MOUTIN FACTORY REUNION : « Deep »
Jazz Family 2016 - Socadisq
François Moutin (cb),Louis Moutin (dms), Christophe Monniot (sax), Jean-Michel Pilc (p), Manu Codjia (g)
Pour une fois « compter les Moutins » ne porte pas à l’endormissement. C’est mêmee l’effet contraire.
Les frères Moutin sont de retour ( cela faisait pas mal de temps qu’on les attendait) avec un nouvel album aux accents très Metheniens en grande partie dû aux compositions signées des deux frères, mais aussi aux volutes réverbérées de Manu Codjia à la guitare.
Alors que Jean-Michel Pilc est un habitué des frères Moutin avec qui il a souvent tourné dans la période New-Yorkaise du pianiste, la présence dans cet univers très électrique de Christophe Monniot aux saxs semblait un peu plus inattendue. La connexion Humair ( Daniel) peut être.
Quelques privilégiés ont eu la chance d’entendre cette formidable formation comme par exemple les spectateurs de Jazz à Vienne (où Thomas Enhco tenait le piano).
Et ce que l’on peut vous dire mes amis c’est que ce quintet ne joue pas petits bras, petits niveaux, ras du sol. Ah ça non !
Un quintet aux couleurs d’un jazz très américain avec 5 fortes personnalités, dominé bien sûr par les frères Moutin.
dans l’équipe, côté défense, la fratrie représente pour moi ce qu’il y a de mieux en matière de rythmique. Deux frères en osmose totale. Lorsque l’un expose l’autre explose et lorsque l’un donne le tempo l’autre l’ornemente. Les frères Moutin c'est l’énergie atomique, la générosité faite musique. On les savait fusionnels on ne les distingue plus tant l’un est l’autre ! Sur ce magnifique Meddley en hommage à Fats Waller, Louis et François s’offrent un duo des familles étourdissant.
Christophe Monniot, dont on le voyait un peu comme la pièce incongrue dans le paysage. Il y tutoie les sommets. C’est en quelque sorte notre Rudresh Mahanthappa à nous. Langue de feu et feu sacré pour Monniot, en position d’avant-centre. Numéro 9 de luxe.
Quand au milieu de terrain, qui oriente le jeu et lui donne la direction, il se joue à deux , avec Jean-Michel Pilc et Manu Codjia qui allient l’acoustique et l’électrique dans une veine que ne renierait pas Metheny lui-même. Codjia c’est bien simple, il sait à peu près tout faire avec un manche et six cordes. Il libère les espaces et donne le ton.
Alors voilà, je vous le dis, l’album sort le 26 août dans les bacs.
Les chanceux pourront les voir au Havre le 23 juillet et à Marciac le 31. Quand aux parisiens ils devront attendre du 12 au 15 octobre au Sunside pour 3 soirées qui nous réservent certainement quelques surprises.
Réservez y en aura pas pour tout le monde !
Jean-Marc Gelin