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6 septembre 2014 6 06 /09 /septembre /2014 11:36

 

Jerry Leonide (p), Gino Chantoiseau (cb), Jhonny Joseph (dms), Sylvain Gontard (t), Vincent Lê Quang (ss), Woz Kaly (vc), Benjamin Petit (as), Linley Marthe (b), Fred Grenade (b), Christophe Chretien (perc), Fannie Klein (bkgd vc)

ACT 2014

 leonide.jpg

Si ce jeune pianiste mauricien est encore inconnu sous nos hexagonales contrées, rassurez vous, cela ne va pas durer. En tous cas il ne l’est pas de l'autre côté des Alpes où il a commencé à se tailler une solide réputation en arrivant 3ème au concours international de piano solo à Montreux en 2011 puis en remportant ce même concours en 2013. Sans compter la ribambelle de trophées accumulés ces derniers temps.

Il faut dire que Jerry Leonide est certainement un surdoué. Et ce premier album suffit en lui-même à le démontrer très largement.  Mais pas un surdoué du genre à en faire des tonnes. Tout au contraire.

Dans cet album Jerry Léonide mêle plusieurs influences entre Caraïbes, Afrique, Océan indien. De chaloupements en biguines joyeuses et charmantes (Mauritius) où le

pianiste se fait gracile et alerte, il effleure le clavier avec force de swing. On en serait presque à se lever et à y danser dessus. Jerry Leonide c'est un son assez chaleureux et fondamental. Même fondu dans le son du groupe, Leonide s'impose. On ne l'entend pas, on l'écoute. Assez impressionnant dans son aisance à l'improvisation sur un thème comme Dodo baba il affirme toujours une forte présence. On retrouve chez lui la patte de l'école cubaine, de celle des grands pianistes qui déroulent la clavier avec grâce et avec une formidable aisance rythmique.

Mais Jerry Leonide signe aussi une belle cohésion de groupe qui sonne terrible. Sylvain Gontard à la trompette y apparaît en très très grande forme ( Independance day part 2, morceau presque en live sans véritable coda qui tourne entre le trompettiste et le saxophoniste Vincent Lë Quang visiblement hyper impliqué dans ce premier album du pianiste).

Jerry Leonide est un chat agile, remarquablement à l'aise dans les changements de tempo pour aller vers un pure swing jazz bop sur Paul et Virgine où là encore il affiche toute son autorité de maître du trio.

Mais pour un pianiste qui s'est fait connaître pour son travail en solo il affirme ici surtout un sens du collectif et un vrai son de groupe ample, riche et accessoirement superbement enregistré par Julien Basseres au Studio de Meudon. Il faut entendre le groupe dans son ensemble sur un des morceaux les plus puissant de l'album, Strong relationship qui monte en puissance porté à la fois par cette rythmique mais aussi par deux magnifiques solistes dans un moment de fusion très "soulful". Sublime.

Hésitant parfois entre les mélodies charmantes et les progressions harmoniques puissantes, Jerry Leonide affirme dans ce premier album une réelle identité. De pianiste mais aussi de leader d'un groupe puissant dont émerge à la fois les trois solistes et une rythmique impressionnante.

A découvrir absolument sur scène.

Jean-Marc GELIN

 

 

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