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20 avril 2017 4 20 /04 /avril /2017 21:30

Django
Film d’Etienne Comar avec Reda Kateb, Cécile de France, scénario d’Etienne Comar et Alexis Salatko.1h55. sortie le 26 avril.
Bande originale par le trio Rosenberg et Warren Ellis (Lacrima Song avec un grand orchestre dirigé par Pierre Bertrand) publiée chez Impulse-Universal.

 

Pour son premier long métrage, Etienne Comar n’a pas hésité. Il s’attaque à une légende, Django Reinhardt. En collaboration avec Alexis Salatko, auteur de Folles de Django (Ed. Robert Laffont), le cinéaste évoque une courte période de la vie du « fils du vent » (expression de Jean Cocteau), l’occupation allemande . Star des nuits parisiennes, adulé par les autorités occupantes, Django va se rebiffer en 1943 quand la Propagandastaffel veut le forcer à effectuer une tournée de concerts en Allemagne. Quittant la capitale en famille, l’auteur de Nuages il met le cap sur la Suisse et séjourne à Thonon-les-Bains où il tentera de passer la frontière avant d’être arrêté par l’armée helvète et refoulé. Fin de l’aventure et retour à Paris et à la scène. Voilà pour l’histoire vraie (cf Django Reinhardt, swing de Paris. Textuel-Cité de la Musique.2012). Etienne Comar livre une version très personnelle et très libre. Il bâtit son récit sur une idée-force, la prise de conscience par Django de sa condition de tsigane. A cette fin, Comar crée un personnage, Louise de Clerk (Cécile de France) qui va séduire Django et le persuader de refuser de jouer à l’artiste de propagande. Les spécialistes de Django resteront dubitatifs face à cette lecture politique de l’histoire. Les amateurs de musique tsigane seront ravis de la partition jouée par les frères Rosenberg qui doublent les acteurs (Stochelo prenant les parties de Django) et de la véracité des interprètes gitans (Beata Palya, dans le rôle de Naguine, la femme de Django, Bimbam Merstein, qui incarne sa mère, Negros, Hono Winterstein, guitariste habituel du groupe de Biréli Lagrène…). Quant à Reda Kateb, dans le rôle-titre, il impressionne par sa capacité à transmettre les sentiments, les doutes, les foucades du génial gitan. Un film de caractère qui vient aussi rappeler le lourd bilan de la politique anti-tsigane menée dès 1938 par Hitler et relayée en France par le régime de Vichy  (environ 20.000 tsiganes français furent déportés dans les camps de la mort en Allemagne et en Pologne).
Jean-Louis Lemarchand

 

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