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5 septembre 2009 6 05 /09 /septembre /2009 15:13
Eric Le Lann (tp), David Kikoski (p), Douglas Weiss (cb), Al Foster (dm)
possible »
Plus Loin Music – 2009
 
Ce nouvel album de Eric Le Lann enregistré à New York relève, comme souvent, de la rencontre réussie parce que rencontre instantanée. On sait combien le trompettiste, passant d’un projet à l’autre en est friand. Après son merveilleux duo avec Martial Solal, puis ses décoiffantes joutes électriques avec Jannick Top, Eric Le Lann est parti en octobre 2008 enregistrer outre-Atlantique avec une rythmique de rêve composée de David Kikoski, Douglas Weiss et Al Foster. Enregistrement quasi-spontané ( 2 prises seulement par titre), session courte et même langage instinctivement partagé. Et pour ce faire, le casting retenu est plutôt bien choisi puisque ces enfants de l’après bop, ces quatre-là, ont depuis longtemps la même passion pour la même musique.
Eric Le Lann n’est pas venu à cette session les mains vides. Il apporte en effet  à ses camarades deux cadeaux de bienvenue : 1) de bien belles compositions qui exaltent naturellement le bon goût des harmonies boppiennes ; 2) son sens sublime de la mélodie, sa musicalité de la phrase qui fait de lui ( même si cela doit le gonfler qu’on lui rabâche toujours la même salade), l’enfant naturel de Chet Baker. Ce sens de la phrase délivrée comme l’on murmure à l’oreille d’une jolie femme : sensuelle et prometteuse. Un souffle animé, comme l’on dit de ce qui contient un supplément d’âme. Et il n’en faut pas moins pour émoustiller les trois autres dont un David Kikoski génial rythmicien qui, lorsqu’il se livre, libère des chorus exceptionnels de créativité, d’inventivité. Un jeu à la Mc Coy Tyner, une dynamique propre et jamais systématique. Accompagnateur de rêve qui sait mettre l’accent là où il le faut. Scagnarelle de rêve. Douglas Weiss et Al Foster ne sont pas en reste. Al Foster bien sûr, Al Foster évidemment. Ce genre de batteur qui titille le swing, qui flirte avec les frémissements, qui vibrionne et pousse l’autre à se dévoiler. Comme s’il soufflait dans le dos du soliste «  vas-y dis lui que tu l’aimes ».
Y a pas de génie dans cet album-là. Pas de trucs spectaculaires, pas d’esbroufe, pas de compositions torturées. C’est juste un petit moment de confidence avec ce jazz qui parle avec ce swing très « classe », que l’on aime. On y ressent alors la proximité avec les musiciens, un peu comme si l’on était là, en club à quelques centimètres d’eux. En toute intimité. Jean-Marc Gelin


 
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