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18 juillet 2016 1 18 /07 /juillet /2016 00:06
JAZZ à JUNAS aux ARÈNES de VAUVERT

Le festival gardois, bien connu pour la qualité sélective de sa programmation, donnait cette année ses trois premières soirées à Vauvert. La soirée du 16 juillet, parrainée par la Spedidam, offrait trois visages et trois générations de la scène hexagonale.

JAZZ à JUNAS aux ARÈNES de VAUVERT

Juilien Touéry (piano), Ivan Gélugne (contrebasse), Julien Loutelier (batterie)

Le quartette d'Émile Parisien était prévu en ouverture à 21h, mais le saxophoniste, qui jouait la veille avec Airelle Besson, Anne Paceo, Vincent Peirani, Thomas Enhco et quelques autres français au festival d'Istanbul, s'est trouvé bloqué en Turquie, dont les aéroports ont fermé suite au coup d'état avorté. C'est donc en trio que ses partenaires ont joué, avec le répertoire du groupe adapté à cette nouvelle configuration. Avec audace, il nous ont fait profiter de leur belle connivence, et après une introduction hardie en forme de paysage sonore, ont exploré quelques voies du trio, depuis l'esprit de Paul Bley dans les années soixante jusqu'aux choix de leur génération. Ce fut vivant, tendu, plein de surprises et d'aspérités, et aussi très lyrique : une belle découvert en somme, qui transforme en bonheur la déception de n'avoir pas eu le groupe au complet.

JAZZ à JUNAS aux ARÈNES de VAUVERT

L'après midi, sous le soleil, les gradins attendent un public qui ne viendra qu'avec la nuit

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Éric Séva (saxophones baryton & soprano), Daniel Zimmermann (trombone), Bruno Schorp (contrebasse), Matthieu Chazarenc (batterie)

Puis ce fut le groupe « Nomade Sonore » d'Éric Séva : lyrisme également, bâti sur des mélodies mélancoliques dont l'apparente simplicité s'exaltait dans des développements très subtils. Chaleur et émotion étaient au rendez-vous, servies par la belle cohésion de ce groupe très rôdé, saisi au vol d'une tournée d'été de douze dates (privilège rare pour le jazz hexagonal en ces temps de pénurie....). Fougue virtuose, au service de la musicalité, chez les deux souffleurs, avec une mention particulière à Daniel Zimmermann pour son talent à mettre en relief, par ses contrepoints, le discours de son partenaire.

JAZZ à JUNAS aux ARÈNES de VAUVERT

Les Arènes ont leurs secrets au détour des coursives

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Richard Galliano (accordéon, accordina), Philip Catherine (guitare), Philippe Aerts (contrebasse), Hans Van Oosterhout (batterie)

Et la soirée trouva sa conclusion avec le « New Musette » de Richard Galliano, magnifié par la présence de Philip Catherine. Le guitariste est décidément un orfèvre qui traverse tous les langages du jazz avec une finesse confondante, faisant chanter son instrument dans tous les idiomes. Lui et ses compères du Nord de l'Europe donnaient à l'homme du Sud une réplique impeccable. Beaucoup de valses, des mélodies accrocheuses et sentimentales, jouées sans mièvrerie mais le cœur simple. Le public ne s'y trompait pas, qui fut conquis. Un solo de l'accordéoniste dans son répertoire fétiche (dont Piazzola), un trio sans guitare et un autre sans accordéon apportèrent la touche de diversité qui vint renforcer encore la joie des auditeurs. Et le fête se conclut par La Javanaise, d'abord en impro très libre, puis à la lettre en chant choral de tout l'auditoire. Le festival reprend le 19 juillet à Junas même ( suivre le lien pour le programme : www.jazzajunas.fr ).

Xavier Prévost

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