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5 mai 2007 6 05 /05 /mai /2007 23:02

JJ MINA AGOSSI : « Who wants love »  

 

Candid 2007

 

Mina Agossi (vc), Eric Jacot (cb), Ichiro Onoe (dm), Daoud David Williams (perc), Rob Henke (tp)

  

Pour sûr Mina Agossi est une chanteuse de scène ! Totalement investie dans la performance « live » elle a cette faconde incomparable qui lui permet de mettre toujours tous les publics dans sa poche. Souvenez vous, il y a un an. Alors qu’elle nous avait totalement conquis un soir au China Club pour la sortie de Well you needn’t, on n’avait pas pu s’empêcher d’un autre côté d’émettre des réserves à l’écoute de l’album qui selon nous avait du mal à tenir la longueur et à captiver son auditoire comme elle sait le faire sur les planches. Et c’est peut-être pour rendre compte de cela que le label Candid a choisi de proposer un nouvel album cette fois capté en « live » un soir d’Halloween à New York en 2006. Ambiance club surchauffé, public chaud comme la braise et un invité surprise, le trompettiste Rob Henke. Alors, ce soir là qui à New York est un soir si particulier, qui se prête dans les rues de la Grosse Pomme à toutes les extravagances, Mina Agossi se montre ensorceleuse, ondoyante autant que serpentine, se lovant dans les méandres d’un chant libre et fou, érotiquement inquiétant. Il y a chez cette chanteuse assurément cette totale émancipation par rapport à la voix qui lui permet de tout faire, depuis les grincements, les couinements jusqu’aux imitations des guitares saturées façon Hendricks. Seulement voilà, la plus étonnante des chanteuses peut faire ce qu’elle voudra si elle ne s’appuie pas sur des arrangements de qualité et sur une rythmique adéquate, elle aura beau s’agiter on passera toujours à côté.  Slap that bass qui ouvre l’album est l’exemple même d’un morceau alléchant mais un peu « cassé » par des arrangements très moyens, alors que sur le prometteur Spanish Castle Magic on sent toute la difficulté pour une rythmique de suivre une chanteuse aussi imprévisible que Mina Agossi. C’est qu’il faut à la chanteuse quelqu’un quoi soit capable d’imposer sa présence, de faire jeu égal. Et à ce titre l’intervention du trompettiste Rob Henke est un coup de génie. Un coup qui sauve tout l’album !  ( Do nothin’ till you hear me). Car alors on entre dans une autre dimension. Celle de la vraie scène New Yorkaise, celle du happening théâtral, celle de la poursuite d’une ambiance post-free, celle que l’on rencontre dans les petits clubs de New York à l’heure des troisièmes sets entre chiens et loups. Un soir d’Halloween à New York.

Jean-Marc Gelin

 

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