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11 janvier 2013 5 11 /01 /janvier /2013 11:20

VIctime d’un accident de ski pendant les vacances de Noël, Claude Nobs, fondateur et directeur du Montreux Jazz Festival est décédé à l’hôpital de Lausanne le 10 janvier à l’âge de 76 ans. « Conformément à son souhait, la reconnaissance de Claude envers Montreux sera célébrée lors d’un évènement tout en musique dont la  date sera communiquée très prochainement et qui sera suivie d’autres manifestations à New York et Londres », a annoncé le Montreux Jazz Festival.
Fan de jazz dès sa jeunesse, l’ex apprenti pâtissier avait réussi  à faire vivre pendant près d’un demi-siècle –la 47 ème édition est programmée du 4 au 20 juillet prochain- un festival de jazz dans une cité résidentielle prisée initialement par les amateurs de grand air et de …vins légers issus des vignes accrochées aux coteaux voisins . Harmoniciste occasionnel, patron de la filiale suisse de Warner, un temps comptable de l’office du tourisme de Montreux, Claude Nobs va fonder en 1967 le Montreux Jazz Festival qui devient bientôt une référence dans la ronde des festivals de l’été.
Très vite, ce petit homme malicieux et malin ouvre la programmation aux musiques voisines du jazz, le rock et même la pop.  Il défendait cet œcuménisme qui faisait frémir les fans purs et durs : « Pour attirer la foule, je dois engager une vedette, confiait-il en 1996, le génial inconnu ne suffit pas hélas. » Au-delà de ces raisons économico-financières, Claude Nobs revendiquait par goût personnel cette ouverture à tous les styles musicaux : « On me demande toujours pourquoi je conserve le mot jazz dans l’appellation du festival. C’est simple. Pour moi le jazz est bien plus qu’un style de musique : c’est un état d’esprit, une expression de liberté, un partage des émotions ».

 C’est ainsi que chaque année, pendant une quinzaine de jours, Montreux devenait une vaste kermesse musicale où cohabitaient tous les genres musicaux et tous les publics. Sur le livre d’or du festival, on retrouve aussi bien Charles Aznavour, les Rolling Stones, David Bowie que bien sûr les géants du jazz, à commencer par Miles Davis qui fit ici l’une de ses dernières apparitions publiques au cours de l’été 1991 et auquel Claude Nobs a dédié l’une de ses salles de concerts.
Doté d’un sérieux sens des affaires, Claude Nobs avait rapidement  développé les activités du festival, en ouvrant un site internet dès 1995, en publiant sous son label les enregistrements effectués à Montreux, en créant une gamme de produits dérivés et en attribuant, moyennant finance, la marque « Montreux Jazz Festival » à plusieurs festivals en Europe mais aussi aux Etats-Unis.  Il suffira désormais d’écouter un cd « enregistré à Montreux » (Warner a publié une intégrale en 20 CD voici dix ans) pour retrouver toute cette joie de vivre et de partager qui constituait la vraie carte d’identité   de Claude Nobs.
Jean-Louis Lemarchand
 

 

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