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8 décembre 2015 2 08 /12 /décembre /2015 18:44
Franck Tortiller/François Corneloup  :"Singingfellows"

www.labelmco.com

www.francktortiller.com

Franck Tortiller et le label indépendant MCO, émanation de l’association Musiques à ciel ouvert, se donnent «les moyens de création et de diffusion indispensables aujourd’hui pour assurer une certaine visibilité». En voici un exemple avec ce Singingfellows dont on aime la présentation sobre, les compositions complices à part égales, « le son acoustique, électrique, vivant, dynamique et brillant ». Les musiciens ? Un duo original d’experts du vibraphone-marimba (Franck Tortiller) et du saxophone baryton François Corneloup.

Deux musiciens qui savent animer, au sens premier, leurs échanges, avec un sens mélodique rare, exploitant la combinaison de deux instruments un peu particuliers, dépoussiérés de certaines images trop convenues. Le baryton ne sert pas seulement à assurer une rythmique, écoutez donc sa capacité de soliste dès le premier titre, ce solo moelleux et rond de « Walking fellows », hommage indirect au Walking Shoes du grand Mulligan qui a donné ses lettres de noblesse à l’instrument, même si on ne peut passer sous silence les noms d’Harry Carney, Serge Chaloff, ou Pepper Adams. La capacité exceptionnelle due à la respiration continue entraîne une progression dramatique, autorise souvent d’amples spirales mélodiques.

Les mélodies prenantes sont lyriques, tintinnabulantes comme dans la ballade «Aux charmes». Un rythme très vif contredit le titre « l’esprit d’escalier » où on verrait bien un Tomcat dévaler l’escalier tant l’agilité de Tortiller est confondante, ce qui se confirme sur le titre suivant où il s’appuie sur la basse pour nous livrer un « Presque rien » qui dit à peu près tout. Un mood chaleureux, irrésistiblement entraînant. C’est que cette musique sans prétention, coule sans le moindre effort apparent. On passe de climats feutrés à d’autres vraiment éclatants, dans un équilibre intelligent. Si un « Temps gris » vraiment très doux est un brin contemplatif, un lyrisme enivrant irrigue « la nuit est un son». La « valse à deux têtes » finit en beauté cet album tendre, souvent émouvant, virtuose toujours et en tous les cas, expressif d’un exemple réussi de dialogue et d’improvisation. Vivement conseillé.

Sophie Chambon

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commentaires

C
Coucou. C’est une nouvelle découverte pour moi. En plus, j’aime beaucoup la façon dont tu présentes les sujets, cela donne envie d’en apprendre davantage.
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