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12 juin 2016 7 12 /06 /juin /2016 20:02
Whispers

Label La Buissonne/ Harmonia mundi
Jean Christophe Cholet (p), Matthieu Michel( flh), Ramon Lopez (dms), Didier Irthusarry (acc)
www.labuissonne.com
www.jeanchristophecholet.com

Le titre est à lui seul un programme,, en totale adéquation avec la musique de cet album enregistré sur le label de La Buissonne. Sur les quarante et quelques minutes bien dosées du Cd, on reste dans la même tonalité, plongé dans un climat délicatement intense, qui s’insinuera en vous, que vous le vouliez ou non. L’instrumentation y est sans doute pour quelque chose, un dialogue piano/bugle d’une inquiétante douceur, surréel, dès l’introduction : 3 ‘ de ce « Fair » qui porte lui aussi joliment son nom, entre le pianiste, compositeur et chef d’orchestre Jean Christophe Cholet et l’un de ses vieux et fidèles complices de Diagonal, entre autre, le bugliste suisse Matthieu Michel.
Des petites pièces pas si faciles, du fait du pianiste, à l’exception de « He’s gone now » du saxophoniste flûtiste Charlie Mariano et de « Zemer » du chef d’orchestre Marc Lavry. Recherches faites, il s’agit d’une chanson du folklore israélien très prisée, connue aussi sous le nom de « Night over Mount Gilboa». Un signe de plus qui confirme l’intérêt de JC. Cholet, explorateur inlassable des musiques populaires, souvent européennes, dans son tentet.
Chuchotements sur cet album, impressionnisme des couleurs, choix respectueux et attentif des notes, silences, soupirs bienvenus pour une vision poétique, un rêve éveillé de musique qui se poursuit jusque sur la dernière plage, fantôme. Au son doux, moelleux du bugle qui ne s’interdit pas des variations subtiles, au toucher finement ourlé du piano (solo de 2’11 « Noctambule »), dès le troisième titre, ce « Rêve », tout à fait justifié, interviennent deux invités superbes, le percussionniste Ramon Lopez que l’on connaît dans des registres nettement plus énergiques et le délicieux accordéoniste, tout en retenue, Didier Irthusarry, qui s’y connait aussi en matière de « folklore» et de musiques populaires. Le groupe devient alors quartet, la palette sonore y gagne avec ce soutien rythmique et ces effets originaux du « piano à bretelles » : à écouter « Diss » ou encore ce « Junction Point », qui souligne la lumineuse et évidente simplicité de la direction artistique. Un album fluide, sensible, qu’il faudra écouter jusqu’au bout et plusieurs fois, pour en mesurer toute la fragile beauté. Une méditation tendre et bienvenue aujourd’hui.
Sophie Chambon

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