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24 septembre 2008 3 24 /09 /septembre /2008 05:55

 DAVE DOUGAS & KEYSTONE : « Moonshine »

Greenleaf 2008

Dave Douglas (tp), Marcus Strickland (ts), Adam Benjamin (fender), Brad Jones, Gene Lake (dm), DJ Olive (tntbles)

  Le cinéma de Buster Keaton est une source d’inspiration  inépuisable pour bon nombre d’improvisateurs en général et de jazzmen en particuliers. On a tous en tête les ciné concerts de Bruno Regnier qui avec son Xtet donne vie à quelques chefs d’œuvre du cinéma de Keaton (Steamboat, Sherlock Holmes notamment). Bill Frisell aussi a trouvé chez le maître du cinéma muet matière à créer une œuvre mémorable et plus loin il est même jusqu’au plus Ellingtoniens des jazzmen français, Claude Bolling à s’être inspiré du cinéma de Buster Keaton ( Steamboat).

Ici à l’occasion d’un travail présenté par Dave Douglas et Keystone en mai 2007 au Mermaids Arts Center lors du Bray Jazz festival en Irlande, c’est Dave Douglas qui s’empare de Moonshine ( « La mission de Fatty ») , un fragment d’oeuvre inachevé de Buster Keaton et Roscoe Arbucke créée en mai 1918. C’est alors une approche totalement différente que nous offre le trompettiste. Une autre poésie mariant avec un groove omniprésent les harmonies et les couleurs étranges. On pense parfois au quintet électrique de Miles, celui de Bitches Brew notamment même si dans le fond le jeu de Douglas et son inspiration lui sont propres. Ici l’electro est toujours intelligemment utilisée et le fender de Adam Benjamin y assure un le liant par lequel se crée toute la trame sonore. Douglas ne s’inspire pas des images, ne vise pas l’expressivité mais s’empare juste de la poésie de Keaton. Une poésie un peu fantomatique à l’instar du visage angélique de l’acteur et de sa démarche qui semble planer au dessus du sol et dévaler l’espace tel un trublion survolté. Alors derrière la trompette nerveuse et tendre à la fois de Douglas ou les envolées superbes de Marcus Strickland (ici étincelant), apparaissent parfois des voix fantomatiques toujours furtives et comme révélatrices de ce monde de fiction derrière ces images en noir et blanc. Un mode totalement irréel se dévoile à nous. C’est la dimension surréaliste de Keaton qui nous est révélée par Dave Douglas. Car derrière l’énergie du geste il y a cette poésie inexplicable, presque en lévitation que rend parfaitement cette formation de rêve. Avec un rare talent Dave Douglas parvient à marier les deux et nous fait pénétrer dans son univers onirique grisant et fascinant. !                       Jean-Marc Gelin

 Voir un extrait du fil : http://www.greenleafmusic.com/store/productdetail.php?p=25

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