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( Courte ) histoire d’un label : EMOUVANCE
Structure de production et label de musiques vivantes


Emouvance, label singulier né en 1994 de la volonté d’un musicien actif et engagé, Claude Tchamitchian,  soutenue par une directrice de collection infatigable Françoise Bastianelli, continue sa production annuelle avec acharnement en suivant une ligne éditoriale très cohérente. Peu d’albums à ce jour, une trentaine de références, deux ou trois parutions par ans seulement, on est loin de la fièvre actuelle de certains labels. Par contre, il s’agit d’ un travail soutenu, conscient, d’accompagnement des musiciens pour leur permettre de réaliser leur vision de la musique, sans s’attacher particulièrement au style, au genre, ou même à l’esthétique . Ce dont il est question, c’est bien plutôt la force, la profondeur, l’originalité et le caractère unique de la voix que porte chaque musicien . » Emouvance aime les collaborations qui s’inscrivent dans la durée. Au fil des années s’est ainsi constituée une communauté de pensée, une famille artistique. Tel est le cas, par exemple, de Lousadzak, aventure commencée en 1993 en septet, développée en 1998 avec le Grand Lousadzak puis en 2001 avec l’Acoustic Lousadzak, et qui se poursuit depuis 2005 avec le New Lousadzak.
Des musiciens comme Raymond Boni, Daunik Lazro, Stephan Oliva sont devenus des compagnons de route  de cette famille nouvelle réunis par ces affinités sélectives.
 Illustrant  cette approche, le catalogue d’émouvance  comporte un choix de  musiques plus ou moins improvisées, même parfois très écrites. Tous les instruments ont leur place au sein de cette collection : piano, contrebasse, saxophone, batterie,  plus ou moins grandes formation. Des instruments « classiques »pour nous Occidentaux  mais aussi  des instruments d’origine non-européenne : le zarb de Keyvan Chemirani, le kamantcha de Gaguik Mouradian…

Visuellement, les productions émouvance se signalent par une ligne épurée, ayant le plus souvent recours à l'abstraction. Une partie du dos et la tranche des pochettes sont noires, obéissant toutes, depuis la première référence, à une logique de collection facilement identifiable. Tous les disques sont présentés en format digipack deux ou trois volets, avec, pour les productions les plus récentes, un livret bilingue (fr/ang) de 16 pages comportant textes et photos.

La police de caractère  est aussi  une sorte d’identification : c’est du Bodoni comme vous pourrez l’observer avec le graphisme du titre, qui est aussi la griffe du label. Rappelons que l'œuvre de Giambattista Bodoni (1730-1813) reste une exception dans l'histoire de la typographie, puisqu’elle fut la première à se défaire des influences de la calligraphie. C'est en cela qu'elle fut fondatrice de nombreuses typographies qui s'en nourrirent tout au long des XIXe et XXe siècles. La forme graphique dépasse largement les exigences de la fonction et y ajoute une esthétique intelligente, poétique et autonome : une lettre caractéristique par ses jeux de graisses et de contrastes entre déliés et pleins, promesse de la rigueur des graphismes nouveaux. Premières typographies rompant avec les règles calligraphiques, elles sont bâties sur une harmonieuse conjugaison des lignes droites et sont indissociables d’une approche plus artistique de l’imprimerie : la mise en page

Histoire de pochettes (*)
A une époque où le marché du disque traverse indéniablement une crise sérieuse, le travail de l’objet disque ne doit pas être négligé. Il faut donner envie d’acheter l’objet en dépit de la tentation de téléchargement, et l’acte d’achat passe encore par le visuel . On lit la musique à travers la pochette. Le disque est un bel objet.


Qu’est-ce qu’une pochette réussie à l’ère de la dématérialisation?
Une pochette dont on parle. Qui prolonge la musique de l’artiste du groupe  comme une seconde peau.
Cet objet 12x 12 peut avoir ainsi de la valeur et  devenir un plaisir de l’œil.
Le défunt label Sketch avait fait  des pochettes de sa collection tout un emblème,  complétant la ligne éditoriale. Blue note dans le temps, ECM ou encore les somptueux Winter & Winter .
La photographie donne une représentation du réel, plus ou moins violente, le dessin est surpuissant dans l’électro,  comme représentation de l’inconscient ou évoquant des formes organiques qui illustrent peut être cette musique.
C’est la vision musicale du graphiste qui nous est proposée ici : aussi est-elle dessinée, matérialisée, parfois bien avant l’enregistrement de l’album. Il nous donne à voir la musique qu’il « entend ».

Il y a quelques années , nous avions interrogé le graphiste du label qui nous avait livré quelques clés p our lui, il s’agit plus d’une émotion puisque la couverture se conçoit après écoute…..et même  après avoir assisté aux séances.  Ce fut le cas notamment pour le solo de Claude qui sort en mai 2010 (Another Childhood). Il était là aussi pour l’enregistrement du solo de doudouk (Monodiques, Araïk Bartikian, emv 1024).
Toujours à base de dessins, pas de peintures. Avec des éléments simples, papier, encres et  encre de Chine, parfois du feutre coloré, rephotographié. Parfois le travail est colorisé en machine, ce n’est jamais de la photo, à l’exception du travail très original de tota la vertat dont vous découvrirez les différentes étapes….Je n’aime pas utiliser de la peinture sur des choses imprimées.
Du noir et blanc à la base qui est colorisé, du feutre scanné et retravaillé. Ainsi le très beau Voices and dreams est une encre de Chine colorisée.

Sophie CHAMBON


Emouvance - 60 Rue Puvis de Chavannes 13002 Marseille - Tel : [33] 0 491 643 047 
©

Site

 

(*) Exemple de pochette du dernier Tchamitchian

emv1031.jpeg

 

pochettes-emouvance.jpg

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




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