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12 mars 2008 3 12 /03 /mars /2008 05:36

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Cristal 2008

François Théberge (ts,C mélody sax, fl), Lee Konitz (as, ss), Jerry Edwards ( tb), Stéphane elmondo (tp, bg), Alan Jones (dm), Paul Imm (cb), Michael Felberbaum (g), Michel Côté (clb, maïkotron), Claudia Solal (vc), Meta (vc), Richard lalonde (bs), Bastien Still (tba)

 

Voilà bien un disque cool voire même un disque hyper cool. Il est si cool ce disque là que l’on pourrait facilement titrer à la manière des journalistes, « the rebirth of the cool » tant cet album nous renvoie aux célèbres arrangements et aux orchestrations que Gil Evans signait en 47 pour Miles Davis.  On y trouve le même tramage des cuivres, le même art subtil du contrepoint et, puisque Lee Konitz est de l’affaire, les mêmes thèmes Tristaniens. L’altiste signe d’ailleurs 3 compositions sur les 8 de l’album, François Théberge apportant les autres compositions. C’est dire si l’on a affaire à une écriture particulièrement travaillée et soignée, basée sur des systèmes de paliers harmoniques dans lesquels il est autant question de jouer ensemble que de mettre en valeur de très grands solistes au titre desquels Stéphane Belmondo qui s’impose magnifiquement ou encore Jerry Edwards qui est assez chtarbé pour jouer à fond de son growl et apporter ainsi un petit grain de folie délicieusement décalé. Dans cette façon de construire la musique il y a toujours le sens du blues, du down tempo qui se situe au fond du temps dans une sorte de maîtrise de l’espace, des respir’ et du son. Les voix sont utilisées comme des instruments évanescents, comme une sorte de flottement au dessus, au dessous et finalement au milieu des instruments. Cette écriture riche est aussi un moyen de mettre en valeur son complice de toujours, Lee Konitz pour qui cette musique semble avoir été écrite. Lee Konitz y trouve là des habits à sa parfaite mesure et doit se sentir rajeunir de plusieurs dizaines d’années. Mais au delà de l’analogie avec l’oeuvre de Gil Evans il y a aussi des l’histoire du jazz qui éffleure dans ce qui pourrait bien s’assimiler à une sorte de manifeste d’écriture telle qu’elle s’entendait il n’y a pas si longtemps dans les arcanes de la classe de jazz du CSNM que dirigeait il y a encore peu. Et c’est en grand mâitre que Françoios Thénerge nous donne à nous tous une sorte de magistrale leçon de jazz.                                  Jean-Marc Gelin

 

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