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5 février 2013 2 05 /02 /février /2013 22:20

 

 

Subatomic particle homesick blues

Ben Goldberg (clb), Joshua Redman (ts), Ron Miles (tp), Denin Hoff (cb), Chess Smith (dms), Scott Amendola (dm)

2008 Bag Production Records

 BenGoldberg1.jpg

Unfold Ordinary Mind

Nels Cline (g), Ellery Eskelin (ts), Rob Sudduth (ts), Ben Gildberg (clb, cl), Ches Smith (dms)

2012 BAG Production Records

 Unfold_Ordinary_Mind_-_new.jpg

 

Sortie simultanée dans les bacs de deux albums de Ben Goldberg enregistrés à 5 ans d’intervalle.

Belle occasion pour ceux qui ne connaissent pas encore le clarinettiste Ben Goldberg de découvrir sa musique et ses talents de compositeur. Ceux qui sont des habitués de la planète zornienne ont déjà eu l’occasion de l’entendre à ses côtés. Et avant même l’éclosion de Masada, Ben Goldberg s’inscrivait déjà dans cette tendance de la Radical Jewish Culture avec son New Klezmer Trio, il y a plus de 20 ans déjà.

Depuis, l’eau à coulé sous le pont de Brooklyn et Ben Goldberg poursuivant notamment son travail aux côtés de Myra Melford s’est détaché de cet aspect-là pour s’ouvrir à toutes les formes de jazz. Parfois même aux limites d’un rock un peu ésothérique.

Mais dans ces deux albums que nous présentons ici, ce que l’on découvre avant tout c’est sa manière de détourner sa passion pour la musique classique et pour les études de Bach et de venir ici s’appuyer sur un matériau focalisé sur le contrepoint.

Dans le premier album (« Subatomic particle homesick blues »), c’est au jazz straight façon Brass Band et New-Orleans qu’il applique ce modèle d’écriture en s’appuyant notamment sur le son superbe de Ron Miles ( Evolution, Possible). Mais comme Ben Goldberg est plutôt du genre à jouer le syncrétisme , ce jazz n’est pas si classique qu’il en a l’air et cette affaire-là tourne aussi à la musique plus funky comme Ethan Song dans laquelle Joshua Redman, abandonnant son staut de super star du jazz évolue, on le sait comme un poisson dans l’eau. Avec une pêche magnifique et une banane jusque-là Ben Goldberg propose, contrairement à ce que le titre de l’album pourrait faire croire, un album lumineux et parfaitement optimiste.

Certes avec ses couleurs matinées de rock plus lourd ou carrément de pop, sur « Unfold Ordinary Mind » la guitare de Nels Cline apporte dans ce second album sa part d’ombre et d’obscurité au paysage. Cline y prend alors le rôle de Ron Miles alors que la partie de sax occupée 5 ans auparavant par Joshua Redman est ici partagée par Ellery Eskellin et Rob Sudduth. Ben Goldberg y est un peu plus cantonné à un rôle de bassiste qu’il exerce à la clarinette basse essentiellement ( mais quel son , nom d’un petit bonhomme !). Plus éthéré sans être pour autant psychédélique, Ben Goldberg s’inscrit dans une mouvance alors plus moderne allant même parfois, avec un brin de second degré jusqu’au kitsch ( comme sur Xcpf) avant que le thème, à la base presque insipide n’évolue naturellement et ne se fonde dans des nappes plus électriques.

Dans les deux cas, soutenus admirablement par un Ches Smith transformé en caméléon, Ben Goldberg nous donne une leçon de musique et d’expression collective.

Dans son mouvement alerte et dans cette forme de langage interactif Ben Goldberg démontre de quoi le jazz d’aujourd’hui se nourrit.

Jean-marc Gelin

 

 

 

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