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9 mars 2011 3 09 /03 /mars /2011 12:00

 

 prysm.jpgPRYSM FIVE

 Live at Opera de Lyon

Pierre de Bethmann, Christophe Wallemme, Benjamin Henocq, Rosario Giuliani, Manu Codjia

Plus Loin Music  / Harmoniamundi

Sortie le 3 mars 2011

Rennes 17 mars Jazz à l’étage

Paris 4/5 avril Duc des Lombards

 

« Elégance », c’est le premier mot qui vient à l’esprit pour définir PRYSM, letrio du jazz français des années 90, les gentlemen d’un jazz libéré, décomplexé, qui groovait avec classe. Ils furent d’ailleurs les premiers dans notre pays à être signés par le label Blue notedont l’estampille, gage d’une qualité jazz, évoque l’âge d’or du jazz américain, le son des années soixante.

Depuis la séparation du trio de référence, on ne les avait pas perdus de vue, appréciant Christophe Wallemme et son Namaste épicé ; depuisIlium, on suivaitles aventures musicales de Pierre de Bethman,sideman ou leader d’un sextet raffiné. Quant à Benjamin Henocq, il était pilier d’un équipage groove et funky aux côtés de l’altiste chaleureux et mordant, l’italien Rosario Giuliani.

 

Prysm s’est réformé en 2009, et après une résidence de plusieurs mois au Sunset à Paris, c’est à l’amphi-opéra de Lyon que fut enregistré ce live, pour le label rennais PLUS LOIN.

Après dix ans de tournées et de fertiles expériences, le prisme s’est élargi de deux autres côtés, pointes brillantes, acérées même avec l’altiste Rosario Giuliani  dont l’irruption souvent énervée introduit doute et fêlure, une musique ardente et rêveuse que découpent ses solos tranchants. Avec Manu Codjia,reconnaissable entre tous dès qu’il touche aux cordes de ses guitares, la musique s’envole dans une autre dimension.

Five est donc le nom simple et juste qui illustre cet élan, ce cinquième album avec cinq musiciens..

 

Dès le premier titre de Wallemme, Reflexion, les musiciens rentrent dans la chair de la musique, les compositions s’emballent en une sorte de voyage au long cours, sidérant, avec un son spécial, saisissant, jusqu’au final feu d’artifice d’Un des sens. Sans oublier des méditations ou rêveries hallucinées comme ce Secret world, aux reflets irisés, pluie de poussières d’étoiles, assortie au nocturne de la pochette. La composition la plus délicate The Stone cutter révèle un sens de l’épure, dans une géométrie équilatérale.

Une volonté narrative crée l’enchaînement des climats où surgissent les solos, l’alliage des timbres souligné par le drive revitalisant de Benjamin Henocq et d’une rythmique maison. La force du live assurément y est pour quelque chose. Chaque composition a le temps de se placer, au creux d’un son enveloppant, le phrasé fluide restant toujours tendu. Chacun, leader, actif et pourtant électron libre dans un triangle parfait, partage à part égale, des compositions personnalisées, révélant sa part de l’ombre . Mais ce trio coopératif va encore plus loin, se répartissant les solos : courte introduction au piano, romantique et intimiste sur X ray ; en miroir, la contrebasse chantant sur The Stone cutter intro, alors que le solo de batterie, haletant, se place surTemps dense, titre que ne renierait pas un Daniel Humair.

On retrouve et on aime cette identité collective indéniable faite de douce violence, intense et féline.
Sans s’interdire le lâcher prise au cœur des impros, ce nouveau
Prysm paraphe avec panache une esthétique bien à lui : ce Fiveélaboré à l’unisson exalte les rencontres, avec tout ce que les (re)commencements sous-entendent de promesses.

 

Sophie Chambon

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