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18 avril 2017 2 18 /04 /avril /2017 22:11

NEW TONE JAZZ4TET : » Gwennhadu »
Christian Sabbioni ( ts, fl), Michel Coppé (p), Emmanuel Bontemps (cb), Dominique Tassot (dms)

 

NEW TONE JAZZ4TET : » Gwennhadu »
Christian Sabbioni ( ts, fl), Michel Coppé (p), Emmanuel Bontemps (cb), Dominique Tassot (dms)

Dans notre petit microcosme parisien, on a parfois tendance à être totalement déconnectés de ce qui se passe au-delà de la ceinture du périphérique. C’est parfois au programmateurs de festivals qu’il revient de nous faire découvrir quelques pépites musicales qui font vibrer d’un groove certain, le soir venu entre chiens et loups les chaumières de nos provinces.
Et parfois cela revient à quelques chèr(e)s ami(e)s qui nous sachant «dans le jazz» n’hésitent pas à nous faire découvrir leurs propres coups de coeur.En ce qui me concerne c’est justement grâce à une amie que l’album de ce groupe m’est arrivé entre les mains : « Je ne vous dis rien. Ecoutez, vous m’en parlerez ensuite». La sachant d’un goût certain, quoique ignorant tout de ses penchants jazzistiques c’est avec un peu de curiosité que je mis donc la précieuse galette dans la platine, regardant sur les liners notes le nom des artistes dont, pour tout dire je n’avais jamais entendu parler.
Et là, immédiate et belle surprise à l’écoute de ce qui est le troisième album de ce (pas si jeune) groupe rémois. Et moi conséquemment trois fois coupable de na pas les avoir découverts avant.

L’aventure dans laquelle cette bandes de copains se lance avec cet album est osée.  Imaginez un peu un groupe de jazzmen champenois nous embarquer avec un groove hard bop très New-Yorkais sur des terres…… bigoudaines, alliant sans trembler les harmonies de ce jazz 60’s avec les écarts de ton de la musique celtique. Fallait oser !
Et bien figurez vous que ça marche bigrement bien !
D’abord parce que ces quatre musiciens sont bourrés de talent. Comme on dit aujourd’hui ça joue terrible ! Que ce soit du côté de Christian Sabbioni dont le son tranchant et incisif navigue entre Dexter Gordon et Joe Henderson ou bien du côté du pianiste Michel Coppé aux gimmicks empruntés à Mc Coy Tyner. Il y a pire comme référence, non ? (dommage qu’il ne joue pas sur un piano digne de ses compositions). Quand à la rythmique Emmanuel Bontemps se fait gardien tempo et Dominique Tassot frôle le groove frémissant et subtil avec un art consommé de la relance. Et ces quatre-là forment un groupe. Un vrai groupe en osmose parfaite et au service des superbes compositions toutes signées de Michel Coppé. Compos évolutives où il n’est pas question de bagad ou de fest Noz  ( même si cela aurait de la gueule ) mais plutôt de jouer avec malice sur les écarts de ton de la musique celte et de marier celle-ci avec l’envoûtement d’une certaine forme de jazz modal. Comme cette sorte de ballade mystérieuse et gaélique en forêt de Broceliande  ou encore ce thème mouvant (Treize) naviguant quelque part en atlantique entre les rivages de la grosse Pomme et ceux des cotes bretonnes.
Le résultat final est un album hyper séduisant et animé d’une force intérieure puissante qui se nourrit aux racines de ce jazz d’après-bop qu’on aime tant.
Et puis imaginer Mc Coy Tyner à Paimpol , ça vaut bien le détour !

Comme quoi, en terres champenoises, même le jazz pétille !

Jean-Marc Gelin

 

 

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