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18 octobre 2018 4 18 /10 /octobre /2018 07:10
PANNONICA, A TRIBUTE TO PANNONICA

PANNONICA, A TRIBUTE TO PANNONICA

Sortie 19 OCTOBRE

LABEL CRISTAL RECORDS/DISTRIBUTION SONY MUSIC ENTERTAINMENT

http://www.cristalrecords.com/albums/

Elle était belle, riche, élégante...et un peu excentrique pour une Rothschild ...

 

C'est ainsi que commence cet hommage à Pannonica de Koenigswarter, cette femme singulière et fascinante qui fut la confidente et la mécène des plus grands jazzmen américains des années 50 et 60. Un album simple composé d'un CD assorti d'un livret de 20 pages, avec des photos Polaroïd prises par la baronne elle même, soit un épatant "portrait de famille".

Après une première existence trépidante et aventureuse pendant la guerre (engagée dans les Forces Françaises Libres dès 1940, devenue femme d'ambassadeur après guerre), elle change radicalement de vie et s'installe à New York en 1952 . A 39 ans, elle devient la protectrice et la muse de tout ce que le jazz compte d'important : Duke Ellington, Teddy Wilson, Bud Powell, Miles Davis... Charlie Parker se réfugia chez elle pour mourir, et Thelonius Monk, rencontré en 1954, vivra chez elle les neuf dernières années de sa vie dans sa "Cathouse" (elle adorait les chats comme en témoigne une photo célèbre où elle pose sur son lit, entouré de tous ses animaux). Elle fut aussi l'agent des Jazz Messengers et du batteur Art Blakey. Connue de tous, elle allait, tous les soirs, écouter du jazz dans les clubs new yorkais, du Five Spot au Village Vanguard, du Minton's Playhouse au Birdland.

Ce "tribute album" coordonné par Yann Portail/L'Atelier Musical, suivi par Fred Mijeon pour le label Cristal records, le label de tous les jazz, est constitué de dix compositions, toutes annoncées par la baronne elle même qui donne le "line up", Chacune d'elles porte dans son titre la référence à "Nica", le petit nom affectueux de Pannonica, du formidable "Nica's tempo" de 1955 du saxophoniste alto et compositeur Gigi Gryce avec un solo plus que vigoureux du batteur Art Blakey,  à "Nicaragua" de 1967, du pianiste Barry Harris qui occupe toujours la Cathouse, sur les bords de l'Hudson, trente ans après la disparition de la baronne, enn 1988. Mécène un jour, mécène toujours...

Travail de mémoire et "labour of love" de son fils Shaun et de sa petite fille Nadine de Koenigswarter, cette succession de compositions toutes plus belles les unes que les autres (une délicieuse ballade "Theme for Nica" du pianiste Eddie Harris, les archi-célèbres "Pannonica" de T.S Sphere, ou "Nica's Dream" du pianiste Horace Silver, le délicat "Tonica" du trompettiste Kenny Dorham ...) composent un bouquet des plus fleuris.  Plus que "tombeau" au sens classique du terme, cet album, agrémenté de la sublime photo de couverture en noir et blanc, au grain si lumineux, prise à Londres en 1939 ( Harlip LTD) digne des clichés du studio Harcourt,est un puzzle vif et brillant qui reconstitue une figure emblématique du jazz.

Un album précieux et assurément nostalgique, une  "compil" convainquante  qui trace non seulement un portrait de cette grande dame (blanche) du jazz qui lutta contre la ségrégation à sa façon, mais aussi un tableau vivant du jazz de la grande époque, du bop au hard bop.

NB: pour les collectionneurs une édition de luxe (carnet à l'italienne de 2CDs, soit 1h30 de musiques, avec plus de compositions, sort ici :

 

http://www.cristalrecords.com/albums/pannonica-edition-deluxe/

 

Sophie Chambon

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