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24 septembre 2017 7 24 /09 /septembre /2017 18:10

Roberto Negro (p), Emile Parisien (ss), Michèle Rabbia (dms)

Label Bleu 2017


Jeudi 5 octobre : Maison de la Culture d’Amiens
Mardi 21 Novembre : Studio de l’Ermitage


« Dadada » pour évoquer une sorte de vision dadaïste de la musique mais aussi le sens du rebondissement qu’il soit dramatique ou rythmique. Ces trois musiciens qui se connaissent depuis quatre ans ont un sens de la musique en trio suffisamment mutine pour livrer ici un objet assez protéiforme. L’album de Roberto Negro est comme l’évocation de personnages sommés de faire jouer notre imaginaire d’auditeur qui se promène dans un ouvrage subtil où se noue une sorte de partie de cache cache entre les musiciens. Il s’en dégage une force poétique rare dont tous les éléments éveillent l’attention au conte. Tout semble tapi dans l’ombre prêt à surgir derrière les jolies mélodies. De petites incises sonores remettent tout en cause, comme des sortes d’elfes qui  peupleraient de douces rêveries ( Gloria e la poetessa). Mais ne vous fiez pas trop longtemps à la ritournelle ou à la jolie mélodie, elles peuvent être interrompues à tout moment par l’irruption d’un bruit incongru. Les musiciens semblent à certains moments sur une rampe jusqu’à ce qu’à la manière d’un disque rayé, un ostinato bizarre arrête le mouvement ( Bagatelle). Et ces délicates interventions font un peu office de trublions musicaux (Poucet). Le pianiste apporte toujours la couleur, le trouble et le mystère comme sur Ceci est un merengue joué en clair obscur avec un sens poétique touchant.
Et puis parfois cela part à la manière d’un combo un peu fou. Il y a même parfois des accents Nouvelle orléans, ou même à la façon d'Ornette dans cette façon parfois facétieuse de jouer. Il n’est que d’entendre Emile Parisien sur Brimborion qui pour le coup n’a rien d’une babiole. Bechet, sort de ce corps ! Epoustouflant Emile qui apporte dans cette poésie un souffle de vie d’une force exceptionnelle !
Et comme un  trait d’union vibrant, Michèle Rabbia qui fait passer le frisson des peaux effleurées.

Dans cette scénographie passionnante il y a l’art du trio. Vous savez ce moment où les trois semblent marcher à l’intérieur d’un cercle dans un moment ininterrompu où il se suivent et se croisent. C’est qu’il y a quelque chose de la mise en espace. De l’installation contemporaine d’un art dadaïste.
Les personnages que l’on croise dans cette histoire sont fascinants, émouvants, inattendus et facétieux. Et l’ensemble est d’une réjouissante déstructuration.
Jean-Marc Gelin
 

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