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15 décembre 2008 1 15 /12 /décembre /2008 00:27

Nicole Bertolt & François Roulmann

Préface de Marc Lapprand

Éditions Textuel

49 €  - 224 pages

 

En 2009, le 23 juin précisément, certains célèbrerons le 50ème anniversaire de la disparition de l’un de nos plus génial des trublions touche à tout, émérite pataphysiciens que très peu connaissent sous le nom de « Bison ravi » ou de Vernon Sullivan, plus connu sous le blase de Boris Vian que l’on pensait ne plus avoir à présenter. Le 23 juin 2009 en effet, après avoir assisté à la projection du film « J’irai cracher sur vos tombes », Boris Vian disparaissait à l’âge de 39 ans et laissait derrière lui une œuvre protéiforme d’écrivain, de chroniqueur de jazz, de chansonnier, de provocateur, de directeur artistique, de librettiste même, œuvre insaisissable marquée par la démangeaison du verbe et l’omniprésence du swing. Cet anniversaire est ainsi l’occasion pour les éditions Textuel de proposer un ouvrage absolument superbe sur Boris Vian confié à François Roulmann, spécialiste de l’œuvre de Vian ( une œuvre complète à paraître en 2010 à La Pléiade) et à Nicole Bertolt qui depuis quelques années assure la direction patrimoniale de la Fondation Boris Vian et a accès à ce titre à un fonds documentaire exceptionnel. Organisé autour de 9 chapitres et de courts textes toujours très fluides récapitulant les grands thèmes de l’œuvre et de la vie de Vian ( « Jazz en noir et blanc », « l’Écrivain joue sa partition », « chansons possibles et impossibles » etc….) cet ouvrage est accompagné d’une documentation exceptionnelle qui nous plonge au plus près du cœur de l’ambiance de Saint germain des Près, des surréalistes, des pataphysiciens, des Queneau jusqu’aux Brassens, de Salvador à Duke Ellington, figure omniprésente dans la vie de Vian ( savez vous que Duke était le parrain de sa fille ?). Au cœur de l’ouvrage, des fac similés représentant des pages manuscrites de la main de Vian, les premières lignes des chansons mythiques, des covers de l’époque des éditions Fontana ou autre, des photos de l’époque exceptionnelles, bref une iconographie qui donne à cet ouvrage un rythme, loin des clichés nostalgiques. Toujours léger et sans aucune emphase (Vian aurait certainement détesté), ce livre se déguste, se regarde, s’entend et s’écoute aussi avec un malin plaisir. Le rire n’est jamais totalement absent de la farce, dans la vie de cet ingénieur de génie aussi cinglant que provocateur pour qui le jazz était tout jusqu’au point qu’il se pastiche lui-même en tant que collectionneur compulsif, fou de l’œuvre de Duke autant que de Miles, traducteur de la vie romancée de Bix par Dorothy Baker et surtout grand chroniqueur  Jazz Hot. Vian, travailleur infatigable, ingénieur le jour à L’Afnor, caméléon la nuit au tabou ou ailleurs. Vian dont on se dit qu’il doit s’agir d’un nom générique regroupant plusieurs sosies, car c’est sûr, à lire cette superbe somme, on acquiert la conviction que Vian c’était pas une seule personne sinon c’est pas possible ! Vian qui écrit comme il swingue. Avec l’acidité élégante des dandys post zazous pour qui la vie était un sacré bon moment à passer. Jean-Marc Gelin

 

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