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28 novembre 2023 2 28 /11 /novembre /2023 08:01
Sait on jamais  Jonathan Orland joue Serge Gainsbourg avec Jean Michel Pilc

Sait on jamais

Jonathan Orland joue Serge Gainsbourg avec Jean Michel Pilc

 

Label Klarthe

www.klarthe.com

Sortie du CD le 17 novembre 2023

Concert au Sunside le 20 décembre 2023

 

 

On retrouve avec plaisir depuis Something Joyful, le saxophoniste Jonathan Orland dans un nouveau projet en duo cette fois, avec un autre pianiste que Stéphane Tsapis ( leur dernier Cd sorti en 2022), puisqu’il s’agit de Jean Michel Pilc, enseignant rencontré à Montreal. C’est que le saxophoniste nous revient après un séjour de quatre ans au Canada et il a choisi de célébrer ce retour avec un répertoire qu’il aime particulièrement, celui de Serge Gainsbourg, un mélodiste de rêve. Une matière riche et inspirante toujours car ce Sait on jamais n’a que peu à voir avec le trio d’André Manoukian ou l’Homme à la tête de chou en Uruguay du tromboniste Daniel Zimmermann pour ne citer que deux des musiques entendues récemment.

Sait on jamais donne le titre à l’album et justifie en un sens la photo de la pochette. Avec ce sixième album depuis l’inaugural Homes en 2012, on remarque que Jonathan Orland aime changer de formation comme pour marquer une étape dans son évolution et sa quête musicienne.

Treize compositions toutes de Gainsbourg furent choisies dans des disques différents qui couvrent une grande partie de la carrière de l’artiste, avec une prédominance des albums des années soixante et soixante-dix. Si on retrouve de tubes comme “Couleur Café”, “la Javanaise”, “Bonnie and Clyde” ou la “Ballade de Melody Nelson”, j’avoue que je ne connaissais ni “Baudelaire” de l’album Serge Gainsbourg n°4, de 1962, ni “Sait on jamais” (où va une femme quand elle vous quitte?) de Confidentiel en 1963. Tous deux aiment la (bonne) chanson française et ce répertoire s’il n’est pas nécessairemnt facile, les autorise à se faire plaisir dans un jeu spontané, immédiat. On s’abandonne volontiers à ce duo instrumental, sans cliché où le swing constant n’est jamais forcé. Le phrasé langoureux et lyrique, assez rond de l’altiste est soutenu par l’énergie rythmique du pianiste, parfait contrepoint.

On appréciera leur art de la reprise intelligent et sensible, la science commune du duo à retravailler ces standards de la grande époque de Gainsbourg : une maîtrise rare en changeant le tempo sur la ligne de basse de “Bonnie and Clyde”, un changement de métrique sur la “Javanaise” dématurer la mélodie chantée à l’époque. 

Une aventure musicale due au hasard d’une rencontre qui va se révéler des plus fécondes, où l’improvisation semble immédiatement naturelle : seulement une heure et demi de répétitions, une demi journée de studio.

C’est encore Jonathan Orland qui en parle le mieux dans ses notes de pochette : la musique de Gainsbourg, par delà les styles musicaux touche à des émotions complexes et souvent contradictoires, passe du sophistiqué au trivial,mêle classicisme et avnt-garde, profondeur et légèreté.

 

 

Sophie Chambon

 

 

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