelques-uns des chiffres mentionnés concernant le statut des Intermittents du spectacle :

 

Cotisations reçues en 2010 :    232 millions d'euros

Prestations servies             : 1.260 millions d'euros

 

soit un déficit de près de 1 mds d'euros

 

Le régime contribue ainsi pour 1/3 au déficit de l'Assurance Chomâge

et ne concerne pourtant que 3% des demandeurs soit environ 106.619 personnes concernées.

 

Le nombre des bénéficiaires du statut augmente pourtant d'environ 1% par an.

 

 

Le taux de "Permittents" (emploi par un même employeur d'intermittents de façon permanente) est de 15%

 

 

 

De quoi se poser la question de l'après intermittence, face à un régime dont il n'est pas interdit de douter de la pérennité,

 

Quel statut et quelles régulations du secteur pour demain ?

C'est à l'évidence une porte ouverte que l'on enfonce là mais aussi une réflexion à laquelle tous les acteurs du champ culturel devraient s'atteler d'urgence.

 

 

Jean-Marc Gelin

 

 

(*) Les Echos - vendredi 4 janvier p.15

 


 

 

 

 

 

 


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6 janvier 2013 7 06 /01 /janvier /2013 11:38

Que reste-t-il de 2012 ?
Jazzmiscellanées

Alors que certains s’interrogent déjà sur ce que reflète la rentrée de janvier 2013, attardons nous encore un instant sur l’année qui vient de s’écouler… Coup d’œil nostalgique dans le rétroviseur.
Alors que reste t-il de ce souffle intimiste qui irrigua notre vie « véritable » ?

Je me souviens de cette année, longue, sans m’en souvenir vraiment, je me souviens en général de la frénésie de détails plus que du calme de l’ensemble,
Je me souviens  du « a »  aussi bien que du «  z «  et de livres dont celui de Frank Bergerot sur Miles, une somme évidemment écrite par l‘un des observateurs les plus érudits  de cette musique, du dernier bijou de l’écrivain du jazz Alain Gerber, au titre étonnant  Petit dictionnaire incomplet des incompris du jazz , les publications de Bertrand Dicale aux éditions TANA sur Paris et New York en 50 chansons …

Je me suis réjouie de la naissance d’un nouveau label Vision fugitive, projet émouvant dont on ne peut qu’ espérer qu’il s’inscrive dans une certaine durée.

Je repense avec bonheur à quelques coups de cœur pendant les concerts,  en écoutant le jazz vivant, celui que l’on peut voir dans les festivals :

Jazz à la Tour d’Aigues et le Solo à trois de Guillaume Séguron qui me fit plonger dans la complexité d’une musique  aux accents secrets. Je le remercie de m’avoir livré quelques-unes de ses réflexions, d’avoir pu alimenter mon imaginaire
en ma passion du cinéma à celle de la musique et du jazz en particulier. J’ai ainsi retrouvé et découvert un nouvel Anthony Mann, metteur en scène encore trop méconnu. Ah ! L’idée d’Alain Gerber s’applique parfaitement au cinéma...   

 

  Baugin.jpg

Lubin Baugin

 

Jazzcampus en Clunisois en août finissant avec la formidable soirée des Etrangers familiers,  et leur « Salut à Georges Brassens », populaire, nostalgique et vibrant,  comme les chanteurs qui retrouvèrent ……le parfum unique de l’ami Georges .

Au festival de DJAZZ 51 à Reims, Matthieu Donarier dessinant à la pointe fine de son saxophone des Live forms, entre épure et passion avec un trio fidèle sur le versant d’un jazz organique autour de Brassens, de Satie, et de compositions originales.
Une musique qui respire, intelligente et libre, sans éclats mais délicate, à l’image du leader et de ses compagnons qui se connaissent depuis 15 ans déjà.
Et ça a fait « boum » avec  « Il pleut dans ma chambre », du swing à l’état pur, chanson du « fou chantant » astucieusement revisitée qui redonne l’ envie impérieuse de battre du pied, les « gratouillis » de guitare - que Manu Codjia me pardonne- j’aime les friselis d’un des plus hendrixiens de nos guitaristes .Et ainsi,  je ne peux finir sans évoquer le délirant trio de Journal Intime, autour de Marc Ducret au Moulin du Jazz à Vitrolles.
J’ai  mieux compris pourquoi j’aimais suivre ces musiciens qui n’ont pas perdu leurs repères, possèdent toutes les références et les codes mais savent s’en affranchir. Tout n’est peut-être pas perdu pour la musique actuelle, the best is yet to come…

Sophie Chambon

 

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9 avril 2011 6 09 /04 /avril /2011 09:43

 

 

Francois Chassagnite vient de disparaître le 7 avril à l'âge de 55 ans. Trompettiste essentiel de la scène du jazz Français il en a incarné parmi les pages les plus belles, les plus réjouissantes avec Jean Lou Longnon, Denis Badault ou Antoine Hervé. Membre du premier ONJ de François Jeanneau, "Chassa" intègra aussi le Big Band Lumière et la Super Swing Machine de Gérard Badini. Chet Baker fut l'une des rencontres majeures de sa vie. Son dernier album paru en 2006 lui fut d'ailleurs consacré.

Témoignage d'un copain, Jean-Pierre Foubert

 chassagnite

J'ai joué plusieurs années avec Chassa, il faisait partie de notre formation d'amateurs "les Tiny Swingers" ( j'ai même des photos) et on jouait du New Orleans. Lui plutôt dans le genre Bix.Il redémarrait la trompette après quelques années d'interruption et avait encore le souffle court même si l'inspiration était déjà là.

Il poursuivait ses études de vétérinaire et savait emmerder  avec talent ses collègues de promo par ses nombreuses heures d'exercices quotidiens et ses rentrées tardives accompagnées de musiques syncopées. Je tiens cette anecdote du vétérinaire de Pitou qui était de sa promo ( pas Pitou, le véto).

Il a quand même décroché son diplôme  et a arrêté véto pour se consacrer à la trompette, totalement.... Il  alternait la musique avec des campagnes de vaccination où il allait nous disait il "piquer le cul des vaches".

Je me rappelle d'un frémissement de peur quand partant en voiture avec lui et deux potes pour un festival de jazz où nous jouions, il était mort de rire en nous confiant qu'il avait son permis de conduire depuis seulement deux heures.

Je me rappelle aussi quelques bonnes pintes de rire mais jamais d'engueulades. Ce type était coolissime. Extrêmement gentil aussi.

Je l'avais revu à l'occasion d'un passage à Paris avec l'ONJ pour un concert à Boulogne Billancourt. Je l'ai rejoins en coulisse pour lui péter la bise, il était content de revoir les copains du début.André Francis était de passage en coulisse. On a causé Jazz évidemment et François nous a parlé de l'Afrique.

C'était un garçon très tolérant, extrêmement doué et bosseur ce qui explique sans doute l'émergence de son talent.

 

Jean-Pierre Foubert


 

 

 

 

 


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28 août 2010 6 28 /08 /août /2010 12:08

GALLIANO-2.jpg  emile-parisien.jpgJe sais bien que je devrais m’abstenir de citer Richard Galliano dans cet éditorial de rentrée. Je risque encore d'avoir des problèmes avec les édiles du jazz. Pas d’attaques nominatives et comme le rappelait récemment Philippe Val à Stéphane Guillon qui s’en prenait à Eric Besson avant que l’humoriste ne prenne la porte des studios de France Inter, pas d’attaques sur le physique. Et donc, non je ne dirais rien sur la musique de Richard Galliano.

En plus, même si je le voulais ( et je ne le veux pas) j’aurais beaucoup de mal à attaquer de front la musique de l’accordéoniste. Car il faut bien reconnaître que ce quinqua boulimique qui multiplie des projets et les rencontres brillantes avec les plus grands jazzmen et les plus grands compositeurs, phagocyte les festivals et inonde le marché du disque avec une production plus que prolifique, fait partie de ceux qui ont écrit depuis plusieurs années parmi les plus belles histoires du jazz en France.

La question de sa légitimité ne se pose donc évidemment pas.

Mais pour autant ce statut privilégié s’il en est (j’aurais voulu écrire statue), permet-il à cet illustre, à ce monument, à ce consensuel du jazz de porter un jugement docte et sans appel sur la musique qui n’est pas la sienne, à l’heure où il est si difficile pour de jeunes musiciens d’avancer avec intégrité et de vivre de leur musique. Et surtout quelle serait cette sorte de légitimité si celle-ci lui permettait de balancer aux lecteurs de la Dépêche du Midi quelques « vérités » sans être le moins du monde obligé de les justifier un seul instant.

Citation :

 « Marsalis, c'est toujours structuré, ça tombe jamais dans le free, c'est très honnête. Une rythmique magnifique. Avec Paco de Lucia, c'est la même chose. (…) Je dis toujours que la musique doit aller avec la danse. On doit donner envie de danser. Le bal est aussi important que le conservatoire. Je ne suis pas un ayatollah, mais j'ai écouté Emile Parisien sur la place, qui singe un peu John Zorn et Michel Portal. C'est leur histoire, mais ce que j'ai entendu, c'était un peu de la musique inutile, et j'ai peur qu'ils aillent dans le mur avec çà. La révolution doit être porteuse de message, là c'est une révolution dans le vide. C'est pas parce que l'on joue quelque chose de moderne que l'on doit se couper du passé. »

 

La Dépêche du Midi : Galliano rhabille Parisien

 

 

Mais il y a derrière les propos de l’accordéoniste une notion qui mériterait de sa part quelques éclaircissements tant nous avouons êtres un peu perdus: il s’agit de la notion de musique « utile ». Car là j’avoue, je pige pas. Zero. Le voile blanc. No comprendo. Si M’sieur Galliano ou tout autre lecteur d’ailleurs pouvait éclairer notre lanterne ce serait fort aimable.

Car faut-il penser, en filigrane que ce jazz utile serait celui si consensuel qui remplit les salles ? Serait-ce celui qui vend des disques ? Celui qui fait danser ? Cela voudrait-il dire qu’il y a une finalité sans laquelle la vacuité de l’art serait non signifiant voire insignifiant ? Quand au message que la musique véhicule, quelle devrait en être la teneur pour trouver grâve aux yeux de l’accordéoniste.

Et si la musique s’achève pour celui qui l’écoute par une forme d’interrogation, cela la rend elle moins utile qu’une musique disons, plus prévisible.

 

Admettons alors que Richard Galliano se soit un peu gonflé d’orgueil devant les journalistes. Qu’il se soit senti, dans son jardin de Marciac et avec la position magistrale qui lui était réservée sur cette édition, obligé de remettre à l’heure des pendules qui tournent de toute façon sans lui.

Admettons et écoutons la belle musique de Galliano et d’Emile Parisien. Chacun a tant de choses à dire  à travers sa propre musique que nous pouvons toujours rêver les voir bientôt réunis sur scène. Du passé de l’un et de l’avenir de l’autre peut naître l’inutilité essentielle de la musique.

JMG

 

 

 

 

 

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25 février 2010 4 25 /02 /février /2010 20:04

Les  chiffres  annoncés  récemment  au Midem obligeront certainement les artistes en général et les jazzmen en particulier, à repenser leur rapport à la création. Ces chiffres sont en effet impressionnants : alors que le marché du numérique représentait  20  millions $ en 2003, il dépasse en 2009 les 4 Mds. Alors qu’il y avait moins d’un million de titres en ligne en 2003, on en compte aujourd’hui plus de 11 millions. Et les fournisseurs de service qui ont compris l’importance de ce marché se mettent tous désormais sur les rangs. Alors qu’ils étaient moins de 50 en 2003 ils sont aujourd’hui plus de 400.

La  notion  même  d’album  ou  de  disque  reste  problématique à tel point que les industriels du secteur ne savent plus trop à quoi se vouer. Certains d’entre eux ne parlent plus qu’en « titre », seule véritable valeur marchande, témoin du caractère  éphémère des chanteuses d’un moment propulsées au rang de superstar dont l’espérance de vie artistique est aussi fugace que les modes qui les génèrent. Par exemple la chanteuse pour adolescents pré pubères, Lady Gaga, reine actuelle  des  dance  floor  a  t-elle vendu plus de 10 millions d’unités (!) de son titre « Poker face ».  A côté de cette performance, nos bons vieux disques d’or, d'argent ou de platine font bien pâle figure…. Et qu’on le veuille ou non, qu’on  le déplore ou pas, la musique se conçoit et se concevra de plus en plus « à la découpe ». Mais la vérité étant toujours plus subtile, les chiffres de 2009 laissent à ce sujet planer une certaine ambiguïté. En effet en 2009 les ventes en ligne d’albums ont progressé bien plus vite (+60%) que celle des ventes à l’unité (+38%). Comprenne qui pourra. De  quoi  jeter  le  trouble  sur un modèle qui se cherche encore à l'image des nouvelles plates-formes de téléchargement qui semblent hésiter entre le modèle payant et gratuit à l’image de Deezer qui à côté de sa plate-forme traditionnelle et gratuite  (plusieurs  millions  de  visiteurs)  n’a en revanche réuni que 10.000 abonnés à peine pour sa plate-forme payante. Dans ce paysage, les réseaux de distribution traditionnels  de la grande distribution résistent tant bien que mal.

Après  plusieurs  années en chute libre, les ventes de disques sur supports physiques se sont en effet stabilisées en 2009. Mais il n'empêche, pour la première fois depuis longtemps en effet, les ventes de Cd en grande surface marquent le pas au  profit  de  nouveaux  fournisseurs de musique. En France, les grandes surfaces alimentaires représentent toujours 34% du marché, mais ce résultat est loin derrière les 46% observés en 2005. Outre-atlantique, le grand gagnant est assurément Itunes qui vend d’ores et déjà bien plus de musique sur sa plate-forme incontournable que le géant de la distribution Wall-mart. Il faut savoir qu'aux Etats-Unis, la musique numérique représente désormais plus 40% de la distribution  (15% en Europe) sans que cette tendance ne montre le moindre signe de faiblesse. De quoi s'attendre à de prochains bouleversements.

Que  n’a-t-on  entendu ces dernières années sur les réseaux traditionnels de distribution de produits culturels comme la FNAC, accusés sans cesse d’être trop mercantiles et d’être responsables d’un certain conformisme culturel, idéologique et artistique, ne proposant somme toutes qu’un choix très ciblé et limité d’artistes. J’ai toujours été pour ma part très réticent à porter la critique sur ces lieux de vente des produits de culture de masse. Et le fait que des réseaux comme la FNAC  semblent accuser  gravement  le  coup  ne  me réjouit pas le moins du monde.  La baisse sensible des ventes de disque en magasin serait ainsi en grande partie à l’origine de la décision de principe du groupe PPR de mettre en vente ce fleuron de la distribution culturelle. La perspective de sa disparition ( celle des Ternes annoncée pour 2011 puis démentie ensuite m'attriste profondément ) serait, je pense, une grande perte dans le paysage culturel. Combien de fois ai-je arpenté  les  rayons  jazz de la Fnac Montparnasse à la recherche des conseils avisés et éclairés des vendeurs passionnés grâce à qui j'ai pu me constituer une discothèque idéale et digne de ce nom. Et combien d’entre nous se sont constitué leur  première  discothèque de jazz en allant faire des razzias sur les « opérations » Blue Note de la FNAC ! Combien de fois, vous êtes vous retrouvés, perdus dans une grande ville de province à déambuler dans les allées d’une FNAC au milieu des nouveautés comme dans un lieu familier où il fait bon chiner et s'égarer. Qu’un lieu de culture qu’il soit de masse ou non, qu’il soit mercantile ou non disparaisse nous semble toujours être une mauvaise nouvelle.

A moins que l’on invente d’autres modèles pour éveiller notre goût pour la culture. C’est assurément le défi de demain auquel nous devons nous atteler hâtivement.

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24 décembre 2009 4 24 /12 /décembre /2009 07:41

ma-pomme.jpgDifficile de dire de quoi l'année 2010 sera faite. Mais si l'on devait tirer un bilan de l'année qui vient de s’écouler, on serait bien en peine d'y voir quelques indices. Sur le plan de la production discographique, c'est un peu comme si les choses avaient suivi leur cours, avec quelques bons moments mais sans réel éclat majeur. Les chocs de l'année attribués par Jazzmagazine ne permettent pas de déceler les révélations qui devraient bouleverser le paysage. « Kind of Blue » a certes marqué les 50 dernières années du jazz mais ce n'est pas en 2009 que nous verrons naître devant l'œuvre qui fera date. Et si l'on encense aujourd’hui à juste titre l'album d'Allan Toussaint (Bright Mississipi) c'est plus parce qu’il fait revivre à sa manière et avec une sacrée modernité, la Nouvelle-Orléans. La modernité dans la tradition. Et l'un disque de l'année le plus unanimement salué par la critique a été la réédition sublime de l'album de Stan Getz et Kenny Barron, People Time qui date de 1991.

 

En  2009  le  fait  marquant  est aussi le jazz qui entre au musée au travers de deux expositions : celle du Quai Branly célébrant " un siècle de jazz" et celle consacrée à Miles Davis et qui fera certainement date. La réussite éclatante de cette dernière est elle le signe d’un regain d’intérêt pour le jazz de demain. A voir…..

 

Pourtant  si  l’année  est  en demi-teinte ce n’est pas pour autant que les choses n’évoluent pas. Le monde du jazz change. Les médias évoluent. On l'a vu avec la fusion de Jazzman et de Jazzmagazine, la disparition de certains titres outre-atlantique et la création dans la foulée d'un nouveau journal, So Jazz. Dans  ce  microcosme  médiatique,  les  choses  évoluent.  Nous  vous avions parlé de notre collaboration avec le site américain All About jazz qui nous l'espérons contribuera à s'affranchir de quelques étroites frontières hexagonales. Voilà désormais  que  nos confrères  de Citizen Jazz font peau neuve. Et quelle révolution puisque ce site de référence devient bien plus qu'un site, un véritable magazine en ligne prenant ainsi le contre-pied de tous ceux qui estiment que le net n'offre pas de modèle économique viable. Et c'est avec, avouons le, un peu de jalousie que nous applaudissons et souhaitons longue vie à ce très beau support. Une grande réussite qui fait référence.

On  le  voit  les  modèles  sont  donc  à  inventer  ou  à  créer. Nous avons eu récemment écho d'une initiative qui consistera à proposer demain la retransmission des concerts de jazz en direct dans.... des salles de cinéma. Pourquoi pas ! La démultiplication  des  lieux de jazz (et de musique en général) est une expérience tentante. Les artistes aujourd’hui ont bien plus à gagner en tablant désormais sur la diffusion des concerts que sur la vente de la musique. Du coup, on peut déjà  imaginer  que  des lieux de diffusion puissent émerger pour faire vivre le jazz autrement.  À l’heure où l'INA fait un tabac avec la mise en ligne de ses archives comme nous nous en faisons l'écho dans ce numéro, on voit bien que la demande est forte sur la retransmission des images du jazz sur l‘écran.

 

Que  les  lignes et les choses changent, c'est à la fois une évidence et une impérieuse nécessité. Ce début de XXIème siècle, en pleine refonte de ses modèles, se cherche encore. Nous ne savons pas trop ce qui va en sortir mais le vertige de l'inconnu est en tout cas bigrement stimulant.

 

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1 septembre 2009 2 01 /09 /septembre /2009 08:25
All About Jazz en France !
S'affranchir des frontières ne devrait plus aujourd'hui être un sujet de communication. Et pourtant dans la refonte des paysages médiatiques en général et de la presse en particulier,on constate que ces frontières ont la vie dure, portées par un ethnocentrisme naturel du lectorat. Cela est vrai dans la presse généraliste mais aussi dans des secteurs comme le jazz où la notion de frontière perméable est a priori plus étonnante puisqu'il s'agit avant tout de musique. Nous sommes régulièrement surpris en discutant avec des spectateurs étrangers à l'occasion des festivals d'été, de les voir découvrir tel ou tel musicien français et s'étonner que ceux-ci ne soient pas plus connus à l'étranger.  Ce n'est pourtant pas que le jazz français s'exporte mal, c'est surtout qu' il s'exporte peu. Si l'on ne peut bien sûr pas en blâmer la presse traditionnelle qui ne peut s'affranchir des contraintes naturelles et physiques de son mode de diffusion ( langage, distribution, espace géographique limités), la toile en revanche peut communiquer "en temps réel" d'un bout à l'autre de la planète. La toile, formidable ouverture au monde. Formidable opportunité pour notre jazz.

C'est pourquoi nous sommes particulièrement heureux d'annoncer aujourd'hui la naissance de la collaboration de notre site français, les Dernières Nouvelles du Jazz (www.lesdnj.com) avec le site All About Jazz (http://www.ALL ABOUT JAZZ.COM) . Ce dernier, bien connu des passionnés est assurément l'un des sites le plus puissant en matière de jazz, tant par sa base documentaire ( articles, chroniques, Mp3, vidéo), son contenu éditorial et sa fréquentation.  All About Jazz c'est une vision planétaire du jazz avec plus d'un million de visiteurs par mois dont environ 40% de visiteurs Nord Américains et le reste venant du monde entier. All About Jazz c'est aussi une très large équipe rédactionnelle, un coverage impressionnant couvrant les 5 continents et deux extensions en Europe : All About Jazz Italy et, désormais, Les DNJ.
les DNJ  de son côté participe depuis plus de 5 ans au suivi attentif et régulier de l'actualité du jazz en France et compte dans ses rangs quelques journalistes reconnus que les lecteurs lisent parfois sur d'autres supports ( Jazzman, Jazzmagazine, Libération, Citizen jazz....). Une équipe qui devrait d'ailleurs s'étoffer prochainement avec l'arrivée de quelques grands noms du jazz en France.

Mais très concrètement, de quoi  est faite cette collaboration ? Elle prend d'ores et déjà plusieurs formes  basées sur la réciprocité des échanges.
Certaines chroniques des DNJ portant sur l'actualité des artistes français ( CD, interviews, portraits), mais aussi sur des "événements  spéciaux" du jazz (concerts, festivals, Victoires, Django D'or et autres) seront donc publiés et chroniqués sur le site de AAJ. Et parce que le public de AAJ vient du monde entier, ces publications  seront bien sûr éditées en anglais. Un exemple concret de cette collaboration déjà active vous en est donné au travers des quelques articles parus en cette fin d'été et dont vous trouverez le lien ci-contre ( "Le Sens de la Marche" de Marc Ducret, "Original Pimpant "d'Emile Parisien ou encore une interview de Yaron Herman.)
A l'inverse, certaines chroniques de AAJ seront reprises sur le site des DNJ. Elles apporteront un éclairage nouveau sur des artistes étrangers aujourd'hui peu connus en France ou sur des événements marquants du jazz "hors nos murs" et dont All About Jazz se fait déjà l'écho dans ses colonnes.

Faire le pari de l'échange avec All About Jazz  ouvre nos horizons à tous. C'est miser sur ce formidable vecteur pour faire connaître hors de nos frontières le jazz tel qu'il se pratique , se joue et se conçoit en France. Mais au delà d'un échange, c'est vers un véritable partenariat culturel  que nous nous orientons, avec cette volonté farouche de défendre là bas les couleurs d'un jazz français trop injustement méconnu. Ce désir d'ouvrir  juste une simple fenêtre, vers l'extérieur, vers un large espace . En contribuant  avec une passion sans faille à devenir la voix du jazz français à l'étranger, en contribuant au rayonnement de nos artistes et en apportant le modeste éclairage de ce qui se passe sur la scène française, vivante, active et toujours fertile, en diffusant cette culture du jazz qui, à l'heure du web ne saurait s'accommoder de quelconques frontières, nous ne visons somme toute que l'échange des points de vue, et le dialogue des cultures. Celles-ci ont un formidable point commun  : l'amour du jazz  et de la musique.


PS :  Le premier exemple concret de cette collaboration dans les chroniques publiées sur AAJ
http://www.allaboutjazz.com/php/article.php?id=33741
http://www.allaboutjazz.com/php/article.php?id=33710
http://www.allaboutjazz.com/php/article.php?id=33742

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