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26 mars 2024 2 26 /03 /mars /2024 16:59

CHARLES LLOYD : «  the sky will be there tomorrow

Blue Note 2024

Charles Llyod (ts, fl), Jason Moran (p), Larry grenadier (cb), Brian Blade (dms)

 

Charles Llyod revient en studio pour la première fois depuis 2017 et signe là un nouveau chef d’œuvre. Accompagné de Jason Moran, de Larry Grenadier et de Brian Blade, le quartet nous donne à entendre un de ces albums qui feront date dans la discographie de celui qui est déjà, avec Rollins l’une des dernières légendes vivantes du jazz.

C’est au printemps 2023, à l’occasion du concert du 85e anniversaire de Lloyd dans sa ville natale de Santa Barbara, en Californie que le projet de ce double album a pris jour sur la base d’un matériau composé de morceaux anciens de son répertoire mais aussi de nouvelles compositions.

La spiritualité de Charles LLyod au ténor s’y exprime en souffle continu. Il faut entendre notamment cet hommage soulful à Billie Holiday ( the ghost of lady day) ou encore ces morceaux à la flute où Lloyd semble prendre la quiétude de l’air et du souffle ( beyond darkness) dans u geste presque chamanique. A 86 ans le saxophoniste de Memphis ne tremble pas. Toujours chez lui ce son puissant et projeté avec force ou douceur et ce lyrisme poignant à chaque instant, à chaque phrase, à chaque mouvement. Avec cette rythmique de rêve Charles LLoyd semble trouver une fois encore un nouvel écrin à ce qu’il a à dire. A tel point que chacun enlumine l’autre. Sa complicité avec le pianiste Jason Moran, compagnon de ses dernières années n’est plus à démontrer. Sans que jamais l’un ne se renie au profit de l’autre, leur tempérament musical se complète comme en photo on fait des contre-jours ou en peinture des clairs-obscurs.

C’est qu’il y a dans cette musique une forme d’unité transcendantale. Une unité de forme c’est évident mais aussi d’intention qui puise dans les tréfonds de l’être pour donner à la musique toute son universalité.

Et cette musique-là semble traverser l’espace et le temps et, tel un calligraphe dessiner l’oiseau et le ciel en même temps.

Jean-Marc Gelin

 

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