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31 mai 2011 2 31 /05 /mai /2011 22:36

Dreyfus 2011

Marcus Miller (b), Christian Scott (tp), Alex Han (as), Frederico Gonzales Pena (clav), Ronald Brun Jr (dm)

 marcus-miller-tutu-revisited-feat-christian-scott-live-live.jpg On serait bien tenté de se dire que Miles Davis constitue aujourd’hui un filon inépuisable que d’aucuns auraient tendance à exploiter jusqu’à la corde en se gavant de rééditions multiples et variées et de commémoration en hommage divers. Sauf qu’il ne s’agit pas ici du nième album de Ron carter rendant hommage au trompettiste mais de la captation live d’un concert donné en décembre 2009 à Lyon pour revisiter « Tutu » l’œuvre majeure de Miles de 1986, par son principal protagoniste, Marcus Miller qui en fut à la fois le compositeur, l’arrangeur, le bassiste et le producteur. Et là, forcément on se dit que le garçon a bien le droit de se faire plaisir et de faire revivre ce répertoire en l’animant d’une autre flamme. En plus des compositions de l’album de 86, Marcus Miller y adjoint d’autres thèmes de Miles, plus un sentimental mood un peu plus incongru dans le contexte.

Et si on sent quand même l’affaire commerciale à plein nez, on ne peut pas s’empêcher de prendre un panard monstrueux à l’écoute de ce live au cours duquel tous les acteurs sans exception ont largement mouillé la chemise pour donner ce soir-là le meilleur d’eux mêmes. Marcus Miller était accompagné pour l’occasion d’une jeune garde et notamment de deux jeunes pousses remarquables. Christian Scott aussi frimeur que Miles, flamboyant, balançant des grooves terribles (Ecouter sa version de Tutu) fait un très honorable Miles alors que le saxophoniste Alex Han fait lui aussi très très bonne figure, propulsant une dynamique extrême et un sacré son qui l’impose certainement comme l’un des talents de demain à suivre.

Marcus Miller avec son côté « bass-hèro » que l'on retrouve constamment chez lui aligne des chorus de folie, funky en diable mais parfois un peu lassants, comme autant de moments de prouesses à la manière d'un chien savant. Mais on lui pardonne cette manie bien communicative de se faire plaisir et de se la donner à fond. Car dans cet exercice, Marcus Miller fait exploser le groove comme personne. Ce qu'il fait sur Tomaas ( entre autre) montre qu'il est bien aujourd'hui la référence absolue de la basse moderne, dont le lyrisme dispute au beat infernal. Insurpassable. N'en reste pas moins que certains de ses interminables chorus, qui se conçoivent en concert lorsque Marcus fait le show, auraient peut être gagné à être ici raccourcis au montage.

Aux claviers, signaler absolument un extraordinaire Fredrico Gonzalez Pena qui irradie la scène de ses nappes sonores.

Marcus Miller n’avait jamais donné Tutu en live avant ce concert Lyonnais. Il y met l’âme et la braise.Ne donne jamais dans l'économie. Dans cet écho au concert de Miles de 1991, Marcus Miller fait revivre cette flamme de manière intense et totalement probante. Le public lyonnais (le veinard) que l’on peut voir dans le DVD qui accompagne le CD, exulte et s'emballe, chaud bouillant à l’unisson.

Jean-Marc Gelin

 

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commentaires

S
<br /> <br /> Pourquoi ne pas citer le batteur ?<br /> <br /> <br /> <br />
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