Avec Vincent Mascart (saxophones), Geoffroy de Masure (trombone), Nicolas Mahieux (contrebasse), Christophe Lavergne (batterie)
Label Cristal Records/distribution France : Rue Stendhal
Astucieux ce projet du collectif de Jean-Christophe Cholet dans une version réduite du Grand Format Diagonal, qu’il dirige depuis 1999, qui consiste à brasser des standards dans un Pick up attrayant : c’est un travail d’écriture spécifique, une synthèse des préférences collectives en matière de chansons. Ce volume 1 inaugure une série à venir tant le corpus populaire est vaste, inépuisable même. Evidemment, les mélodies sélectionnées sont savoureuses et ont rencontré l’adhésion populaire. Les musiciens de ce quintet ont été choisis avec un soin particulier en raison de leur parcours et de leur disposition à croiser d’autres cultures musicales avec le jazz : on retrouve à la rythmique Christophe Lavergne et Nicolas Mahieux, complices fidèles de JC Cholet, le saxophoniste Vincent Mascart, membre de Diagonal et leader de Circum et le tromboniste Geoffroy de Masure.
Car les airs remontent jusqu’en 1909 avec « la valse brune » et il y en absolument pour tous les goûts : ainsi en est-il des incontournables Beatles que tout le monde finit par reprendre un jour ou l’autre, de Radiohead à Brad Mehldau : cette fois c’est le « Norwegian Wood » du double rouge qui a l’honneur de commencer l’album. Evidemment « La Mer » fait partie de la sélection, mais elle est reprise finement ici. Il fallait absolument en faire autre chose, tant cet air est connu. C’est sûrement l’une des chansons les moins « jazz » de Trenet, on ne peut pas dire que cela swingue dans cette nouvelle version, mais le quintet s’en tire bien. « Amsterdam » aussi a droit à un arrangement pop, et devient une folk song qui flirte avec certains «Greensleaves». Comme l’écrivait Michel Leiris, le jazz nous « touche à présent comme si c’était cela notre vrai folklore ». On retient l’arrangement avec de nouveaux timbres et d’autres couleurs de « Pour un flirt » quand la transformation est aussi épatante. Cette chanson se prête à des versions nombreuses et changeantes. Certaines « scies » sont embellies comme ce « Tico Tico » et surtout « Besame mucho » par le trombone et le sax mêlés, qui en font quelque chose...
Un album qui inaugure une série prometteuse dont on attend la suite.
Sophie Chambon